Les propos de Netanyahou sur les téléphones portables ravivent les inquiétudes concernant les logiciels espions israéliens.

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Benjamin Netanyahou, a attiré l’attention du monde entier en déclarant que « les téléphones portables que vous tenez entre vos mains font partie d’Israël », une déclaration qui a relancé le débat sur le rôle de la technologie israélienne dans les appareils du quotidien et ses implications potentielles pour la vie privée.

Netanyahou a fait cette déclaration lors d’une rencontre avec une délégation du Congrès américain en visite à Jérusalem-Ouest le 15 septembre. Dans son discours, il a souligné la contribution d’Israël à l’innovation mondiale, citant les avancées dans les domaines de la médecine, de l’agriculture et de la technologie.

En incluant les téléphones portables, il a souligné l’ancrage profond de l’innovation israélienne dans les biens de consommation utilisés dans le monde entier.

Si le Premier ministre semblait promouvoir la réputation d’Israël comme pôle technologique, ses propos ont rapidement suscité l’inquiétude des défenseurs des droits numériques, qui ont pointé du doigt le nombre croissant d’outils logiciels développés en Israël et intégrés aux smartphones.

Parmi eux, AppCloud, une application système développée par la société israélienne IronSource, préinstallée sur de nombreux téléphones Samsung Galaxy des séries A et M.

AppCloud se positionne comme un service de recommandation d’applications, suggérant des téléchargements et du contenu aux utilisateurs. Cependant, des organismes de surveillance comme SMEX ont averti que le programme collecte également les identifiants des appareils, les informations réseau et potentiellement les données de localisation.

L’application est installée au niveau du système, ce qui la rend extrêmement difficile à désinstaller. Même désactivée, elle se réactiverait après des mises à jour du système, ce qui soulève des questions quant au consentement et au contrôle des utilisateurs.

Les entreprises de logiciels espions basées en Israël font l’objet d’une surveillance internationale depuis des années. Le cas le plus notoire concerne le logiciel espion Pegasus de NSO Group, dont le déploiement contre des journalistes, des défenseurs des droits humains et des responsables politiques du monde entier a été révélé en 2021.

Pegasus est capable d’infiltrer les smartphones sans être détecté et d’accéder aux messages, aux caméras et aux microphones.

Plus tôt cette année, un tribunal fédéral américain a condamné NSO Group à verser près de 167 millions de dollars à Meta pour le piratage d’utilisateurs de WhatsApp, soulignant ainsi les risques associés aux outils de surveillance avancés.

D’autres entreprises israéliennes, dont Paragon Solutions et Cytrox, ont également été critiquées pour avoir vendu des logiciels espions capables de compromettre des téléphones par le biais d’attaques dites « zéro clic ».

La remarque de Netanyahou a donc touché une corde sensible, notamment dans les régions où la technologie israélienne reste politiquement sensible. Les défenseurs de la technologie craignent que les consommateurs de marchés comme les Philippines soient exposés à leur insu à des logiciels invasifs fournis avec des smartphones importés.

Samsung reste l’une des marques les plus utilisées aux Philippines, notamment ses modèles milieu de gamme, connus pour être livrés avec des logiciels préinstallés.

La Commission nationale de la protection de la vie privée n’a pas encore statué sur la question de savoir si AppCloud relève de la législation philippine sur la protection des données. Cependant, les experts affirment que les régulateurs pourraient être contraints d’examiner de tels cas s’il apparaît des preuves que les données des utilisateurs sont collectées sans leur consentement explicite.

Cette controverse intervient à un moment où le débat mondial sur les bloatwares (logiciels intrusifs), terme générique désignant les applications préinstallées qui occupent de l’espace de stockage, épuisent les ressources ou collectent des données sans l’autorisation explicite de l’utilisateur, fait rage. Pour ses détracteurs, la déclaration de Netanyahou était plus qu’une simple célébration de l’innovation israélienne ; elle rappelait que dans un monde numérique interconnecté, une application système apparemment anodine peut servir de passerelle potentielle à la surveillance.

Source : Manilla Times & Israël Valley

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1 COMMENTAIRE

  1. J’ai un certain plaisir à imaginer les gauchistes du monde entier faire un caca nerveux à l’idée qu’ils ont entre les mains un outil créé par des sionistes.
    Vont-ils aller jusqu’au bout de leur boycott des produits israéliens ??

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