Victoire de Trump : les actions de Tesla s’envolent

La montée fulgurante de Tesla : Trump, Musk, et l’impact politique et financier de leur alliance

L’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis a immédiatement déclenché une onde de choc à Wall Street, avec Tesla en tête de liste des entreprises profitant de cette dynamique. En début de séance, les actions de Tesla ont bondi de 12 %, propulsant sa capitalisation boursière à plus de 807 milliards de dollars. Les analystes voient même plus grand, certains estimant que Tesla pourrait atteindre une valorisation de 1, voire 1,5 billion de dollars grâce aux liens étroits entre son PDG Elon Musk et le président élu.

Musk, désormais l’un des principaux soutiens financiers de Trump, a apporté plus de 119 millions de dollars au Trump America PAC et a organisé une loterie pour récompenser les électeurs des États clés. Sa proximité avec Trump va au-delà du soutien financier : ce dernier a annoncé vouloir confier à Musk la direction d’une « commission d’efficacité gouvernementale » pour réduire les dépenses fédérales. En octobre, lors d’un rassemblement pro-Trump au Madison Square Garden, Musk s’est engagé à réaliser des économies fédérales de 2 000 milliards de dollars, suscitant l’intérêt mais aussi des critiques.

Certains experts, dont Brian Riedl du Manhattan Institute, estiment ce projet irréaliste. Riedl qualifie cette idée de réduction massive des dépenses de « fantasme », rappelant qu’il est souvent illusoire de penser qu’un homme d’affaires puisse trouver des milliards de dollars de dépenses inutiles sans affecter des programmes essentiels. Néanmoins, Musk et Trump semblent prêts à défier les sceptiques, et la nomination de l’investisseur John Paulson au Trésor pourrait renforcer leur approche rigoureuse de la réduction budgétaire.

Cette alliance entre Musk et Trump soulève d’importantes questions éthiques. En tant que conseiller présidentiel, voire à un poste plus influent, Musk pourrait acquérir une influence significative sur des agences fédérales qui régulent ses propres activités commerciales. Tesla et SpaceX, ses entreprises emblématiques, bénéficient de contrats fédéraux stratégiques, notamment dans le domaine de la défense spatiale. Cette position pourrait entraîner un conflit d’intérêts majeur, mettant potentiellement en péril l’intégrité des institutions et la sécurité nationale.

Les enjeux sont particulièrement complexes du fait des investissements de Musk à l’étranger, notamment en Chine. Le marché chinois représente non seulement un levier essentiel pour la production de Tesla, mais aussi un débouché commercial crucial pour ses véhicules électriques. Cette dépendance envers la Chine est une source de préoccupation pour nombre de responsables américains qui craignent que Musk influe sur les décisions politiques dans un sens favorable à ses intérêts commerciaux. Les récents commentaires de Musk lors d’une visite à Pékin, où il a qualifié Taïwan de « partie intégrante de la Chine », ont notamment alarmé certains membres du Congrès.

Contrairement à de nombreux chefs d’entreprise qui préfèrent rester discrets sur la scène internationale, Musk ne cache pas ses positions géopolitiques, même lorsqu’elles divergent de la ligne officielle américaine. En Ukraine, par exemple, ses déclarations et actions publiques se sont parfois alignées sur celles de la Russie, attisant des inquiétudes dans les sphères politiques américaines et européennes. Selon plusieurs sources, Musk serait en contact régulier avec Vladimir Poutine depuis 2022. Lors de certaines discussions, il aurait été sollicité pour restreindre son service Internet par satellite Starlink au-dessus de Taïwan, à la demande de Pékin, une demande qui a relancé les débats sur l’influence de Musk dans la politique étrangère américaine.

Si l’alliance Trump-Musk semble apporter un nouvel élan financier à Tesla, elle place aussi le milliardaire face à des dilemmes éthiques et diplomatiques majeurs. En combinant son soutien à Trump avec des relations internationales complexes, Musk pourrait voir sa position influencer non seulement l’économie américaine mais aussi les relations entre grandes puissances. Les retombées de cette alliance vont au-delà des marchés boursiers : elles redéfiniront peut-être les équilibres de pouvoir et les normes éthiques aux plus hauts niveaux de gouvernance américaine.

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