L’implantation de Wizz Air en Israël

L’implantation de Wizz Air en Israël

El Al met en garde contre une implantation de Wizz Air en Israël

La principale compagnie aérienne israélienne, El Al, a adressé une lettre officielle au Premier ministre Benjamin Netanyahou et à la ministre des Transports Miri Regev pour exprimer son opposition ferme au projet d’implantation d’une base opérationnelle de la compagnie hongroise Wizz Air en Israël. Cette initiative, soutenue par le ministère des Transports, permettrait à Wizz d’augmenter le nombre de ses vols depuis et vers Israël, d’obtenir des créneaux plus avantageux à l’aéroport Ben Gourion et de réduire ses coûts, au bénéfice des passagers.

Pour El Al, il ne s’agit pas seulement d’une concurrence commerciale accrue, mais d’une mesure jugée « extrême » et présentant un « dangereux précédent ». La compagnie estime qu’une telle décision pourrait nuire à l’ensemble du secteur aérien israélien et avoir un impact négatif sur la sécurité et la résilience nationale.

Risques économiques et sécuritaires dénoncés
Dans sa lettre signée par son PDG et le président de son conseil d’administration, El Al affirme que l’ouverture d’une base Wizz Air en Israël désavantagerait les transporteurs locaux. Les compagnies israéliennes, explique-t-elle, assurent un rôle vital en maintenant un lien permanent entre Israël et le reste du monde, même en période de crise. À l’inverse, certaines compagnies étrangères ont déjà interrompu leurs opérations vers Israël lors de situations d’urgence.

El Al souligne également que les transporteurs israéliens sont soumis à des normes de sécurité plus strictes et à des coûts d’exploitation élevés, contrairement à certaines compagnies étrangères qui, elles, bénéficient d’allègements réglementaires. L’implantation d’une base Wizz Air renforcerait, selon elle, cette inégalité concurrentielle.

Un précédent jugé inquiétant
La direction d’El Al considère que ce projet pourrait ouvrir la voie à d’autres compagnies étrangères réclamant les mêmes droits. Une telle évolution risquerait, selon elle, d’évincer progressivement les opérateurs israéliens du marché national, avec des répercussions sur l’emploi et l’économie locale.

La compagnie pointe aussi un problème d’infrastructure : l’aéroport Ben Gourion souffre déjà d’une pénurie de créneaux horaires. L’arrivée d’une base Wizz Air aggraverait cette saturation et pourrait restreindre encore davantage l’accès des compagnies israéliennes aux horaires les plus convoités.

Un enjeu stratégique pour l’aviation israélienne
Dans sa lettre, El Al insiste sur le fait que l’aviation civile israélienne joue un rôle stratégique dans le contexte géopolitique actuel. Réduire l’activité des transporteurs nationaux au profit de compagnies étrangères reviendrait, selon elle, à fragiliser la capacité du pays à maintenir un pont aérien vital en cas de besoin.

Les ambitions de Wizz Air
Wizz Air, qui dispose déjà de bases opérationnelles dans plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, Malte et Abou Dhabi, verrait dans cette implantation en Israël une opportunité d’accroître sa présence au Moyen-Orient. Une base locale lui permettrait de stationner ses avions sur place, d’héberger ses équipages en Israël et d’élargir son offre de vols à des conditions plus compétitives.

Le PDG de Wizz Air devrait se rendre en Israël le mois prochain pour discuter de ce projet avec les autorités compétentes. Pour El Al, l’enjeu dépasse le simple cadre commercial et touche directement à la sécurité, à la souveraineté aérienne et à la stabilité économique du secteur.

Pour une fois qu’une ouverture à la concurrence est permise, il serait difficile de s’en plaindre. Depuis des années, certains acteurs économiques dominent le marché israélien et fixent les tarifs à leur convenance. Sans concurrence réelle, rien ne limite la hausse des prix. L’arrivée de nouveaux opérateurs peut seule freiner cet appétit sans borne. En ce sens, cette décision marque un premier pas positif, et il faut saluer le gouvernement pour cette avancée.

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