Aymeric Caron; Israël a truqué le vote

Aymeric Caron; Israël a truqué le vote
Polémique autour d’Aymeric Caron

Une déclaration du député Aymeric Caron a enflammé les réseaux sociaux et provoqué un large tollé médiatique après la finale de l’Eurovision 2025, qui s’est tenue samedi 17 mai en Suisse. Dans un message publié sur la plateforme X (anciennement Twitter), l’élu apparenté à La France Insoumise a insinué que le vote en faveur de la candidate israélienne aurait été manipulé, n’hésitant pas à relier cet événement musical au conflit en cours à Gaza.

Le message, posté dans la nuit de samedi à dimanche, accuse : « Pendant que les propagandistes d’Israël truquaient le vote à l’Eurovision pour faire gagner leur candidat qui n’avait rien à y faire, leur armée tuait encore des innocents à Gaza », a écrit Caron, en accompagnant ses propos d’une vidéo montrant des enfants blessés dans une frappe israélienne.

Cette publication a immédiatement provoqué une vague de réactions, tant sur le plan politique que médiatique. Plusieurs personnalités ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme une dérive conspirationniste. Le journaliste Clément Weill-Raynal a répondu sans détour : « Israël a remporté le vote du public dans 38 pays, y compris en France, en Belgique, en Suisse et même en Australie. Caron accuse les Juifs d’avoir truqué le vote. Une nouvelle déclinaison du vieux fantasme du complot juif. »

De son côté, Éric Naulleau, écrivain et chroniqueur, a ironisé sur les propos du député : « Aymeric Caron a tout à fait raison de dénoncer les éternels complots juifs jusqu’à l’Eurovision, c’est une longue tradition. Et puis ça peut rapporter des voix aux élections. »

Le message de Caron a également choqué de nombreux internautes, qui y ont vu une obsession idéologique ou une hostilité ciblée. « Encore cette vieille histoire de complot juif », commente un utilisateur, tandis qu’un autre déplore : « Il n’a qu’une cible : Israël, quoi qu’il arrive. »

Le contexte entourant la participation de la candidate israélienne, Yuval Raphael, rend cette controverse d’autant plus sensible. Rescapée des attaques du 7 octobre 2023 perpétrées par le Hamas, elle a choisi de chanter New Day Will Rise (Un jour nouveau se lèvera), un hymne porteur d’un message de paix et d’unité. Si elle a finalement terminé deuxième du concours, elle a néanmoins remporté le vote du public dans de nombreux pays.

Sur le terrain, la tension était également palpable. À Bâle, ville hôte de l’édition 2025 de l’Eurovision, des affrontements ont éclaté entre manifestants propalestiniens et forces de l’ordre peu avant la prestation de la chanteuse. Des drapeaux israéliens et américains ont été incendiés. Quelques jours plus tôt, la répétition de Yuval Raphael avait été perturbée par des militants opposés à la présence d’Israël dans le concours.

Malgré ces perturbations, la prestation israélienne a été maintenue, et les résultats du vote – très largement en sa faveur parmi les téléspectateurs – ont été validés sans contestation par l’organisation de l’Eurovision.

Le message d’Aymeric Caron soulève à nouveau la question de la frontière entre critique politique et rhétorique perçue comme antisémite. Plusieurs voix demandent des clarifications, voire des excuses. Pour d’autres, cette sortie n’est qu’un énième épisode d’une stratégie de communication provocatrice, susceptible de conforter une base électorale sensible à la cause palestinienne.

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