Une stratégie radicale pour libérer les otages israéliens détenus par le Hamas?

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Le parcours saisissant de Muhammad Massad, du Fatah à Israël

Muhammad Massad, ancien terroriste du Fatah aujourd’hui installé à Ramat Gan, offre un témoignage bouleversant. Élevé dans la haine des Juifs à Jénine, il expose aujourd’hui une stratégie radicale pour libérer les otages israéliens détenus par le Hamas.

« Si l’État fait exploser tous les dirigeants du Hamas qui siègent au Qatar et en Turquie, ils se rendront compte qu’ils n’ont plus de salaires et libéreront les otages », affirme-t-il dans une interview à Fatah Washi mercredi soir.

Sombre et directe, cette proposition illustre selon lui l’une des failles les plus sérieuses du Hamas : son leadership externe perçu comme peu vulnérable. À la question de savoir si l’idéologie ou la quête du martyre pourraient résister à une telle pression, il répond : « Ils ont fait subir un lavage de cerveau à de nombreuses personnes. Mais ils ont fini par s’imposer. C’est un bain de sang. Ce sont les mercenaires de l’Iran. »

Le levier financier du Hamas dans le débat

La stratégie de Massad s’appuie sur un constat : les dirigeants du Hamas basés au Qatar ou en Turquie dépendent en grande partie d’un système de salaires extérieurs.
En effet, depuis 2007, le Qatar verse chaque année des centaines de millions de dollars, estimés à 1,8 milliard de dollars jusqu’en 2023, notamment pour rémunérer les fonctionnaires du Hamas et financer les infrastructures de Gaza  . Certaines sources évaluent à près de 500 millions de dollars le portefeuille d’investissements et de blanchiment coordonné par des acteurs comme Zaher Jabarin depuis la Turquie  .

Critique sévère de la stratégie israélienne

Massad critique frontalement la posture des décideurs israéliens : « Le principal problème du paradigme israélien, c’est que les décideurs ont peur de la victoire. Cette guerre n’était pas censée durer plus de deux jours, pas plus. »
De fait, les opérations israéliennes ont été émaillées de retards graves : à Nir Oz, les renforts sont arrivés plus d’une heure après le départ des terroristes, laissant des survivants dans l’angoisse et exposant de graves dysfonctionnements stratégiques  .
Par ailleurs, les services de renseignement israéliens n’ont pas décrypté à temps les signaux annonciateurs du raid du 7 octobre 2023, une défaillance reconnue au plus haut niveau  .

Un récit d’une haine inculquée dès l’enfance

Massad raconte : « Quand j’étais en CM1, on nous a dit de bombarder Tel‑Aviv jusqu’à ce que nous libérions toute la Palestine. » Cette haine, ancrée dès l’école, l’a conduit à rejoindre l’OLP et à envisager l’enlèvement d’un soldat israélien.

Et pourtant, un simple geste humain a changé le cours de sa vie : un soldat israélien lui offre un chocolat pendant un couvre-feu. « Je l’ai vue, et elle ne différait en rien de ma mère. Le Créateur m’a envoyé un signe : ne continue pas. »

La conversion : d’actes terroristes empêchés à une adhésion à Israël

Massad poursuit un temps ses actions, mais se retrouve systématiquement bloqué : « Je me suis retrouvé à pointer mon arme contre mes frères, contre les habitants de mon village. À chaque attaque, quelque chose m’en empêchait. J’étais incapable de la mener à bien. Allah m’en a empêché. »

Aujourd’hui, il parle hébreu couramment, vit à Ramat Gan, se considère citoyen israélien et défend l’État qu’il combattait. Cependant, il avertit que certaines politiques, notamment la « punition collective », renforcent plutôt que dissuadent : « Israël encourage et paie les terroristes avec sa politique de punition. »

Contextualisation : lever sur les failles des négociations d’otages

Une diplomatie sous tension entre Qatar, Turquie et Hamas

Depuis des années, le Qatar accueille les dirigeants externes du Hamas. En 2025, sous pression américaine, Doha a demandé à plusieurs hauts responsables de quitter le pays, ce qui pourrait affaiblir la structure de commandement externe du groupe et modifier la dynamique des négociations  . La Turquie reste quant à elle un refuge pour des leaders puissants comme Jabarin, dirigeant financier du Hamas, avec un réseau évalué à plusieurs centaines de millions de dollars, dont il gérerait l’essentiel depuis Istanbul  .

Les limites passées des accords israéliens

Le précédent le plus connu reste l’échange de 2011, qui a permis la libération du soldat Gilad Shalit contre 1 027 prisonniers palestiniens, dont près de 280 condamnés à perpétuité  . Bien que spectaculaire, ce dispositif est aujourd’hui jugé comme une fenêtre de vulnérabilité exploitée par le Hamas.

Crise humanitaire et blocage actuel des négociations

Les vidéos récentes montrant des otages israéliens dans des conditions extrêmes ont provoqué une réaction mondiale. Israël accuse le Hamas de starvation délibérée. Le Hamas, lui, refuse toute offre partielle et réclame des conditions inacceptables pour Israël, freinant toute issue négociée  .

Dans ce contexte, l’idée de viser les dirigeants à l’étranger est présentée par Massad comme une option pour couper les flux financiers et briser le statu quo. Une stratégie brutale, mais qu’il estime capable d’accélérer la libération des captifs.

Le parcours de Muhammad Massad offre un éclairage rare sur les vulnérabilités du Hamas et les erreurs stratégiques d’Israël. Son diagnostic : un leadership externe protégé, des financements solidement encastrés à l’étranger et une diplomatie israélienne hésitante. Selon lui, frapper où ça fait mal – couper les salaires et s’attaquer aux centres de pouvoir à Doha et Istanbul – est le chemin le plus direct pour sauver ceux qui restent captifs.

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