Huit activistes sont toujours en détention

Flottille interceptée au large

Huit activistes sont toujours en détention

Lundi matin, les autorités israéliennes ont intercepté en mer un navire humanitaire tentant de briser le blocus de Gaza. À son bord, douze militants pro-palestiniens, dont la militante climatique suédoise Greta Thunberg, l’eurodéputée française Rima Hassan, ainsi que l’acteur irlandais Liam Cunningham. L’opération s’est déroulée dans les eaux internationales, à quelque 400 kilomètres de la bande de Gaza.

Baptisé Madleen, le navire transportait une cargaison d’aide humanitaire composée de médicaments, denrées alimentaires, kits de dessalement d’eau, prothèses pour enfants et autres fournitures de première nécessité. Il était parti de Catane, en Sicile, sous l’égide de la Coalition de la Flottille de la Liberté, avec pour objectif déclaré de forcer le blocus maritime imposé par Israël à l’enclave palestinienne.

Selon l’armée israélienne, l’interception a été préparée avec précaution afin d’éviter toute escalade diplomatique. Peu après l’opération, les passagers ont été acheminés vers le port d’Ashdod pour être identifiés, interrogés, puis soumis à une procédure d’expulsion.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a confirmé que certains militants avaient accepté de quitter volontairement le pays. Greta Thunberg fait partie des quatre personnes ayant signé leur départ immédiat. En revanche, huit autres militants ont refusé de coopérer. Parmi eux figure Rima Hassan, qui a déjà été critiquée pour ses positions controversées sur les attaques du 7 octobre, qu’elle avait publiquement qualifiées de « légitimes ». Ces huit personnes ont été transférées au centre de détention de Givon, conformément au droit israélien, en attente d’une décision judiciaire validant leur expulsion forcée.

Les autorités françaises ont indiqué que six de leurs ressortissants étaient impliqués dans cette mission maritime. Un seul a accepté de quitter Israël sans condition. Les cinq autres sont détenus à Ramle, dans l’attente d’une décision judiciaire. Une visite consulaire est en cours d’organisation. L’ambassadeur d’Allemagne en Israël, quant à lui, a confirmé qu’un représentant diplomatique avait rencontré Yasemin Acar, militante allemande elle aussi impliquée dans cette opération, avant son départ.

À leur arrivée à Ashdod, les passagers du Madleen se sont vu projeter des images des attaques perpétrées par le Hamas le 7 octobre. D’après le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, la plupart des militants ont refusé de poursuivre le visionnage après quelques instants. Le ministre les a accusés d’ignorer sciemment les crimes commis contre des civils israéliens, y compris femmes, enfants et personnes âgées. « Ces activistes ferment les yeux sur la réalité, préférant faire la propagande du Hamas plutôt que de reconnaître les victimes », a-t-il déclaré.

Le ministre Israël Katz a, lui aussi, réagi fermement, en promettant que « personne ne franchira le blocus maritime de Gaza ». Il a qualifié Greta Thunberg d’« antisémite », ajoutant que toute tentative future de contourner le blocus serait traitée avec la même fermeté. Selon lui, ce blocus vise à empêcher l’acheminement d’armes à destination du Hamas, considéré comme une organisation terroriste par Israël et de nombreux pays occidentaux.

De leur côté, les militants ont affirmé vouloir briser un blocus qu’ils jugent illégal et inhumain, et ouvrir des couloirs humanitaires pour Gaza. Greta Thunberg a déclaré à Al Jazeera : « Nous transporterons l’aide coûte que coûte. Ce blocus doit cesser. Il faut un cessez-le-feu. » Quant à Yasemin Acar, elle a dénoncé une « occupation illégitime » et affirmé que l’interception du navire en eaux internationales constituait un « crime de guerre ».

Cet épisode intervient quelques semaines après une tentative similaire de la même coalition. En mai, un autre navire baptisé Conscience avait été endommagé près de Malte dans des circonstances toujours floues. Cette fois, les organisateurs avaient choisi un itinéraire modifié, en espérant éviter tout incident prématuré.

En parallèle à cette initiative maritime, une action terrestre nommée « Marche mondiale vers Gaza » devrait prochainement avoir lieu en Égypte. Elle vise, elle aussi, à dénoncer le blocus imposé à l’enclave palestinienne, dans le but d’attirer l’attention internationale sur la situation humanitaire à Gaza.

Israël, de son côté, réaffirme que la sécurité de ses citoyens reste prioritaire et que toute tentative de franchir ses lignes de défense sera stoppée, que ce soit par mer, par air ou par voie terrestre.

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