Philharmonique ; les suspects portent plainte

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Philharmonique ; les suspects portent plainte
À Paris, la musique s’arrête quand la polémique s’enflamme

Une semaine après le concert chahuté de l’Orchestre philharmonique d’Israël à la Philharmonie de Paris, plusieurs militants pro-palestiniens ont porté plainte pour violences, affirmant avoir été frappés par des spectateurs après avoir allumé des fumigènes et scandé des slogans critiques d’Israël. Ils dénoncent aussi la diffusion en ligne de leurs identités, qu’ils estiment constitutive d’une atteinte à la vie privée. Leurs avocats disent disposer d’images montrant des coups portés par des personnes présentes dans la salle.

Les faits se sont déroulés le jeudi 6 novembre 2025, au début du Concerto « Empereur » de Beethoven, sous la direction de Lahav Shani. Des perturbations répétées — slogans, tracts jetés depuis les gradins, mise à feu de fumigènes — ont entraîné l’interruption du concert et l’évacuation de plusieurs perturbateurs par les forces de l’ordre. La Philharmonie a porté plainte, et les musiciens ont finalement pu revenir sur scène pour achever la représentation. En rappel, l’orchestre a interprété l’hymne national israélien, une initiative non annoncée qui a nourri la controverse sur le rôle symbolique du concert.

Sur le plan judiciaire, quatre personnes ont été interpellées puis mises en examen ou déférées dans le cadre d’enquêtes ouvertes pour divers motifs : mise en danger d’autrui, usage de dispositifs pyrotechniques en lieu clos, organisation d’une manifestation non déclarée et violences, notamment lors des heurts avec les forces de l’ordre. L’une des personnes interpellées est signalée comme suivie au titre de la sûreté nationale, selon des éléments de presse. Les autorités ont condamné ces actes, invoquant la sécurité du public, des artistes et du personnel.

Les militants assument l’action, revendiquée par un collectif pro-palestinien, et la qualifient de « pacifique ». Leur ligne de défense repose sur deux arguments : d’une part, la mise en scène de fumigènes et de slogans comme forme d’expression politique visant ce qu’ils considèrent être une « opération de propagande » ; d’autre part, la riposte qu’ils disent avoir subie de la part de spectateurs, qu’ils estiment disproportionnée et illégale. Les enregistrements vidéo — des deux camps — seront déterminants pour qualifier les faits : provocation, violences, légitime défense, ou simple bousculade dans un mouvement de panique.

Au-delà des poursuites individuelles, l’affaire relance un débat récurrent en France : que devient la liberté d’expression dans un espace culturel fermé soumis à des règles de sécurité strictes ? Le droit offre déjà un cadre clair : l’interruption d’un spectacle par des artifices pyrotechniques est pénalement répréhensible, tout comme les violences. Reste la proportionnalité des réponses : la salle avait renforcé le dispositif policier, mais l’entrée d’un fumigène interroge l’efficacité des contrôles ; inversement, les coups portés — s’ils sont établis — exposeraient leurs auteurs à des poursuites.

Politiquement, la séquence illustre une polarisation qui déborde les murs des salles. Des responsables publics ont fustigé des « agissements irresponsables », quand certains soutiens politiques aux militants ont parlé d’un « acte de protestation ». Entre ces deux pôles, un principe simple s’impose : la liberté de contester n’emporte ni le droit de mettre en danger un public captif, ni celui de se faire justice soi-même dans les gradins. La suite se jouera devant les juridictions : instruction des plaintes croisées, analyse des vidéos, qualifications pénales. En attendant, l’épisode a offert un triste contre-chant à un moment de musique, rappelant que la scène culturelle est devenue l’un des théâtres privilégiés des tensions internationales.

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1 COMMENTAIRE

  1. La gauche judiciarise à tout-va.
    J’aimerais savoir ce qui arriverait à un militant pro-Israël (juif ou pas) prenant la parole dans un meeting LFI. Avec ou sans fumigène.

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