San Marino refuse de suivre le boycott : l’Eurovision divisée
Alors que plusieurs pays européens envisagent de se retirer de l’Eurovision 2026 si Israël y participe, San Marino RTV a pris une décision à contre-courant : le petit État annonce qu’il restera bien dans la course, même avec Israël sur scène. Cette décision sape le mouvement de boycott croissant autour du concours, tout en affirmant une autre logique : celle du maintien du rapprochement culturel malgré la pression politique.
San Marino rejoint ainsi la Norvège et le Danemark dans un choix clair de continuité. La chaîne norvégienne NRK a confirmé qu’elle poursuivra comme prévu sa participation au concours, insistant sur son attachement aux règles de l’Union européenne de radio-télévision (UER) et à la tradition non politique de l’Eurovision. Le diffuseur danois DR, quant à lui, ne s’est pas engagé à un boycott, mais mène des consultations en interne avec les autres émetteurs scandinaves avant de trancher.
En revanche, d’autres pays ont adopté une position tout à fait inverse. Aux Pays-Bas, AVROTROS a officiellement annoncé qu’elle ne pourrait pas justifier la participation d’Israël à l’Eurovision 2026, invoquant la situation humanitaire à Gaza. De même, la chaîne publique irlandaise RTÉ a fait savoir qu’elle renoncerait à envoyer une délégation si Israel était maintenue parmi les concurrents. Les organisateurs de l’UER ont prolongé la date limite de confirmation des participations à mi-décembre, dans le but de gérer les tensions politiques grandissantes autour du concours.
Un mini-État, une décision forte
San Marino, avec sa petite population et son influence médiatique modeste, choisit de ne pas céder aux appels au retrait. Pour San Marino RTV, l’Eurovision ne doit pas être l’arène d’un règlement de comptes diplomatique, mais rester un espace d’échange culturel. En continuant l’aventure, le pays témoigne d’une volonté de séparer le divertissement musical des conflits géopolitiques.
Cette décision met en lumière un dilemme : faut-il utiliser la plateforme Eurovision comme levier politique ou la préserver comme institution neutre ? San Marino tranche pour la seconde option, affirmant que la coopération culturelle, même dans un contexte tendu, peut dépasser les logiques de boycott.
Les fractures nordiques et occidentales
La Norvège, fidèle à son habitude d’équilibre entre principes et participation, reste engagée. NRK a réaffirmé sa confiance dans le processus de décision de l’UER et sa volonté de respecter les règles communes, même si les débats internes et publics peuvent être vifs. Le Danemark adopte une approche prudente, soulignant qu’une consultation avec d’autres radiodiffuseurs est en cours avant de confirmer une position définitive.
D’autres pays nordiques se montrent plus hésitants : la Suède pourrait rester sur sa ligne traditionnelle de neutralité culturelle, tandis que la Finlande et l’Islande envisagent un retrait possible selon l’évolution du contexte ou après une décision finale de l’UER. L’Irlande, quant à elle, a déjà tranché : sa participation serait « inconcevable » selon RTÉ si Israël est présent sur scène, au regard de la crise à Gaza et des atteintes aux journalistes.
L’Eurovision, catalyseur de tensions
L’épreuve musicale, qui se tient en 2026 à Vienne, ne peut plus se penser uniquement comme un spectacle festif. Les appels au boycott se multiplient dans certains États, comme un moyen de protestation politique. L’Union européenne de radio-télévision, de son côté, promeut l’idée d’une compétition transculturelle, insistant sur sa charte qui condamne l’instrumentalisation politique de l’événement, mais doit composer avec des adhérents délivrant des positions très divergentes.
San Marino et la Norvège semblent miser sur la continuité de la coopération européenne, même en période d’effritement des consensus. Leur choix traduit une attitude : maintenir le dialogue culturel peut être une manière, différente mais active, de répondre à la crise politique. Dans ce contexte, l’Eurovision apparaît autant comme un champ de bataille symbolique que comme une vitrine musicale internationale.
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