Une nouvelle Caravane tunisienne vers Gaza
Ce lundi, plusieurs centaines de militants tunisiens ont pris la route en direction de la bande de Gaza à bord d’une dizaine d’autocars. L’initiative, baptisée Soumoud — un mot arabe signifiant « résistance » —, se veut un geste de solidarité symbolique en soutien au peuple palestinien, toujours sous blocus après plus d’un an et demi de conflit dans la région. Organisée par une coalition de la société civile tunisienne, la caravane réunit hommes, femmes, professionnels de santé et sympathisants de tout âge, unis par une volonté commune : dénoncer le siège imposé à Gaza.
Contrairement aux convois humanitaires classiques, celui-ci ne transporte ni vivres, ni médicaments. Il revendique une portée avant tout politique et émotionnelle. « Ce n’est pas une mission logistique, c’est un message », explique Jawaher Channa, porte-parole de la Coordination tunisienne d’action commune pour la Palestine. « Nous voulons montrer au monde que Gaza n’est pas oubliée et que des citoyens ordinaires sont prêts à se mobiliser pour les droits des Palestiniens. »
Les participants, arborant des drapeaux tunisiens et palestiniens, ont quitté la capitale tunisienne aux premières lueurs du jour, acclamés par des familles et des badauds, dans une ambiance militante où les chants et les youyous fusaient. Selon les organisateurs, près d’un millier de personnes prennent part à ce périple, avec l’espoir d’être rejoints par d’autres militants au fur et à mesure du trajet.
Le parcours de cette caravane traverse plusieurs pays. Après avoir quitté la Tunisie, les autocars doivent traverser la Libye, puis l’Égypte, avant d’arriver au poste-frontière de Rafah, seule porte de sortie de Gaza non contrôlée directement par Israël. Si la traversée de la Libye ne devrait pas poser de problème majeur, malgré l’instabilité chronique du pays, l’entrée en Égypte demeure incertaine. À ce jour, Le Caire n’a pas encore autorisé le passage du convoi.
« Nous espérons que les autorités égyptiennes comprendront la portée pacifique et symbolique de notre démarche », précise Mme Channa. « Ce que nous faisons est public, transparent et sans visée provocatrice. Il s’agit simplement de manifester une solidarité populaire, dans un contexte de guerre prolongée. »
Des activistes originaires d’autres pays du Maghreb et d’Afrique de l’Ouest, notamment d’Algérie, de Mauritanie, du Maroc et de Libye, se sont également joints à cette initiative transnationale. Tous partagent un objectif : arriver à Rafah d’ici la fin de la semaine, malgré les incertitudes diplomatiques et logistiques.
Le contexte géopolitique rend cette initiative particulièrement notable. Après plus de 21 mois de conflit dans la bande de Gaza, les appels à lever ou alléger le blocus se multiplient à l’échelle internationale. Israël fait face à une pression croissante de la part d’ONG, de diplomates et d’organisations humanitaires pour permettre l’acheminement de davantage d’aide vers le territoire assiégé.
Pour les participants de la caravane Soumoud, cette action vise aussi à rappeler que le sort des civils palestiniens ne peut être ignoré. La démarche s’inscrit dans une dynamique de solidarité civile qui transcende les frontières et mobilise les sociétés maghrébines autour d’une cause perçue comme universelle.
En l’absence d’aide matérielle, c’est donc par leur présence, leur détermination et leur voix que ces militants comptent interpeller l’opinion publique. Si leur arrivée à Gaza reste incertaine, leur message a déjà commencé à circuler.
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