USA; sanctionner les milices soutenues par l’Iran en Irak
Un groupe de membres influents du Congrès américain a lancé un appel pour imposer des sanctions renforcées contre les milices soutenues par l’Iran opérant en Irak, accusées d’exercer une influence déstabilisatrice et de participer à des attaques armées contre les forces américaines. Dans une lettre adressée au secrétaire d’État américain Marco Rubio, les représentants Joe Wilson et Greg Steube pointent particulièrement du doigt les Forces de mobilisation populaire (PMF), un regroupement de brigades paramilitaires intégrées depuis plusieurs années aux forces de sécurité irakiennes.
Une structure financée par Bagdad, influencée par Téhéran
Les PMF, selon la lettre, constituent une coalition de quelque 238 000 combattants répartis en dizaines de brigades, dont beaucoup sont réputées très proches du régime iranien. Ces groupes, bien qu’intégrés officiellement aux structures militaires de l’État irakien, seraient selon les élus américains les vecteurs de l’influence iranienne dans la région. Chaque année, ils bénéficieraient d’un budget de plus de 3 milliards de dollars provenant du gouvernement irakien, dont une partie serait indirectement alimentée par l’aide militaire et financière américaine à Bagdad.
Entre 2015 et aujourd’hui, Washington a versé plus de 1,25 milliard de dollars en financement militaire étranger à l’Irak, en plus de l’aide attribuée au ministère de l’Intérieur et à celui de la Défense. Les parlementaires dénoncent le fait que ces institutions soient largement infiltrées par des acteurs fidèles à Téhéran, compromettant selon eux l’objectif de stabilité régionale.
Des attaques contre des bases américaines
Les PMF, bien que légalement reconnues, sont accusées par Washington d’avoir orchestré plusieurs attaques à la roquette contre des bases américaines en Irak et en Syrie. Ces événements nourrissent l’inquiétude quant à l’orientation stratégique du gouvernement irakien, que certains responsables américains perçoivent comme étant sous influence directe de l’Iran.
Dans leur courrier, Wilson et Steube déplorent que les efforts militaires américains déployés depuis 2003 semblent avoir abouti à une domination de l’Irak par Téhéran. « Plus de 4 400 soldats américains ont perdu la vie en Irak, et aujourd’hui ce pays se retrouve soumis à l’agenda iranien », écrivent-ils.
Sanctions envisagées contre des personnalités et des entités
Les élus appellent à une désignation officielle des PMF comme organisation terroriste étrangère, au même titre que des groupes déjà sanctionnés comme Kataeb Hezbollah et Asaib Ahl al-Haq. D’autres entités comme la Compagnie générale Muhandis et l’Organisation Badr figurent également sur la liste des structures que les membres du Congrès souhaitent voir sanctionnées.
Leur demande inclut aussi la mise en place de restrictions contre l’importation de gaz iranien par l’Irak, ainsi que des sanctions ciblées contre une banque irakienne et plusieurs personnalités politiques perçues comme des relais de l’influence iranienne. Figurent sur cette liste des anciens Premiers ministres, comme Nouri al-Maliki et Adel Abdulmehdi, ainsi que des responsables politiques et régionaux de premier plan, dont certains actuellement en fonction.
Le cas d’Elizabeth Tsurkov
Les tensions sont exacerbées par le cas d’Elizabeth Tsurkov, une chercheuse israélienne enlevée en Irak en 2023 alors qu’elle menait des recherches. Les autorités américaines estiment que l’enlèvement a été orchestré par Kataeb Hezbollah, un membre actif des PMF. Ce fait divers illustre, selon les élus, le degré de dangerosité de ces milices et leur pouvoir d’action, y compris contre des ressortissants étrangers.
Vers une pression renforcée
Cette initiative parlementaire s’inscrit dans le cadre du National Security Presidential Memorandum-2 (NSPM-2), un document stratégique de février 2025 qui établit la « pression maximale » contre l’Iran et ses alliés. Pour les signataires de la lettre, cette politique doit désormais s’appliquer pleinement à l’Irak, dont les institutions seraient devenues des partenaires de Téhéran, directement ou indirectement.
La démarche des parlementaires reflète un virage potentiellement significatif dans la politique américaine au Moyen-Orient, combinant un recentrage stratégique avec une volonté de réduire l’influence iranienne au sein des gouvernements alliés. La situation en Irak, selon eux, nécessite une réponse énergique pour éviter une perte d’influence durable au profit de la République islamique.
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