L’Allemagne hausse le ton

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 L’Allemagne hausse le ton

Le chancelier Merz met en garde Israël contre les excès à Gaza

Pour la première fois depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas, le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz a exprimé publiquement ses réserves concernant les actions de Tsahal à Gaza. Bien que l’Allemagne demeure l’un des alliés les plus fidèles de l’État hébreu, Merz a estimé que certains seuils avaient été franchis, et qu’il était temps pour Berlin de s’exprimer clairement.

Dans une interview accordée à la chaîne WDR, le chancelier a déclaré : « Lorsque les frontières sont franchies, lorsque le droit international humanitaire est violé, alors l’Allemagne aussi doit le dire ». Un ton mesuré mais inhabituellement ferme, venant d’un dirigeant d’un pays dont la politique étrangère envers Israël est historiquement marquée par la culpabilité liée à l’Holocauste.

Un soutien historique, une critique prudente
Depuis les attaques sanglantes du Hamas le 7 octobre 2023, l’Allemagne a soutenu sans ambiguïté le droit d’Israël à se défendre. Ce positionnement, partagé par de nombreux responsables allemands, est vu comme un devoir moral né des crimes du Troisième Reich. Toutefois, les récentes opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza ont suscité des interrogations croissantes au sein du gouvernement allemand.

Friedrich Merz, en fonction depuis trois semaines, a clairement indiqué qu’il entendait évoquer ces préoccupations avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. « Le gouvernement israélien ne doit rien faire que, à un moment donné, même ses meilleurs amis ne soient plus prêts à accepter », a-t-il averti, tout en soulignant que l’Allemagne resterait plus prudente que d’autres pays européens dans ses critiques pour des « raisons historiques ».

Il a également exprimé son incompréhension face à certaines actions militaires en cours à Gaza : « Franchement, je ne comprends plus dans quel but l’armée israélienne agit dans certaines zones de l’enclave. »

Aide humanitaire : une ouverture sous conditions
Alors que la pression internationale augmente pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire, Israël a récemment assoupli un blocus de onze semaines imposé à la bande de Gaza. Mercredi dernier, plus de cent camions remplis de vivres, de farine, de lait infantile et de matériel médical ont été autorisés à entrer par le point de passage de Kerem Shalom.

Ce déblocage a permis à plus de 120 camions supplémentaires d’accéder à l’enclave palestinienne au cours de la semaine. Néanmoins, des doutes persistent quant à la véritable portée de cette aide. Plusieurs ONG signalent que la quantité réellement distribuée aux civils reste insuffisante face aux besoins.

Le Hamas rejette les livraisons d’aide
La situation s’envenime encore davantage par le rejet de l’aide humanitaire par le Hamas, qui accuse Israël d’utiliser ces distributions à des fins d’espionnage. Selon un communiqué relayé par le média israélien Walla, le ministère palestinien de l’Intérieur — contrôlé par le Hamas — a appelé la population à ne pas accepter les livraisons issues du nouveau mécanisme israélien.

L’organisation affirme qu’il s’agirait d’une « opération de renseignement » destinée à collecter des informations sensibles et à provoquer des tensions sociales, évoquant même le risque de « bagarres pour un morceau de pain ». Le Hamas y voit une tentative d’Israël de manipuler la population et d’utiliser la nourriture comme une arme psychologique et politique.

Le groupe islamiste assure que la « résistance » contraindra Israël à revenir à un mécanisme de distribution antérieur, jugé plus neutre. Ces accusations interviennent alors que les tensions internes s’aggravent dans Gaza, sous pression à la fois des bombardements israéliens, de la pénurie alimentaire et des luttes de pouvoir entre factions.

La position allemande, tout en conservant une prudence diplomatique, marque un changement de ton dans le soutien traditionnellement inconditionnel à Israël. Le gouvernement Merz semble vouloir rappeler à Tel-Aviv que le respect du droit international est une condition essentielle pour maintenir la légitimité de sa politique de défense. Sur le terrain, l’enjeu humanitaire se mêle désormais à des calculs politiques complexes, entre soutien à la population civile et suspicion à l’égard de ses dirigeants.

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2 Commentaires

  1. C’est fou ça ! personne ne s’en prend au hamas qui menace le gazaouis, ni aux prétendus humanitaires qui ont refusé de participer à la distribution. Ces pays européens finissent par me dégoûter.

  2. Si je comprends bien, qu’Israël, les pénétrer des camions humanitaires, ou les bloquent , le résultat est le même dans les deux cas, on lui fait le reproche, quant au pays qui critiquent la façon dont Israël se défend, il ferait mieux de regarder ce qui se passe chez eux. Et de leur rappeler les bombardements de Mossoul et Raqa en Afghanistan.

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