Yarden Bibas, Ofer Calderon et Keith Siegel enfin libérés

Yarden Bibas, Ofer Calderon et Keith Siegel libérés de leur captivité au Hamas après 484 jours

Par Hana Levi Julian

Trois civils israéliens – Yarden Bibas, Ofer Calderon et Keith Siegel – ont été libérés de la captivité du Hamas à Gaza samedi (1er février), mais pas à la même heure ni au même endroit.

Bibas, 35 ans, et Calderon, 54 ans, ont été remis par le Hamas à la Croix-Rouge tôt – à 8h30 – dans la ville de Khan Younis, au sud de Gaza. Siegel, qui possède la double nationalité américaine et israélienne, a été libéré une heure plus tard. Le Hamas a transféré Siegel, 65 ans, à la garde de la Croix-Rouge au port de Gaza.

Calderon et Bibas ont été emmenés par l’armée israélienne dans deux vols distincts vers le centre médical Sheba à Tel Hashomer ; Siegel a été emmené au centre médical Sourasky Ichilov à Tel Aviv.

La famille Bibas

Pour Yarden Bibas, qui a été accueilli en larmes au centre d’accueil de la base de Re’im de Tsahal par son père Eli et sa sœur Ofra, ce fut un retour à la maison complexe.

Il y a quelques mois, les gens du monde entier ont vu Bibas, qui a eu 35 ans en captivité, pleurer dans une vidéo filmée par ses ravisseurs du Hamas après qu’ils lui aient annoncé que sa femme et ses deux jeunes fils – également enlevés par les terroristes le 7 octobre 2023 – avaient été tués dans une « frappe aérienne israélienne » à Gaza.

Le bébé Kfir n’avait que neuf mois et son grand frère Ariel quatre ans lorsqu’ils ont été enlevés avec leur mère Shiri de leur maison au kibboutz Nir Oz.

« Yarden est chez nous. Un quart de notre cœur nous est revenu après 15 longs mois. Il n’y a pas de mots pour décrire le soulagement de tenir Yarden dans nos mains, de l’embrasser et d’entendre sa voix », a déclaré la famille Bibas dans un communiqué déchirant publié après son retour.

« Yarden est rentré chez lui, mais sa maison reste incomplète », poursuit le communiqué. « Yarden est un père qui a quitté sa chambre sécurisée pour protéger sa famille, a courageusement survécu à la captivité et est retourné à une réalité insupportable.

« En ce moment, nous vous demandons de protéger Yarden. Protégez son âme. Veuillez respecter sa vie privée et lui donner l’espace dont il a besoin pour que son corps et son âme puissent commencer à se rétablir. »

La famille a également remercié les Forces de défense israéliennes et le peuple israélien pour leurs efforts incessants pour ramener leurs proches à la maison.

« Il nous faudra quelques jours pour retrouver Yarden, mais nous continuons avec espoir et appelons au retour de Shiri, des enfants et de tous les otages. S’il vous plaît, continuez à faire entendre leur voix et à souligner l’urgence de leur retour », conclut le communiqué.

Des responsables du gouvernement israélien affirment que malgré les affirmations du Hamas, aucune preuve n’a été fournie aux négociateurs prouvant que Shiri, Ariel et Kfir ne sont plus en vie.

Israël a exigé que les médiateurs obtiennent des preuves, dans un sens ou dans l’autre, de la part du Hamas.

La famille Calderon

Ofer Calderon a été libéré avec Yarden Bibas à 8h30, dans la ville de Khan Younis, au sud de Gaza, après quoi ils ont tous deux été amenés à Re’im.

Sa fille Sahar et son fils Erez, également kidnappés par des terroristes du Hamas le 7 octobre, ont été libérés de captivité lors d’un précédent accord de cessez-le-feu temporaire en novembre 2023.

Calderon a été accueilli par ses enfants qui l’ont serré dans leurs bras et lui ont dit : « C’est fini, Abba. Maintenant tu es avec nous. »

C’était à son tour de faire du réconfort à son arrivée à l’hôpital, où il a été pris dans ses bras par sa compagne, Ella Golan.

La famille a ensuite publié une déclaration via le siège du Forum des otages et des familles disparues.

« Aujourd’hui, nous avons enfin accueilli Ofer, nous avons vu et compris qu’il était ici avec nous », a déclaré la famille. « Nous avons été témoins de la façon dont, grâce à une force mentale extraordinaire, il a survécu à cet enfer. Ofer a enduré des mois de cauchemar et nous sommes fiers de sa capacité à survivre et à garder l’espoir de pouvoir à nouveau embrasser ses enfants. »

Néanmoins, ajoute la famille, « l’enfer » n’est pas encore terminé pour beaucoup d’autres.

