Washington et Riyad scellent un partenariat inédit
L’alliance entre les États-Unis et l’Arabie saoudite franchit une étape décisive. Lors d’une rencontre à la Maison Blanche entre le président américain et le prince héritier saoudien, de multiples accords ont été signés, couvrant la sécurité, le nucléaire civil, les technologies de pointe et l’économie. D’un côté, Washington valide une vaste coopération militaire avec Riyad : parmi les engagements figure la livraison future de chasseurs F-35 et d’environ 300 chars américains, tandis que l’Arabie saoudite accepte de prendre en charge une partie des coûts liés à la présence militaire américaine dans la région, tout en ouvrant son territoire à l’implantation d’industries de défense américaines.
Parallèlement, un cadre de coopération nucléaire civique a été conclu : les entreprises américaines pourront participer aux grands projets nucléaires saoudiens et soutenir l’implantation d’infrastructures pérennes sur place. Une entente sur les « minerais stratégiques » destinés à l’industrie technologique — visant à sécuriser les chaînes d’approvisionnement des États-Unis — a également été mise en place. En matière de numérique, un protocole d’accord en intelligence artificielle offre à l’Arabie saoudite l’accès à des systèmes avancés, sous réserve de dispositifs de protection des technologies sensibles.
Économiquement, Riyad s’engage à investir près d’un milliard de milliards de dollars (soit un trillion) aux États-Unis, dans l’infrastructure, l’industrie et la technologie. Les deux pays conviennent de lever des barrières commerciales, d’ajuster leurs réglementations et de promouvoir les exportations américaines. Un accord entre les ministères des Finances prévoit une coordination des marchés financiers et une coopération accrue au sein des institutions internationales. La reconnaissance mutuelle des normes de sécurité automobile a aussi été actée.
Cette poussée bilatérale intervient alors que les États-Unis ont élevé l’Arabie saoudite au rang d’« allié majeur non-OTAN », ce qui renforce l’arsenal de coopération militaire et industrielle entre les deux nations.
Dans ce contexte, la question de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, en 2018, a été évoquée. Ce dernier, chroniqueur, avait critiqué le régime saoudien et sa mort avait provoqué une forte condamnation internationale. Un rapport de l’ONU avait estimé que le prince héritier avait donné l’ordre du meurtre. Le prince a qualifié l’événement de « grave erreur » et affirmé que toutes les enquêtes avaient été menées en Arabie saoudite, et que des mesures avaient été prises pour éviter toute répétition. Le président américain, de son côté, l’a décrit comme « une personne très controversée », estimant qu’il ne fallait « pas embarrasser notre invité », et affirmant que le prince « n’en savait rien ».
Cette série d’accords, mêlant armement de pointe, nucléaire civil, IA, minerais stratégiques et investissements massifs, marque un tournant de taille dans la relation américano-saoudienne. Elle répond non seulement à des logiques de marché — emplois, technologies, capitaux — mais aussi à des stratégies géopolitiques. Riyad, désireux de diversifier son économie et de réduire sa dépendance aux hydrocarbures, inscrit cette alliance dans son agenda de modernisation. Les États-Unis, en quête de partenaires pour sécuriser leurs chaînes d’approvisionnement, renforcer leur industrie militaire et technologique, et étendre leur influence au Moyen-Orient, trouvent avec l’Arabie saoudite un interlocuteur prêt à engager des montants sans précédent.
En filigrane, cette configuration soulève de nombreuses questions : l’équilibre militaire régional, la protection des technologies sensibles, les implications pour la non-prolifération nucléaire, ainsi que le rôle des droits de l’homme et de la justice dans les relations internationales. Pourtant, pour l’instant, l’essentiel a été scellé : un pacte global où la défense, l’économie et la technologie convergent, redéfinissant les contours de la coopération entre Washington et Riyad.
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