Le Venezuela a renforcé sa présence militaire le long de sa frontière avec la Colombie, dans une démonstration de force destinée à répondre au déploiement de navires de guerre américains dans les Caraïbes. Alors que Washington affirme agir dans le cadre d’une vaste opération antidrogue visant les réseaux du président Nicolás Maduro, Caracas dénonce une « menace directe » contre sa souveraineté. Depuis jeudi, quelque 17.000 soldats ont été mobilisés dans le cadre d’exercices militaires de grande ampleur, selon le général Michell Valladares, commandant de la Zone Opérationnelle de Défense Intégrée (Zodi) de l’Etat de Táchira.
Ce dernier a précisé que les forces se concentraient notamment autour du pont international Simón Bolívar, principal passage reliant la ville vénézuélienne de San Antonio à la ville colombienne de Cúcuta. Des patrouilles et contrôles renforcés ont également été observés dans les Etats frontaliers de Táchira et Amazonas, où les militaires sont chargés de protéger « les entreprises stratégiques » et « les services de base », selon le général Lionel Sojo, chef de la Zodi d’Amazonas.
Réponse directe à Donald Trump
Cette montée en puissance intervient en réaction directe au déploiement de sept navires de guerre américains dans les Caraïbes et d’un autre dans le Golfe du Mexique. Officiellement, l’opération lancée par les Etats-Unis vise à lutter contre le narcotrafic. Mais à Caracas, les autorités y voient un prétexte à l’ingérence. « Ces actions visent à élever le niveau de préparation opérationnelle des forces et à assurer l’intégration du peuple en armes », a déclaré le général Lionel Sojo, en écho à la rhétorique défensive de Nicolás Maduro.
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Le président vénézuélien, qui nie tout lien avec le narcotrafic, a ordonné la tenue de ces manœuvres militaires au niveau national, y compris sur le littoral. Les Etats-Unis maintiennent la pression : Donald Trump a confirmé avoir autorisé des opérations clandestines de la CIA au Venezuela et évoqué au moins cinq frappes contre des embarcations, ayant fait selon lui vingt-sept morts, un bilan qu’il n’a pas été possible de vérifier de manière indépendante. En parallèle, les autorités de Trinité-et-Tobago ont annoncé l’ouverture d’une enquête après la possible mort de deux de leurs ressortissants lors de la dernière attaque maritime, renforçant encore le climat d’incertitude dans la région.
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