Yithro: fête des garçons ou fête du Décalogue? Vidéo

Yithro: fête des garçons ou fête du Décalogue? Vidéo

Nos frères Tunisiens, depuis de très nombreuses générations ont la coutume de célébrer le jeudi soir précédant la lecture de la parashat Ythro une fête très particulière où tout est ramené à des dimensions miniatures.

Au long des siècles, les épidémies surtout de peste ou de choléra ont décimé les populations et les chroniqueurs de ces époques lointaines ont fait mention des pertes humaines dans chaque ville et à chaque époque.

La contamination se faisait rapidement les conditions d’hygiène n’étant point respectées; les guérisseurs ou praticiens de ces époques utilisaient souvent « les simples » ou plantes médicinales. En 1348, en Tunisie, il y eut une très grave épidémie de peste. Cette épidémie venait apparemment d’Italie et les victimes furent très nombreuses. Il suffit de rappeler que le roi Louis IX mourut en Tunisie d’une autre épidémie de peste.
Au XVIIème siècle, vers 1675 une épidémie commença à Malte et elle parvint en Tunisie y faisant des ravages énormes. Il faut préciser qu’en général, les épidémies ne faisaient que peu de victimes parmi les Juifs à cause des mesures d’hygiène inculquées dans le judaïsme pourtant, à cette époque, la peste s’attaqua à tous en Tunisie, récoltant des milliers de victimes même dans la communauté juive. Les mères juives éplorées implorèrent les Cieux d’être plus cléments et : ô miracle, la mort abandonna sa faux pour laisser vivre les petits enfants qui ne furent plus les victimes désignées.

Cela se passa le jeudi d’avant la lecture de parashat Yithro. Afin de remercier le Créateur, les mères juives instaurèrent la coutume de procéder à une fête pour célébrer le sauvetage des enfants-mâles. Cette « shioudat ytrou » (avec l’accent) comportait en son menu des pigeons rôtis (plus petits que des poulets) avec des petits pois, des petites pâtes (nikitouches) ou du couscous, des gâteaux au miel et des friandises de toutes sortes en taille miniature, le tout servi sur une « petite table » et dans des ustensiles (en verre coloré en général) miniature comme de la vaisselle de poupée et des chandeliers miniatures en verre dans lesquels on allumait des bougies fines colorées.
Aujourd’hui , les pâtissiers confectionnent des pièces montées et des mignardises pour cette célébration.
Petit renseignement sympathique : Au Japon, c’est au début du mois de mars que sont fêtées les filles (à l’apparition des fleurs de cerisier) mais, c’est le 5 mai de chaque année que sont fêtés les garçons il s’agit du Koïno bori. Les familles suspendent des carpes en papier ou en soie. Les carpes symbolisent la force la vigueur et……..contre le mauvais œil !!!!
Chez nous, les filles sont célébrées à la période de Hanouka de manière à nous remémorer la hardiesse de Judith et de Yaël qui débarrassèrent le peuple juif des tyrans qui avaient pour tâche de répercuter sur ce peuple courageux des arrêtés et des mesures discriminatoires de la part des Grecs (Hellènes) en particulier et des Syriens…

LA DESCENDANCE DE MOSHE RABBENOU

Il est curieux de constater que l’on ne tire aucun renseignement sur les fils de Moshé Rabbénou de nos lectures de parashioth hebdomadaires…. Pourtant, ayant été les deux seuls garçons de ce Maître des Prophètes, de cet homme unique dans l’Histoire universelle qui fut « l’Homme de D. » le seul qui ait pu « voir » et discuter avec le Créateur !…..Il est étonnant de ne rien trouver sur eux, ou si peu, dans shemoth chapitre XVIII lorsque Jethro s’approche de Moïse, dans le désert avec sa fille et ses deux fils, juste peu de temps avant la promulgation de la Torah….

