Une semaine pour sauver New York
À une semaine du vote municipal à New York, tous les indicateurs convergent : Zohran Mamdani aborde la dernière ligne droite avec une avance solide, malgré un resserrement récent. Le dernier sondage grandeur nature crédite le candidat démocrate de 44 % des intentions, devant l’indépendant Andrew Cuomo (34 %) et le républicain Curtis Sliwa (11 %). Autrement dit, sauf séisme électoral, Mamdani reste le prétendant le mieux placé pour diriger la plus grande ville des États-Unis. La dynamique est portée par une participation anticipée exceptionnelle et une opposition divisée.
Au-delà des chiffres, c’est la configuration politique qui frappe : la moyenne des agrégateurs place Mamdani nettement en tête dans une triangulaire où la présence maintenue de Sliwa empêche Cuomo de capter un vote anti-Mamdani consolidé. Plusieurs scénarios testés par les sondeurs montrent d’ailleurs qu’un retrait du candidat républicain réduirait sensiblement l’écart — sans garantir pour autant un renversement. Cette situation nourrit une atmosphère électrique dans la métropole, au point que des manchettes de tabloïds parlent d’un compte à rebours pour “sauver la ville”.
Le profil de Mamdani explique une partie de cette tension. Âgé de 34 ans, élu de l’Assemblée de l’État depuis Queens, il assume un logiciel socio-économique de rupture : gel des loyers, bus gratuits, crèches universelles, et même des supermarchés municipaux pour contrer l’inflation alimentaire. Ses partisans y voient la seule réponse crédible à la crise du coût de la vie ; ses adversaires dénoncent un programme irréaliste et anxiogène pour l’écosystème économique new-yorkais. Cuomo, ex-gouverneur, mène une campagne d’“ordre et de sérieux budgétaire”, misant sur l’usure d’un électorat inquiet pour la sécurité et les finances publiques.
S’y ajoute un clivage sensible : la relation à Israël et la sécurité des Juifs de New York. La communauté juive new-yorkaise exprime des inquiétudes nourries par certaines prises de position de Mamdani, jugées hostiles à l’État d’Israël ou ambiguës face à des slogans perçus comme violents. Une lettre ouverte signée par plus d’un millier de rabbins à travers le pays a mis en garde contre la “normalisation de l’antisionisme” dans le débat municipal. Le candidat, lui, a engagé un travail d’explication, s’est dit opposé à toute haine antijuive, et a recentré son discours sur l’accessibilité de la ville, tout en prenant ses distances avec des formulations devenues inflammables. Le débat demeure toutefois vif et structurant.
Dans ce contexte, la carte électorale se lit aussi par blocs : quartiers plus âgés et plus conservateurs penchent vers Cuomo ; une partie des jeunes actifs urbains, locataires et multiethniques, se retrouve dans la promesse sociale de Mamdani ; l’électorat républicain, mobilisé par la sécurité et la fiscalité, reste fidèle à Sliwa. La clé pourrait venir de deux variables : l’ampleur de la participation anticipée — déjà record — et la discipline du vote “anti-Mamdani”. Si cette dernière ne se coalise pas, l’avantage structurel du démocrate pourrait suffire.
Quelles conséquences pour Israël ? New York n’est pas une capitale diplomatique, mais son maire pèse lourd : financement des sécurités autour des synagogues et des écoles juives, programmes éducatifs contre la haine, jumelages, climat des campus et des institutions culturelles. Un exécutif municipal clair sur la protection des Juifs et la coopération avec un allié stratégique comme Israël envoie un signal concret, bien au-delà de l’Hudson. Dans cette élection, cette exigence doit rester non négociable.
Quel que soit le vainqueur, la prochaine équipe municipale devra garantir sans ambiguïté la sécurité des Juifs de New York, combattre l’antisémitisme avec des moyens accrus (sécurisation, poursuites, éducation), et maintenir des liens constructifs avec Israël, partenaire démocratique et technologique majeur. New York prospère quand elle protège ses communautés et assume ses alliances ; elle se perd quand elle tergiverse face à la haine. À l’heure du choix, c’est ce cap de fermeté et d’amitié envers Israël qui doit prévaloir.
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Les New-Yorkais n’ont pas fini de regretter cette ânerie d’élire un musulman à la tête de leur ville.