L’ONU approuve la résolution sur la création d’un État palestinien

L’ONU approuve à une écrasante majorité la résolution sur la création d’un État palestinien

L’Assemblée générale des Nations unies a massivement adopté une déclaration en faveur de la création d’un État palestinien, qualifiée de « New York Declaration ». Le texte, élaboré lors d’une conférence internationale organisée en juillet par la France et l’Arabie saoudite, prévoit des étapes concrètes et datées pour parvenir à une solution à deux États. Ce vote, tenu vendredi, s’est conclu par 142 pays favorables, 10 oppositions dont Israël et les États-Unis, et 12 abstentions.

La déclaration en sept pages demande l’arrêt immédiat des hostilités à Gaza et soutient le déploiement d’une mission internationale temporaire de stabilisation sous mandat du Conseil de sécurité. Elle recommande que l’Autorité palestinienne assume le pilotage d’un futur État palestinien, avec un soutien international adéquat, et exige le désarmement du Hamas, qui doit abandonner son contrôle sur Gaza. Le texte critique par ailleurs sévèrement les attaques israéliennes contre les civils et les infrastructures civiles à Gaza, le blocus et les pénuries alimentaires, qualifiés de « catastrophe humanitaire ». Le ministre français des Affaires étrangères a salué l’adoption comme un moyen d’isoler politiquement le Hamas.

À l’approche d’une réunion internationale des dirigeants prévue le 22 septembre dans le cadre de l’Assemblée générale, plusieurs pays majeurs ont déjà annoncé leur intention de reconnaître officiellement l’État de Palestine. Parmi eux figurent la France, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et la Belgique. Certaines reconnaissances seront conditionnelles : le Canada a par exemple évoqué une reconnaissance effective si l’Autorité palestinienne organise des élections en 2026 excluant le Hamas et s’engage à démilitariser le futur État.

La dynamique diplomatique s’inscrit dans un contexte global de soutien croissant à la reconnaissance palestinienne. À ce jour, plus de 140 pays avaient déjà reconnu la Palestine, et la conférence de juillet a cherché à transformer ce soutien symbolique en un processus à étapes précises. Les promoteurs de la reconnaissance internationale misent sur une pression accrue sur Israël pour qu’il accepte des négociations sérieuses en vue d’un partage territorial équilibré.

Mais la résolution a provoqué une vive réaction des États-Unis et d’Israël, qui ont qualifié le texte de geste creux, théâtral et contre-productif. Israël considère qu’une telle déclaration récompense le Hamas et affaiblit les négociations réelles. Le rejet du texte par ces deux pays illustre la profonde fracture entre la majorité planétaire et les positions des acteurs les plus directement impliqués sur le terrain.

Parmi les soutiens notables, les États arabes du Golfe ont voté unanimement en faveur de la déclaration, tandis que plusieurs pays occidentaux – y compris la France, impliquée dans la rédaction – ont saisi l’occasion pour traduire leur engagement politique en acte de reconnaissance. L’un des objectifs adressés à l’Autorité palestinienne est d’asseoir sa gouvernance sur tout le territoire palestinien, y compris Gaza, et de restaurer une forme d’unité territoriale et institutionnelle rompue depuis deux décennies.

La résolution de l’ONU constitue une avancée politique forte : elle officialise une trajectoire jugée irréversible vers un État palestinien, impose des exigences de désarmement au Hamas, et lance un calendrier mondial de reconnaissance diplomatique. Mais l’écart entre les aspirations exprimées en Assemblée générale et la réalité sur le terrain – entre violences persistantes, fractures régionales, et rejet israélien – interroge la mise en œuvre concrète de cette feuille de route.

Jforum.fr

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