La tension entre Washington et Caracas a franchi un nouveau cap. Alors que les Etats-Unis ont déployé des navires de guerre au large du Venezuela sous prétexte de lutte antidrogue, Nicolás Maduro a dénoncé une « menace » militaire, brandissant la riposte armée. On vous dit tout sur ce conflit entre les deux pays.
Pourquoi les Etats-Unis ont envoyé des navires
Sous couvert d’une vaste opération contre le trafic international de drogue, l’administration de Donald Trump a ordonné le déploiement de trois destroyers lance-missiles de classe Aegis dans les Caraïbes, près des côtes vénézuéliennes. Selon plusieurs médias américains, 4.000 Marines pourraient également rejoindre la zone.
Washington a justifié cette démonstration de force en accusant Nicolás Maduro d’être à la tête d’un réseau de narcotrafic connu sous le nom de « Cartel des Soleils ». La Maison-Blanche est allée plus loin en qualifiant récemment le gouvernement vénézuélien de « cartel narcoterroriste », sa porte-parole Karoline Leavitt parlant d’un « chef fugitif » pour désigner Nicolás Maduro.
Miliciens et rhétorique guerrière au Venezuela
Face à cette montée de la pression américaine, Nicolás Maduro a dénoncé « la plus grande menace que notre continent ait connue au cours des 100 dernières années », évoquant « huit navires avec 1.200 missiles et un sous-marin » pointés contre le Venezuela. Il accuse Washington de préparer un débarquement et de vouloir orchestrer un « changement de régime ». « Le Venezuela est prêt à la lutte armée pour la défense du territoire national », a-t-il averti devant la presse internationale à Caracas.
Le président vénézuélien a affirmé avoir mobilisé des millions de miliciens : « 8,2 millions de miliciens » selon ses déclarations, un chiffre largement contesté par les experts. Dans une autre allocution, il avait évoqué le déploiement de « 4,5 millions de miliciens pour garantir la couverture de tout le territoire ». Ces civils enrôlés sont censés épauler l’armée régulière et sécuriser les zones sensibles.
Un bras de fer politique et diplomatique
Les relations entre Caracas et Washington sont rompues depuis 2019, mais des « canaux de conversation » existaient encore en coulisses, selon Nicolás Maduro. Désormais, ces canaux seraient « rompus ». Le dirigeant socialiste accuse les Etats-Unis de recourir à une « pression militaire maximale » après avoir mis en place une pression économique et diplomatique.
« Face à la pression militaire maximale, nous avons déclaré la préparation maximale pour défendre le Venezuela », a-t-il déclaré. Washington, de son côté, a récemment doublé la prime offerte pour toute information permettant l’arrestation de Nicolás Maduro, la portant à 50 millions de dollars.
Quelles conséquences pour la région ?
La confrontation dépasse le seul Venezuela. Cette situation illustre l’intensification de la stratégie américaine de « pression maximale » en Amérique latine, dans un contexte où Donald Trump a fait de la lutte contre le narcotrafic un axe majeur de sa politique intérieure et extérieure. Pour Caracas, cette pression s’apparente à une tentative de déstabilisation et à une violation de sa souveraineté.
Notre dossier sur le Venezuela
Nicolás Maduro a martelé que « le Venezuela ne cédera jamais face à des chantages ni à des menaces de quelque nature que ce soit », tout en mettant en garde Donald Trump contre l’influence de certains responsables américains qu’il accuse de vouloir « tacher ses mains de sang ».
La source de cet article se trouve sur ce site
