pragmatique et réaliste
Barak est sans aucun doute conscient de la sensibilité et de la fragilité de la situation libanaise, ainsi que des équilibres qui la caractérisent, différents de la situation en Syrie, selon des sources parlementaires suivant les discussions entre le Liban et Washington. Elles ont déclaré à Asharq Al-Awsat que Barak « fait preuve de pragmatisme et est plus réaliste que ses prédécesseurs, comme en témoignent ses déclarations selon lesquelles l’armée libanaise négocierait en douceur avec le Hezbollah pour éviter un glissement vers la guerre civile ». Cependant, elles ont également été surprises par cette déclaration, liée à des avertissements concernant une menace existentielle.
Les sources ont déclaré que cette déclaration « pourrait déjà compliquer la tâche de collecte des armes du Hezbollah et rendre la tâche plus difficile pour l’État libanais, compte tenu des inquiétudes souveraines qu’elle suscitera chez tous les Libanais ».
Barak a déclaré dans un communiqué de presse que « le Liban doit résoudre le problème des armes du Hezbollah, faute de quoi il pourrait être confronté à une menace existentielle », ajoutant : « Israël d’un côté, l’Iran de l’autre, et maintenant la Syrie, émergent très rapidement. Si le Liban n’agit pas, il retournera au Levant. » Il a ajouté : « Les Syriens disent que le Liban est notre station balnéaire. Nous devons donc agir. Et je sais à quel point le peuple libanais est frustré. Cela me frustre. »
La tentation du Hezbollah
Des sources gouvernementales estiment que cet avertissement « exprime le « bâton » que Barak tient, à côté de la « carotte » avec laquelle il tente le Hezbollah », expliquant que « le message tentant est représenté par la reconnaissance de deux ailes du parti, ce qui est la première fois qu’un tel message est émis par un responsable américain, étant donné que Washington ne fait pas de distinction entre le « politique » et le « militaire », et regroupe les deux partis sur les listes de sanctions. »
Dans une interview à la presse, Barak a souligné que malgré la classification du Hezbollah par Washington comme un « groupe terroriste », « le Hezbollah est composé de deux parties : une faction armée soutenue par l’Iran et désignée comme une entité terroriste, et une aile politique opérant au sein du système parlementaire libanais. »
Le Hezbollah attend
Le Hezbollah suit de près l’évolution de la situation et s’abstient d’exprimer sa position, la situation actuelle étant « très délicate », selon des sources proches de ses cercles. Il évalue les positions et les développements avec une extrême prudence. Contrairement aux rumeurs concernant la préparation de rencontres directes avec les États-Unis, des sources affirment que le président du Parlement, Nabih Berri, est « pleinement autorisé à gérer toutes les questions liées aux pourparlers » avec les Américains. Parallèlement, le parti surveille les développements israéliens qui s’étendent à « sa base civile et organisationnelle, au-delà de ses infrastructures ou cadres militaires ».

Mahmoud Qamati, membre du conseil politique du parti, a réitéré la position du parti, qui rejette « toute discussion sur une nouvelle question tant que l’accord de cessez-le-feu n’est pas appliqué ». Il a ajouté lors d’une interview télévisée : « Avant cela, nous ne sommes pas prêts à aborder un nouveau sujet, et la réponse officielle libanaise incluait cette priorité de la mise en œuvre de l’accord et de la fin de l’occupation. » Il a poursuivi : « La vision du président libanais Joseph Aoun reste que la question des armes soit résolue à la table du dialogue par une stratégie défensive », ajoutant : « La partie américaine n’a encore rien proposé de soutien à la présidence ou au président Aoun qui faciliterait sa mission. »
négociations directes
Dans les milieux libanais, la classification américaine du parti en deux ailes, « militaire » et « politique » est perçue comme une ouverture à la communication avec le Hezbollah. L’ancien député et homme politique libanais Fares Saeed constate une « flexibilité américaine envers le Hezbollah », comme en témoigne le fait que « ces derniers mois et années, l’ensemble du parti a été inscrit sur les listes terroristes américaines. Aujourd’hui, cependant, on parle à nouveau d’une aile politique et militaire, ce qui témoigne en soi de la compréhension par Washington des nouvelles transformations. » Il craint que « cette compréhension ne contribue à diminuer le rôle de l’État et à amplifier celui du parti, en ouvrant la voie à des négociations directes entre le parti et Washington. »
Avertissement sur l’effondrement de l’État
Saeed estime que le parti « tend à rendre les armes par le biais d’un accord politique avec les Américains via les Iraniens », mettant en garde contre « l’effondrement de l’État libanais ou son absence des négociations, ainsi que l’affaiblissement de la présidence, car l’alternative serait des négociations directes entre le parti et la partie américaine ». Il a ajouté : « L’époque de 1982, où les Libanais prétendaient pouvoir garantir la sécurité d’Israël grâce à l’arrivée au pouvoir du président Bachir Gemayel, est révolue ; il est alors devenu évident que Gemayel avait accédé à la présidence alors que l’État était incapable de garantir la sécurité d’Israël. Par conséquent, la recherche d’une garantie pour la sécurité d’Israël aujourd’hui ne sera pas assurée par les partis islamiques ou chrétiens, mais uniquement par le Hezbollah. »
Concernant le retour du Liban à la Syrie, Saeed le considère comme un « fantasme », ajoutant que le président syrien Ahmad al-Sharaa « respecte la souveraineté et l’indépendance du Liban, et c’est la première fois que la Syrie le fait depuis l’indépendance du Liban en 1943 ». Il a expliqué que la capacité d’al-Sharaa à gérer la diversité au Liban et en Syrie « dépend de sa capacité à s’adapter à la diversité ». Il a déclaré : « Le président Aoun est tenu de mener le processus d’organisation des relations avec la Syrie, sur la base du principe du plus haut degré d’indépendance des deux pays en échange des formes les plus claires de coordination et de coopération. » Il a souligné que « les relations doivent se limiter aux États libanais et syrien. Par souci d’intérêt général, ce rôle devrait être assumé par le président maronite, et non par le gouvernement dans son ensemble. »
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