Une frappe israélienne sur Fordow devient de plus en plus probable
Israël prêt à agir
Israël prêt à agir seul face à l’Iran : tensions avec Washington
Dans un climat diplomatique sous haute tension, Israël accentue la pression sur les États-Unis pour une réponse immédiate face au programme nucléaire iranien. Selon plusieurs sources proches du dossier, les autorités israéliennes ont clairement indiqué à l’administration Trump qu’elles ne comptaient pas patienter deux semaines, comme proposé, pour décider d’une éventuelle intervention. Elles envisagent sérieusement une action militaire unilatérale visant notamment le site nucléaire fortifié de Fordow.
Un échange tendu entre Tel-Aviv et Washington
Jeudi, un appel téléphonique à haut niveau entre responsables israéliens et américains aurait donné lieu à des échanges particulièrement tendus, rapportés en premier lieu par le journaliste Amichai Stein du Jerusalem Post. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou, le ministre de la Défense Israël Katz et le chef d’état-major Eyal Zamir auraient exprimé, lors de cet échange, leur impatience et leur volonté d’agir rapidement contre les infrastructures nucléaires iraniennes.
Les interlocuteurs américains, parmi lesquels figuraient le vice-président J.D. Vance et le secrétaire à la Défense Pete Hegseth, auraient affiché des positions divergentes. Vance aurait mis en garde contre une implication directe des États-Unis dans un nouveau conflit au Moyen-Orient, craignant qu’Israël ne précipite Washington dans une guerre non désirée. Ces divergences soulignent une fracture au sein même de l’administration Trump, dont certains membres défendent une ligne prudente alors que d’autres soutiennent une réponse plus musclée.
L’option Fordow : un site hautement protégé
Le site nucléaire de Fordow, creusé dans la montagne iranienne, est au cœur des préoccupations israéliennes. Ce complexe est considéré comme un des éléments centraux du programme nucléaire iranien, que Téhéran continue de présenter comme strictement civil. Toutefois, du point de vue israélien, il représente une menace stratégique qui pourrait devenir irréversible à court terme.
Le site est si bien protégé qu’aucune bombe conventionnelle ne serait capable de le neutraliser avec certitude. À l’heure actuelle, seuls les États-Unis disposent d’armes de pénétration suffisamment puissantes, comme la bombe anti-bunker GBU-57, pour espérer atteindre Fordow en profondeur. L’envoi de bombardiers B-2 sur l’île de Guam, tel que rapporté par Reuters, pourrait signifier une préparation en ce sens, même si aucune décision n’a encore été confirmée officiellement par la Maison-Blanche.
Israël face à ses limites stratégiques
Malgré sa supériorité aérienne régionale, Israël reste conscient de ses limites face à des installations aussi bien protégées que Fordow. Toutefois, plusieurs scénarios sont envisagés : frappes ciblées pour endommager les équipements internes, déploiement de forces spéciales pour saboter le site de l’intérieur, voire des frappes successives pour tenter de percer les couches de protection.
Quatre sources proches du gouvernement israélien ont indiqué que l’option d’une opération militaire en solo devenait de plus en plus probable. Certaines d’entre elles estiment même qu’Israël pourrait ne pas chercher à raser le site dans son ensemble, mais à lui infliger des dégâts suffisamment graves pour le rendre inopérant sur le moyen terme.
Trump entre prudence et fermeté
Donald Trump se trouve dans une position délicate. D’un côté, il a bâti sa popularité sur la promesse de ne plus engager l’Amérique dans des conflits coûteux et lointains, dénonçant les « guerres stupides » de ses prédécesseurs. De l’autre, il fait face à une pression croissante de ses alliés républicains – dont le sénateur Lindsey Graham – pour soutenir Israël dans ce qu’ils considèrent comme un combat pour la sécurité régionale et mondiale.
Si le ton de Trump envers l’Iran s’est durci ces derniers jours, aucune décision définitive n’a été annoncée. La Maison-Blanche a d’ailleurs refusé de commenter l’existence ou le contenu de l’appel téléphonique avec les dirigeants israéliens. De leur côté, le cabinet du Premier ministre israélien et la mission iranienne auprès des Nations Unies n’ont pas encore apporté de réaction officielle.
Une attaque israélienne imminente ?
Le temps semble jouer contre Israël. Selon une source proche des services de sécurité, le gouvernement israélien estime qu’il ne peut plus se permettre d’attendre indéfiniment. « Je ne les vois pas temporiser beaucoup plus longtemps », a déclaré cette source, ajoutant que le coût d’une guerre prolongée serait élevé, mais que le risque de laisser l’Iran avancer encore plus dans son programme nucléaire serait plus grand encore.
Dans ce contexte, l’éventualité d’une frappe ciblée israélienne, avec ou sans soutien américain, devient chaque jour plus plausible. Que l’opération soit aérienne, terrestre ou hybride, elle pourrait constituer une nouvelle étape majeure dans l’instabilité régionale, avec des conséquences potentiellement durables.
Un impact limité sur le programme nucléaire ?
Malgré les scénarios les plus offensifs, nombre d’analystes s’accordent sur un point : même une frappe réussie ne stopperait pas définitivement les ambitions nucléaires de l’Iran. Elle pourrait retarder le programme de quelques mois ou années, mais ne suffirait pas à le démanteler entièrement. L’Iran, de son côté, continue de clamer que son programme est exclusivement pacifique.
À défaut d’un consensus international ou d’un accord diplomatique, le face-à-face entre Israël et l’Iran semble se diriger vers une nouvelle escalade. Les prochains jours pourraient bien être décisifs.
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