Les Etats-Unis entretiennent le flou stratégique autour du Venezuela alors que la présence militaire américaine dans les Caraïbes s’intensifie. Lundi, Donald Trump a ravivé les tensions régionales en confirmant qu’il parlerait « à un moment donné » avec le président vénézuélien Nicolás Maduro, tout en soulignant que ce dernier « n’a pas été bon pour les Etats-Unis ». Cette ouverture diplomatique intervient alors que Washington multiplie les signaux militaires autour du Venezuela, nourrissant les inquiétudes à Caracas et dans les pays voisins.
Interrogé sur une éventuelle intervention de l’armée américaine au Venezuela, le président a assuré « ne rien exclure ». Il a justifié la fermeté de Washington en accusant le gouvernement vénézuélien d’avoir « déversé des centaines de milliers de personnes issues des prisons » sur le territoire américain. Dans le même échange, Donald Trump s’est également dit prêt à envisager des frappes contre des cibles au Mexique pour lutter contre les cartels. « Est-ce que je lancerais des frappes au Mexique pour mettre fin au trafic de drogue ? Ça ne me pose aucun problème », a-t-il affirmé à des journalistes dans le Bureau ovale.
Campagne militaire américaine dans les Caraïbes
Cette montée de ton intervient alors que les Etats-Unis mènent depuis plusieurs semaines une campagne militaire en mer des Caraïbes et dans le Pacifique, officiellement destinée à contrer le trafic de drogue. Washington affirme avoir réalisé une vingtaine de frappes contre des embarcations suspectées de transporter des stupéfiants, causant au moins 83 morts. Le déploiement s’est encore renforcé avec l’arrivée du porte-avions Gerald Ford, le plus grand au monde. Caracas accuse les Etats-Unis d’utiliser le prétexte antidrogue « pour imposer un changement de régime » et prendre la main sur ses ressources pétrolières.
Dans la région, ces opérations alimentent des inquiétudes diplomatiques. La Première ministre de Trinité-et-Tobago, Kamla Persad-Bissessar, fidèle alliée de Washington, a tenu à préciser que les Etats-Unis « n’avaient jamais demandé » à utiliser son territoire comme base d’attaque contre le Venezuela, alors qu’un contingent de Marines mène des exercices à quelques kilomètres des côtes vénézuéliennes.
Diplomatie et démonstration de force
Elle a assuré que l’archipel « ne participera à aucun acte qui pourrait nuire au peuple vénézuélien » et que son territoire « ne sera PAS utilisé pour lancer des attaques ». Kamla Persad-Bissessar a également soutenu l’idée de discussions directes entre Donald Trump et Nicolás Maduro, affirmant que « la meilleure façon de résoudre les problèmes, c’est par le dialogue ».
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Face à ces signaux contradictoires entre ouverture diplomatique et démonstration de force, Caracas dénonce des manœuvres « irresponsables » et une « menace » pour sa sécurité nationale. Washington, de son côté, maintient une forte présence militaire étendue depuis août, avec plusieurs navires de guerre mobilisés contre les réseaux de narcotrafic, tandis que des responsables américains comme le secrétaire d’Etat Marco Rubio continuent d’adopter une ligne dure avec le régime de Nicolás Maduro.
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