La milice anti-Hamas : nous coopérons avec Tsahal

Yasser Abu Shabab, le chef de la milice Forces Populaires, qui reçoit des armes d’Israël pour s’opposer au Hamas, a donné une interview exclusive ce matin (dimanche) sur KAN Radio, où il a parlé de l’organisation qu’il dirige et des combats dans la bande de Gaza.

Abu Shabab a déclaré que ses membres étaient de jeunes Palestiniens de Gaza, n’appartenant à aucune idéologie ni organisation politique. « Nous avons subi l’amertume et l’injustice infligées par le Hamas, et nous avons décidé de faire face à cette agression », a-t-il déclaré. « Nous soutiendrons notre peuple afin de mettre fin à cette injustice. »

Il a souligné : « Nous soutenons toute force légitime qui adopte l’idée d’éliminer l’injustice et la corruption. »

Il a poursuivi : « Nous avons des jeunes hommes et une armée. Nous nous entraînons sur le terrain. Nous avons pris l’engagement d’œuvrer pour libérer le peuple de l’injustice et de la violence. Nous avons le pouvoir, et il y aura des sacrifices et des effusions de sang. Nous paierons le prix fort pour libérer notre peuple. »

Abu Shabab a souligné : « Rien n’empêche une confrontation directe avec le Hamas, et rien n’empêche une guerre civile, quel qu’en soit le prix. » Abu Shabab a déclaré que l’organisation reçoit un soutien logistique et financier de plusieurs sources, mais s’est abstenu de les nommer.

Il a précisé que l’organisation opère dans le sud de Gaza, notamment à Rafah, et est active dans les zones sous contrôle israélien. « Nous nous déplaçons librement à Rafah, mais dans d’autres zones du sud, nous évoluons avec prudence. Nous sommes entrés à Khan Younis, notamment à l’hôpital Nasser – auparavant contrôlé par le Hamas – et nous ne nous sentions pas en sécurité dans ces zones comme dans celles sous contrôle de Tsahal. Nous y sommes entrés et avons mené des opérations qui ont dépassé nos attentes. »

Interrogé sur la coordination des mouvements de son organisation à Gaza, il a confirmé : « Tant que l’objectif est l’aide et le soutien, et rien de plus, nous les informons (Israël) avant toute mission. Mais c’est nous qui menons l’action militaire. »

Abou Shabab a affirmé qu’après l’éviction du Hamas, les Forces populaires prendraient le pouvoir. « Le Hamas le sait et le comprend : les Forces populaires seront les successeurs à Gaza après sa défaite. » Il a affirmé qu’il n’y avait aucun désaccord entre son groupe et l’Autorité palestinienne : « Il existe une coordination avec eux, loin des projecteurs – une coordination administrative sur certains objectifs, mais pas de coordination militaire. L’Autorité palestinienne ne participe ni à l’armement ni à l’assistance aux Forces populaires ; la coordination est purement administrative. »

Interrogé sur le mandat d’arrêt émis contre lui par le Hamas, qui exigeait qu’il se rende sous dix jours, Abou Shabab a répondu : « Au lieu de publier des mandats d’arrêt, le Hamas devrait juger les auteurs des crimes du 7 octobre. Ils sont à l’origine des souffrances du peuple palestinien, de la persécution des civils et du massacre d’innocents. Ils devraient se juger eux-mêmes, pas les autres. »

Quant à moi, leur menace et leur faux procès ne me font pas peur. Le Hamas est une illusion, un ballon d’air chaud. Le Hamas lutte pour sa survie ; il se dirige vers un accord qui marque le dernier chapitre de son existence, tant morale que physique. Quant à l’aspect physique, je vais les poursuivre.

Concernant l’avenir de Gaza, Abou Shabab a déclaré que sa vision serait rationnelle : « Je réfléchis à la manière dont la société palestinienne évoluera, à la manière de sortir notre société des ténèbres vers la lumière, de manière rationnelle, et non par les armes. Un dialogue sera engagé avec plusieurs pays de la région, et les gens verront la différence entre l’ère du Hamas, lorsque Gaza était sous l’oppression, et la nouvelle ère, où Gaza apparaîtra à la lumière. »

Comme l’a révélé Kan News, Israël a armé des éléments de Gaza avec des fusils AK-47 afin de les défendre contre le groupe terroriste. Cette opération a été autorisée par le Premier ministre Benjamin Netanyahou, à l’insu du cabinet. Netanyahou a confirmé cette information en déclarant : « Sur les conseils des responsables de la sécurité, nous avons activé des clans à Gaza qui s’opposent au Hamas. Qu’y a-t-il de mal à cela ? C’est une bonne chose. »

Kan News a appris que l’initiative avait été lancée par le Shin Bet, avec la participation de Tsahal. L’opération d’armement a été évoquée lors d’une réunion privée entre Netanyahou et le chef sortant du Shin Bet, Ronen Bar. Parmi les personnes informées figuraient le Premier ministre, le ministre de la Défense, le chef du Shin Bet et le chef d’état-major de Tsahal.

JForum.Fr et Can 11