Général Avivi; Les Iraniens ont tout fait de travers

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Général Avivi; Les Iraniens ont tout fait de travers

L’Iran face à ses erreurs

L’Iran affaibli par ses propres choix stratégiques
En pleine recomposition géopolitique du Moyen-Orient, le général israélien Amir Avivi, ancien haut gradé de Tsahal et président du Forum israélien de défense et de sécurité, tire un constat sans appel : l’Iran a commis une série d’erreurs stratégiques majeures qui ont considérablement affaibli sa position. Selon lui, ces fautes de calcul ont non seulement conduit à l’échec de ses ambitions régionales, mais elles ont aussi isolé ses alliés comme le Hamas, et ouvert la voie à des représailles dévastatrices menées par Israël.

Une campagne militaire mal synchronisée
Le point de rupture, selon Avivi, se situe autour de l’attaque du 7 octobre 2023 lancée par le Hamas contre Israël. Pour lui, cette offensive, pourtant violente, a été lancée bien trop tôt. « L’Iran aurait pu attendre un à deux ans pour atteindre le seuil nucléaire, puis coordonner une attaque globale de ses mandataires, y compris le Hezbollah », estime-t-il. Or, cette attaque est intervenue de manière isolée, sans la participation immédiate des autres forces soutenues par Téhéran.

Le général israélien raconte qu’au matin du 7 octobre, il a compris en quelques heures que l’absence de coordination entre les fronts scellait l’échec du Hamas. « Si seuls les combattants du Hamas se mobilisent, c’est déjà perdu. Une guerre multiforme exige l’unité d’action », affirme-t-il.

Une dissuasion qui s’effondre
Le Hezbollah a certes réagi, mais avec un jour de retard et sans efficacité stratégique réelle. Puis, en avril 2024, l’Iran a lancé un tir de missiles balistiques vers Israël, une escalade qui, selon Avivi, a achevé de décrédibiliser le régime. Ce tir, censé démontrer la force iranienne, a au contraire provoqué une prise de conscience internationale sur la menace potentielle que représente Téhéran. « L’Europe a compris que ce qui vise Israël pourrait aussi viser Paris, Berlin ou Rome », note-t-il.

Résultat : Israël a reçu un appui diplomatique renforcé pour des frappes de représailles directes sur le territoire iranien, notamment en coordination avec les États-Unis. Pour la première fois, Israël a attaqué des cibles stratégiques iraniennes en sol iranien, un tournant historique.

L’offensive israélo-américaine : une réussite militaire
Le général Avivi insiste sur le fait que ces erreurs iraniennes ont permis à Israël d’élargir son champ d’action. Dès lors, les forces israéliennes, appuyées par le renseignement américain, ont lancé une série de frappes sur les infrastructures critiques iraniennes. Des bases militaires, des centres de recherche nucléaire à Ispahan, Natanz et Fordo ont été touchés.

Téhéran a affirmé que l’uranium enrichi avait été évacué avant les frappes, mais Avivi en doute. Pour lui, les dommages infligés sont réels et significatifs. « Ces installations ont été détruites. Et c’est un succès, car elles étaient prêtes à produire neuf bombes. »

Un régime sous pression
Au-delà du nucléaire, Israël a ciblé les capacités de production de missiles balistiques. Selon Avivi, l’Iran visait une production de 300 missiles par mois. « Cela aurait été un changement de paradigme sécuritaire pour Israël », explique-t-il. Mais les frappes ont détruit plus de 50 % des lanceurs et des usines, réduisant considérablement la menace.

Le général affirme qu’Israël ne se contentera pas de neutraliser la capacité de nuisance de l’Iran. Il entend éviter toute guerre d’usure, même à faible intensité. « Un missile par semaine, ce n’est pas acceptable », tranche-t-il.

Et après ? Le spectre du changement de régime
Si l’objectif militaire de destruction du potentiel nucléaire semble atteint, la question politique demeure. Faut-il viser un changement de régime ? Avivi se montre prudent. « Ce n’est pas à Israël de changer le régime, mais nous pouvons créer les conditions pour que les Iraniens le fassent eux-mêmes. » Il note que 80 % des Iraniens rejettent le régime, mais sont désorganisés, sans leader, ni structure de mobilisation efficace.

Il rappelle le précédent du Hezbollah au Liban. En l’affaiblissant militairement, Israël a permis à l’État libanais de reprendre une certaine marge d’action. Il espère une dynamique similaire en Iran, bien qu’il souligne les limites de l’ingérence extérieure.

L’Iran, un acteur affaibli mais encore dangereux
Malgré ses revers, l’Iran conserve une capacité de nuisance. Peu après l’interview d’Avivi, Téhéran a lancé une frappe symbolique sur une base américaine au Qatar, préalablement coordonnée pour éviter toute victime. Donald Trump a qualifié cette action de « très faible », mais elle montre que le régime cherche à préserver une posture dissuasive, au moins sur le plan symbolique.

Cependant, les frappes israéliennes et les réponses iraniennes démontrent un déséquilibre croissant des forces. Israël, grâce à son système de défense aérienne perfectionné, a intercepté environ 90 % des missiles iraniens. Sur les centaines de drones lancés, un seul a causé des dégâts, preuve selon Avivi de la supériorité technologique israélienne. « Nous avons vu les ravages des drones en Ukraine. En Israël, c’est tout autre chose », insiste-t-il.

Gaza : un front secondaire en voie de résolution
Sur le plan militaire, Israël a parallèlement progressé à Gaza. Selon Avivi, l’armée contrôle désormais environ 60 % du territoire et prévoit d’étendre sa domination à 75 %. Les infrastructures souterraines, les tunnels, et les sites d’armement du Hamas sont méthodiquement démantelés.

L’affaiblissement de l’Iran aurait déjà un impact sur le Hamas. Sans son principal soutien financier et logistique, le groupe islamiste perd en endurance. Avivi estime que cette dynamique pourrait faciliter un accord sur la libération des otages encore détenus.

En définitive, la guerre entre Israël et l’Iran a révélé l’ampleur des faiblesses stratégiques du régime iranien. Mal coordonné, mal préparé, isolé sur la scène régionale, Téhéran a vu ses marges de manœuvre fondre. Israël, en réponse, a su transformer ces erreurs en opportunités pour frapper, désorganiser et démanteler des menaces longtemps redoutées. Si la stabilité à long terme reste incertaine, l’équilibre des forces au Moyen-Orient s’est, pour l’heure, considérablement déplacé.

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