En réalité, dans la Bible: les Chroniques (divré hayamim) ou dans les Juges, on nous en parle un peu et on peut trouver aussi dans certains traités talmudiques tels Berakhoth, Baba Bathra, Sanhédrine des allusions aux fils de Moïse et de Tsipora.
De manière plus discrète, l’un des traités du Talmud se rapportant à la vache rousse (le traité PARAH) commence par « Rabbi Eliezer » et, lorsque Moïse entendit tout ce que cet enseignement comportait, Moïse s’exclama « que j’aimerais que ce rav soit l’un de mes descendants et L’Eternel acquiesça à son vœu……
C’est donc dans Chemoth,que l’on apprend les noms de ces deux enfants qui arrivent de Midiane en Egypte pour rejoindre leur père et tout le peuple d’Israël…Guershom et Eliezer, deux noms significatifs précisant l’état de leur père en arrivant à Midiane et de la façon dont HaShem lui vint en aide à chaque instant.
Par la suite, on ne parle plus d’eux ni tellement de cette femme exemplaire que fut Tsipora fille de Yithro et qui vécut dans l’ombre du géant des Prophètes……car dès la découverte de sa mission, Moïse comprit qu’il devrait désormais être constamment disponible pour les entretiens avec l’Eternel et que, par conséquent, il devrait dorénavant se trouver toujours en état de pureté physique et il prit sur lui de ne plus avoir de relations conjugales avec cette épouse exemplaire que fut la fille de Yithro.
Pour quelles raisons les textes bibliques ne s’attardent-ils pas outre mesure sur ces deux personnages ? Certains exégètes semblent pencher sur le fait que Jéthro dit à Moïse qu’il lui avait amené son épouse et ses deux fils (dans le texte, le possessif est au féminin pluriel, sans doute parce que lors de leur retour d’Egypte en attendant les retrouvailles au pied du mont Sinaï/Horeb, les deux jeunes-gens furent élevés et éduqués par Tsipora selon l’enseignement qu’elle avait elle-même reçu de Moïse avant que ne lui soit révélées ses futures fonctions.
Ainsi, dans les Chroniques Ière partie, chapitre XXIII, versets 15 à 17 il est rapporté que les fils de Moshé furent Guershom et Eliezer et que les enfants de Guershom furent : Shabouel l’aîné et que les fils d’Eliezer étaient Rehavia l’aîné mais qu’il n’avait pas d’autres fils (il avait des filles) et c’est trois chapitres plus loin que nous trouvons un indice supplémentaire selon lequel le Roi David nomma Shabouel comme conservateur des trésors du Beith HaMikdash, ainsi que 5 des fils de Guershom.
Ainsi nous savons que la descendance de Moïse avait bel et bien un rôle dans la fonction du Temple et donc, de par la citation de Rehavia, fils de Guershom, nous apprenons qu’ils se multiplièrent et fructifièrent de manière remarquable…
D’autres descendants de Moïse sont cités dans les Juges, chapitre XVIII, verset 30 où la généalogie des Cohanim de la tribu de Dan : Jonathan fils de Guershom, fils de Menashé et, dans ce nom le noune est de taille différente pour signaler qu’il faut y lire Moshé c’est à ce propos que dans les traités talmudiques de baba bathra du Yéroushalmi et de Berakhoth et Sanhédrin du Babli les Sages nous indiquent qu’en lieu et place de Jonathan (Yéhonathan) il s’agit de Shabouel lequel fut, à ses débuts prêtre idolâtre, puis, il fit teshouva et revint à de plus justes considérations et devint cohen étant un descendant de la tribu de Lévy.
Cependant, à ce propos, il existe des divergences d’opinion car certains pensent que seuls les descendants d’Aharon pouvaient être cohanim….
Sur le plan des sépultures, nous savons qu’à Tibériade il existe le « mausolée des Mères d’Israël » dans lequel sont ensevelies Bilha et Zilpa, épouses de Jacob, Yokhévéd et Tsipora, mère et épouse de Moïse ainsi qu’Elishéva épouse d’Aharon HaCohen, Avigaïl (veuve de Nabat et l’une des épouses de David) et certains affirment qu’y sont également enterrés Guershom et Eliezer fils de Moshé Rabbénou).
Shabouël, pour sa part, est enterré près de la source de Banyas sur la route 99.
L’ascendance des petits-enfants de Moïse est glorieuse puisque le chef de leur famille n’a été un homme saint et particulier que pour lui seul et pas pour ses héritiers au contraire de la nombreuse et illustre descendance que sont les cohanim en se transmettant la fonction et la sainteté de père en fils….

Caroline Elishéva REBOUH

JForum.fr

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