Shava Dev Kolter, une étudiante israélienne en cuisine vivant à Paris, a récemment vécu une expérience inhabituelle lorsqu’elle est montée dans un taxi commandé via une application, pour une courte course avec une amie. Selon elle, dès le premier instant, elle a remarqué que le chauffeur – qui parlait un anglais impeccable – semblait différent de ce que l’on rencontre habituellement dans la ville. Au fil du trajet, une conversation s’est engagée, jusqu’à la question des origines.
« Il a raconté qu’il venait du Liban », a-t-elle relaté dans une interview à Nouvelles 12. « D’habitude, je ne mens pas quand on me demande d’où je viens. J’ai dit que nous étions d’Israël, et immédiatement j’ai vu son visage devenir livide. On voyait clairement qu’il était surpris. »
Selon ses dires, le chauffeur s’est aussitôt voulu rassurant et a affirmé ne pas avoir de problème avec les Israéliens en tant que peuple, mais uniquement avec le gouvernement israélien et sa politique. À ce moment-là, une courte discussion politique s’est engagée, au cours de laquelle Kolter lui a demandé ce qu’il pensait du Hezbollah. Sa réponse a été nette et directe : « Je suis du Hezbollah. »
Kolter décrit un moment de choc partagé. « Moi aussi, j’ai eu peur. Ce n’est pas la situation à laquelle on s’attend lors d’une simple course en taxi », a-t-elle confié. Mais malgré le malaise, elle a décidé de poursuivre la conversation. « Il restait encore quelques minutes de trajet, et j’ai senti que j’avais la responsabilité de dire quelque chose. Je lui ai parlé de mes amies assassinées au festival Nova, et de ce que les Israéliens ont subi le 7 octobre. J’ai essayé de lui montrer un autre côté qu’il ne connaît peut-être pas. »
La course s’est terminée sans incident particulier et, à sa grande surprise, le chauffeur a même proposé qu’elles le recontactent si elles avaient besoin d’un autre trajet. Les deux jeunes femmes ont choisi de laisser un faux numéro.
Kolter résume cette rencontre comme un rappel de la réalité complexe que vivent les Israéliens à l’étranger en cette période. « C’était effrayant, mais aussi une leçon pour comprendre qui se tient devant vous — et comment, en quelques minutes de discussion, on peut parfois influencer, ou au moins faire entendre une voix. »
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