Les Iraniens menacent : Le jeu n’est pas terminé

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Ali Shamkhani

Les Iraniens menacent : Le jeu n’est pas terminé
Nucléaire : l’Iran annonce qu’il n’a pas dit son dernier mot

Alors que les frappes américaines ont visé avec force les principales installations nucléaires iraniennes, et notamment le site stratégique de Fordow, l’Iran montre qu’il reste loin de capituler. Le conseiller principal du guide suprême Ali Khamenei, Ali Shamkhani, a pris la parole ce dimanche pour répondre à l’attaque, dans une déclaration à la fois provocante et calculée : « Même si nous supposons que les sites sont complètement détruits, le jeu n’est pas terminé. »

Dans sa déclaration, Shamkhani a révélé pour la première fois l’étendue des capacités nucléaires restantes de la République islamique. Selon lui, l’Iran dispose encore de 450 kilogrammes d’uranium enrichi à 60 %, une quantité suffisante pour produire environ neuf armes nucléaires selon les standards techniques internationaux. Ce stock n’aurait pas été touché lors des frappes américaines, ce qui laisse entrevoir la possibilité d’un redémarrage rapide du programme, si Téhéran en prenait la décision politique.

Au-delà du matériel, c’est la résilience technologique et stratégique que met en avant le régime iranien. Shamkhani insiste sur un point central : « Les ressources matérielles, les connaissances scientifiques et la volonté politique demeurent intactes. » Ce message se veut clair : l’Iran ne considère pas que l’attaque américaine ait réduit à néant son programme, ni sa capacité à le relancer rapidement.

Cette communication marque une inflexion dans la posture publique du régime. En choisissant de divulguer des chiffres concrets sur ses stocks d’uranium enrichi – un fait rare dans la diplomatie nucléaire iranienne –, Téhéran adresse un signal direct aux chancelleries occidentales. L’objectif semble être double : dissuader toute nouvelle attaque en soulignant sa capacité de nuisance, et réaffirmer que les moyens de reconstruction de ses installations demeurent à sa disposition.

Shamkhani, réputé proche du centre décisionnel du régime et l’un de ses stratèges les plus expérimentés, a accompagné ses propos d’une menace voilée mais explicite : « L’initiative, qu’elle soit politique ou militaire, revient désormais à celui qui saura faire preuve de discernement et éviter les coups aveugles. » Une manière d’affirmer que l’Iran entend encore jouer un rôle actif dans la dynamique régionale et dans le bras de fer nucléaire.

Il a également conclu par une phrase lourde de sens : « Les surprises continueront. » Un avertissement qui laisse présager des réactions asymétriques, qu’il s’agisse de cyberattaques, d’actions militaires indirectes via des groupes affiliés, ou de manœuvres diplomatiques pour regagner du terrain sur la scène internationale.

Pour les États-Unis et Israël, ce positionnement crée une nouvelle complexité stratégique. Bien que les frappes aient porté un coup sérieux aux installations physiques du programme nucléaire iranien, elles ne règlent pas la question de fond : comment empêcher un État déjà proche du seuil nucléaire de franchir le pas, alors même qu’il conserve les moyens matériels et humains pour le faire ?

D’un point de vue technique, les scientifiques iraniens disposent d’un savoir-faire accumulé sur plus de deux décennies. Même en cas de destruction totale d’un site comme Fordow, la reconstruction de centrifugeuses ou le transfert d’activités vers d’autres lieux restent envisageables. De plus, si les stocks d’uranium sont bel et bien protégés dans des lieux non identifiés, l’Iran pourrait théoriquement reprendre ses activités d’enrichissement rapidement, et franchir le cap des 90 %, seuil nécessaire à la fabrication d’une ogive nucléaire.

Ce scénario inquiète les responsables occidentaux, car il soulève une problématique non résolue : l’efficacité à long terme des frappes préventives face à un programme clandestin ou dispersé, appuyé par une volonté politique forte.

Ainsi, loin de marquer la fin du bras de fer, les récentes frappes contre l’Iran pourraient n’être qu’un épisode supplémentaire dans une confrontation prolongée. Téhéran, en misant sur la communication stratégique et en affichant sa résilience, semble vouloir démontrer que malgré les pertes infligées, il conserve les cartes essentielles. La partie, selon les mots de Shamkhani, est loin d’être terminée.

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