Un « tsunami diplomatique »? Non une menace à long terme!

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Il ne s’agit pas d’un « tsunami diplomatique », mais d’une menace à long terme

Les récentes annonces de plusieurs pays européens quant à leur intention de reconnaître un État palestinien ne sont pas surprenantes. Il est toutefois important de souligner que ces déclarations sont dénuées de réelle portée à court terme. Le problème fondamental en Israël réside dans l’absence d’un responsable de la diplomatie publique centralisé, doté du budget, des outils et de l’autorité nécessaires.

par Gilad Erdan

Les récentes annonces de plusieurs pays européens quant à leur intention de reconnaître un État palestinien ne sont pas une surprise.

Ces déclarations sont le résultat de tendances de longue date: la structure des Nations Unies, qui accorde une majorité automatique aux adversaires d’Israël ; le renforcement d’un faux récit présentant Israël comme une puissance occupante et oppressive ; et l’évolution de la réalité politique en Europe, où de grandes communautés musulmanes organisées et dotées d’un poids électoral sont devenues des acteurs décisifs.

Au Royaume-Uni, par exemple, on compte désormais 11 maires musulmans. Cela explique pourquoi un processus similaire n’a pas eu lieu aux États-Unis, où ces communautés n’existent pas à la même échelle.

Il est néanmoins important de souligner que ces déclarations n’ont aucune conséquence réelle à court terme. L’Assemblée générale des Nations Unies n’a pas le pouvoir de créer un État, et ses décisions ne sont pas contraignantes. Seul le Conseil de sécurité peut le faire, et un scénario où il le ferait sans veto américain est tout simplement irréaliste. Il ne s’agit donc pas d’un « tsunami diplomatique », mais plutôt d’un exemple de politiciens européens à courte vue qui marquent des points sur leur scène nationale au prix d’encourager le Hamas et de prolonger la guerre.

Pourtant, même s’il n’y a pas de raison immédiate de s’alarmer, la menace à long terme est bien plus grave. Ces reconnaissances s’inscrivent dans un effort mondial plus vaste visant à ancrer un discours dangereux : Israël est un pays qui occupe, viole les droits humains et tue des enfants.


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Nos ennemis comprennent qu’ils ne peuvent vaincre Tsahal sur le champ de bataille, et tentent donc de lui lier les mains par une guerre de perception. Les campagnes de délégitimation pourraient à terme conduire à des embargos sur les armes, à des sanctions économiques et à un isolement international. Autrement dit, même des dizaines d’avions de chasse F-35 ne serviront à rien si le monde nous interdit de les utiliser.

L’histoire internationale montre que les récits peuvent être aussi puissants que des chars. Le régime d’apartheid en Afrique du Sud ne s’est pas effondré uniquement sous l’effet de pressions internes, mais en grande partie à la suite d’une campagne mondiale qui a qualifié l’État d’illégitime et a conduit à des sanctions paralysantes. Dans les années 1990, la Serbie s’est également retrouvée isolée sur la scène internationale lorsque le récit des crimes de guerre a remodelé le paysage diplomatique et militaire. Ceux qui sous-estiment le pouvoir de la perception risquent d’être vaincus avant même le début d’une bataille.

C’est à la fois un avertissement et une opportunité. Israël ne peut se permettre de continuer à mener une guerre d’opinion publique par le biais d’une « gestion de crise » improvisée. Nous réagissons à des incidents extrêmes au lieu de mener une campagne proactive, stratégique et visionnaire.

Il n’existe aucune entité unique pour mener la bataille narrative d’Israël, aucun « chef d’état-major de la diplomatie publique » doté d’un budget, d’outils et d’une autorité. Le ministère des Affaires étrangères fonctionne toujours selon un modèle de diplomatie classique dépassé, tandis que les véritables batailles se déroulent sur TikTok, Twitter et YouTube, des plateformes où la voix israélienne est quasiment absente.

Un utilisateur pro-palestinien connu sous le nom de « DrPressure » recrute des militants pour affronter les Juifs et les Israéliens aux États-Unis. Photo : Réseaux sociaux

Et c’est précisément là qu’Israël doit immédiatement passer à l’offensive. Il ne suffit pas de montrer notre « meilleur côté » ; nous devons constamment dénoncer les crimes de nos ennemis. Nous devons montrer au monde la brutalité du Hamas et du Hezbollah, le financement iranien du terrorisme et l’utilisation cynique d’enfants et de civils comme boucliers humains par nos ennemis.

Même face à des médias hostiles, qu’il s’agisse de publications antisémites comme le New York Times ou de chaînes de télévision comme Al Jazeera , Israël doit passer à l’offensive, saper leur crédibilité et dénoncer quiconque tente de blanchir cette brutalité. Une vaste campagne de sensibilisation agressive ne sera possible que si nous reconnaissons qu’il s’agit d’un véritable champ de bataille et que nous dotons le futur « chef d’état-major de la diplomatie publique » d’un budget et d’outils sécuritaires.

Ne pas le faire reviendrait à perdre le cœur et l’esprit de la jeune génération qui dirigera le monde dans vingt ans. Mais si nous agissons avec sagesse, nous pouvons transformer nos prouesses technologiques, notre intelligence et nos ressources abondantes en une domination de la perception, non seulement pour défendre Israël contre les attaques diffamatoires, mais aussi pour révéler la vérité et démasquer le terrorisme meurtrier auquel nous sommes confrontés.

La bataille pour la perception n’est pas un engagement secondaire. Elle détermine si Israël conservera la légitimité nécessaire pour se défendre lors de futures guerres. Il est temps de reconnaître que la diplomatie publique et la perception font partie intégrante de notre sécurité nationale.

Ceux qui pensent que les guerres se gagnent uniquement grâce aux chars et aux avions se trompent. Au XXIe siècle, les batailles se gagnent aussi sur écran. Et c’est là aussi que nous devons gagner.

Gilad Erdan a été ambassadeur d’Israël aux États-Unis et à l’ONU, ministre et député à la Knesset. Il dirige actuellement l’Institut Misgav pour la sécurité nationale et la stratégie sioniste.

Source: ILH
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