Le Qatar exige excuses avant une reprise des négociations

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Le Qatar exige excuses avant une reprise des négociations

Le Qatar exige des excuses publiques d’Israël comme condition pour reprendre son rôle de médiateur dans les négociations autour des otages et du cessez-le-feu avec le Hamas, après une frappe controversée à Doha. Cette demande intervient dans un contexte diplomatique tendu, où l’équilibre entre souveraineté, responsabilité et pouvoir régional est de plus en plus délicat.

Le 9 septembre 2025, une frappe aérienne israélienne a visé des dirigeants du Hamas à Doha, au Qatar. Le bilan a fait état de six morts, dont un agent de sécurité qatari, mais les hauts responsables visés ont survécu. La frappe s’est produite au moment où des pourparlers de cessez-le-feu, soutenus par les États-Unis et facilités par le Qatar, étaient en cours.

Suite à cette opération, Doha s’est retiré temporairement de son rôle de médiateur. Pour accepter d’y revenir, le Qatar souhaite une reconnaissance publique de l’irréparable causé par ce bombardement, ce qui fragilise la position d’Israël face à ses alliés, notamment dans sa coalition. Israël, de son côté, considère que certains dirigeants du Hamas établis au Qatar constituent des obstacles aux négociations.

Dans les coulisses, le Qatar émet une certaine souplesse quant au libellé de ces excuses. L’émir Tamim bin Hamad Al Thani semble prêt à accepter une formulation adoucie, reconnaissant que pour Israël, ce geste politique pourrait avoir des conséquences internes, notamment auprès des soutiens les plus nationalistes du Premier ministre.

Le rôle de médiateur du Qatar dans le conflit israélo-palestinien est crucial depuis le début de la guerre déclenchée après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023. Il avait servi d’intermédiaire pour les accords de libération d’otages, la remise des restes de certains captifs, ou des négociations de trêve. Aujourd’hui, il reste encore environ quarante à cinquante otages israéliens détenus à Gaza, sur les plus de deux cents initialement capturés.

Le 11 septembre, le Conseil de sécurité des Nations unies, avec le soutien des États-Unis, a condamné la frappe israélienne à Doha, tout en appelant au respect de la souveraineté nationale du Qatar et à la protection des vies civiles. Ce geste diplomatique montre l’ampleur de la crise régionale déclenchée par l’attaque.

L’impact de cette demande d’excuses va au-delà du simple mea culpa. Si l’acceptation de cette condition par Israël pourrait rouvrir les canaux de médiation, elle risquerait aussi d’être perçue comme une capitulation pour certains, ou comme une faiblesse politique. En l’absence de ce geste, Doha indique que la médiation restera suspendue, ce qui complique la perspective d’un règlement diplomatique à court terme.

En somme, le Qatar joue actuellement un rôle de médiateur influent — mais conditionnel. Sa position renvoie à des questions plus larges : jusqu’à quel point un médiateur peut-il exiger réparation sans compromettre sa propre crédibilité ? Et dans quelle mesure Israël acceptera-t-il de reconnaître publiquement des actes qui risquent de nuire à sa réputation, tout en défendant ses objectifs de sécurité ?

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