Yéshivot; Quand les donateurs fixent des limites
Un signal inhabituel vient de traverser le monde orthodoxe international et pourrait avoir des conséquences financières majeures pour plusieurs yeshivot israéliennes. Plus d’une centaine de philanthropes et hommes d’affaires orthodoxes basés en Amérique du Nord et en Europe ont récemment cosigné un document collectif au ton ferme, baptisé « Coalition pour l’étude de la Torah et la sécurité ». Cette initiative, révélée par un média religieux, s’apparente à un avertissement clair adressé à la direction du monde de la Torah.
Selon les informations disponibles, ces donateurs expliquent leur démarche par une inquiétude croissante face à certains discours entendus ces derniers mois dans des institutions d’étude religieuse. Ils dénoncent une rhétorique jugée hostile à l’effort de défense national, dans laquelle l’armée est parfois qualifiée de force étrangère ou illégitime, et les soldats décrits de manière dégradante. Pour les signataires, ce glissement verbal dépasse une simple divergence idéologique.
Le texte précise que l’initiative ne vise pas des jeunes en marge du système, mais bien les responsables et figures influentes du courant orthodoxe dominant. Le message transmis serait volontairement direct : il est temps de mettre fin à des propos qui, selon eux, sapent la légitimité de ceux chargés d’assurer la sécurité du pays. Plusieurs sources évoquent une exaspération croissante de philanthropes qui financent depuis des décennies les institutions du monde de la Torah.
Les signataires rappellent leur attachement profond à l’étude religieuse et à la vie spirituelle. Toutefois, ils affirment ne plus pouvoir soutenir financièrement des établissements dont les prises de position publiques s’opposent frontalement aux soldats de Tsahal. En conséquence, ils annoncent conditionner leurs dons à une règle simple : seules les yeshivot qui s’abstiendront de toute déclaration hostile envers l’armée pourront continuer à bénéficier de leur soutien.
L’enjeu est loin d’être symbolique. Les noms figurant parmi les signataires appartiennent à des mécènes majeurs, capables d’injecter chaque année des dizaines de millions de dollars dans les budgets du monde de la Torah. Pour certaines institutions, la perte de ces financements représenterait un choc économique considérable, susceptible de remettre en question leur fonctionnement quotidien.
Afin d’éviter toute confusion, le document insiste sur un point : il ne prend pas position sur la question sensible de la conscription des étudiants orthodoxes. Les auteurs reconnaissent la légitimité d’un débat interne sur l’enrôlement et la loi qui l’encadre. En revanche, ils estiment qu’il existe une ligne rouge à ne pas franchir : délégitimer l’armée et ceux qui servent sous l’uniforme.
Une source proche des initiateurs explique que cette démarche repose sur une vision globale de la sécurité juive. Selon elle, la force militaire de l’État constitue aujourd’hui un rempart essentiel, non seulement pour Israël, mais aussi pour les communautés juives de la diaspora. Dans cette logique, affaiblir symboliquement l’armée reviendrait à fragiliser l’ensemble du peuple juif.
Le message adressé à la direction orthodoxe est sans détour : même si la guerre n’est pas vécue de la même manière par tous, ses conséquences concernent chacun. Recevoir des dons tout en rejetant le rôle protecteur du système de défense est jugé incohérent et moralement inacceptable par ces philanthropes.
À ce stade, aucune réaction officielle du monde orthodoxe israélien n’a encore été rendue publique. Le silence observé pourrait toutefois n’être que temporaire, tant les implications financières et symboliques de cet ultimatum sont lourdes pour l’équilibre interne des yeshivot.
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