« Au milieu de ce moment émouvant, nous devons nous souvenir de tous les otages qui restent. Nous n’avons pas le droit de nous arrêter tant que les 79 otages ne seront pas rentrés chez eux, que ce soit pour leur réhabilitation ou pour leur enterrement », a souligné la famille.

La famille Siegel

Keith Siegel, originaire de Chapel Hill, en Caroline du Nord, est revenu vers Israël avec de bonnes nouvelles, apprenant que sa femme Aviva était toujours en vie.

Siegel, comme les autres, a d’abord été amené par l’armée israélienne dans un centre d’accueil où il a pu se changer, prendre une douche et se raser, manger un morceau et subir un premier examen médical.

Il s’est ensuite rendu en hélicoptère au centre médical Sourasky Ichilov de Tel-Aviv, où il a retrouvé son épouse, libérée lors du précédent cessez-le-feu temporaire de novembre 2023, ainsi que ses filles Elan, Gal et Shir, et son frère Lee.

« Papa, tu es revenu parmi nous ! Quel champion tu es pour avoir survécu ! » ont crié ses filles en voyant leur père pour la première fois.

Keith et Aviva Siegel, résidents de longue date du kibboutz Kfar Aza, ont été kidnappés ensemble à leur domicile le 7 octobre et contraints de monter dans leur propre véhicule pour se rendre en captivité à Gaza.

« Merci président Trump »

Dans une déclaration publiée peu après le retour de Siegel sur le territoire israélien, la famille a remercié le président Donald Trump d’avoir « ramené notre père parmi nous » – mais a rappelé au président que d’autres attendent toujours.

« En ce moment même, notre père pose le pied sur le sol de la Terre d’Israël, et nous sommes remplis d’une excitation indescriptible. Finalement, après 484 jours et nuits longs et terrifiants, remplis d’une immense inquiétude pour notre père, nous pouvons à nouveau respirer », peut-on lire dans le communiqué.

« Merci, président Trump, d’avoir ramené notre père parmi nous. Il y a maintenant 79 otages qui attendent également de retrouver leurs proches. Notre espoir repose sur vous. Nous souhaitons également remercier les gouvernements d’Israël et des États-Unis d’avoir permis la concrétisation de cet accord béni, un accord qui donne la priorité à la vie humaine et incarne les valeurs juives et israéliennes. »

« Nous sommes reconnaissants aux incroyables soldats et forces de sécurité de Tsahal qui ont risqué leur vie et leur corps, et nous adressons nos condoléances aux familles endeuillées qui ont perdu leurs êtres chers les plus précieux pour le bien de nous tous », poursuit le communiqué. « Vous resterez à jamais dans nos cœurs. Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons ramener tout le monde à la maison ! »

La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a également publié une déclaration dans laquelle elle déclare : « Les Américains célèbrent le retour du citoyen américano-israélien Keith Siegel et de deux Israéliens retenus captifs par les terroristes du Hamas depuis le 7 octobre 2023.

« Le président Trump et son administration ont travaillé avec diligence pour obtenir leur libération et se sont engagés à libérer tous les otages restants.

Moins de théâtralité du Hamas cette fois-ci

Contrairement à la libération des otages précédents – où chaque captif était exhibé devant des hordes hurlantes de terroristes et de leurs partisans – cette fois-ci, les foules étaient ordonnées et relativement calmes.

Ce changement fait suite à une vive réprimande du Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a exigé que les négociateurs qataris et égyptiens contrôlent les terroristes en réponse aux manœuvres théâtrales qui ont accompagné chaque libération d’otages.

En réponse à ces manœuvres théâtrales, Israël a ralenti la libération des terroristes incarcérés dans les prisons israéliennes, avertissant qu’aucun autre terroriste ne serait libéré à moins que le Hamas ne change son comportement.

183 terroristes libérés contre 3 civils

En échange de ces trois civils, Israël a libéré 183 terroristes, dont huit ont été déportés à l’étranger, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Les 175 terroristes restants ont été libérés en Judée-Samarie et à Gaza, a rapporté la Croix-Rouge.

Parmi les personnes libérées samedi figurent 18 terroristes condamnés à perpétuité, 54 condamnés à de longues peines et 111 « résidents » de Gaza arrêtés par les troupes de Tsahal après l’invasion et le massacre du 7 octobre. Mais comme Tsahal n’a arrêté ni transféré en Israël aucun des Gazaouis qui n’avaient aucun lien avec le terrorisme, il est clair que les soi-disant « résidents » n’étaient pas des « civils innocents ».

Jforum.fr avec jewispress

Crédit photo : Unité des porte-paroles de TsahalKeith Siegel, citoyen américano-israélien de 65 ans, rentre en Israël après 484 jours de captivité aux mains du Hamas. 1er février 2025

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