Un tournant stratégique en Irak : les milices s’éloignent de l’Iran

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Un tournant stratégique en Irak : les milices s’éloignent de l’Iran

Depuis quelques jours, une évolution majeure se dessine au Moyen-Orient : des milices irakiennes, autrefois alliées fidèles de l’Iran, ont annoncé la suspension de leurs attaques contre Israël. Ce revirement, survenu dans un contexte de tensions régionales croissantes, révèle un glissement des priorités et des rapports de force dans la région.

Une pause stratégique ou un changement durable ?
Selon Eva J. Koloriotis, experte en affaires moyen-orientales, cette décision serait motivée par des considérations de survie. Les milices concernées cherchent à éviter que l’Irak ne devienne une « seconde Syrie », un théâtre de conflits incessants déstabilisant le pays. La pression exercée par des acteurs régionaux comme l’Arabie saoudite et des puissances occidentales, combinée aux aspirations internes de stabilité, semble avoir pesé lourd dans la balance.

Ce basculement marque également une division parmi les milices chiites pro-iraniennes. Certaines d’entre elles, privilégiant les intérêts locaux, refusent désormais de se mêler directement au conflit irano-israélien. Cependant, une frange continue de cibler des bases américaines, perpétuant une rhétorique anti-occidentale enracinée dans des décennies de politique régionale.

L’Iran en perte d’influence
Téhéran, affaibli par la diminution de l’influence du Hamas et du Hezbollah, voit son emprise sur l’Irak s’effriter. Alors que les Houthis du Yémen restent les derniers alliés actifs de l’Iran dans la région, les Gardiens de la révolution réévaluent leur stratégie. Selon Koloriotis, plusieurs scénarios sont envisagés, notamment la résurgence de l’État islamique, des opérations militaires visant à déstabiliser le gouvernement irakien ou une période de calme stratégique en attendant une opportunité favorable.

Ces manœuvres visent à maintenir l’influence iranienne sur un Irak de plus en plus divisé. La situation au Kurdistan illustre bien cette fragmentation : d’un côté, le Parti démocratique du Kurdistan, pro-occidental et proche de la Turquie ; de l’autre, l’Union patriotique du Kurdistan, soutenue par l’Iran et hostile à Ankara.

Les enjeux pour la communauté internationale
Les regards du monde entier sont tournés vers l’Irak. Les États-Unis, qui maintiennent encore trois bases militaires dans le pays, craignent une résurgence de l’État islamique et soutiennent le gouvernement de Muhammad Shia al-Sudani. Israël, de son côté, surveille attentivement les mouvements des milices, se préparant à des frappes ciblées si nécessaire.

Une année cruciale pour l’Irak
L’Irak se trouve aujourd’hui à un moment charnière, confronté à des choix décisifs pour son avenir. Bien que le pays soit encore loin de s’affranchir totalement de l’influence iranienne, la dynamique actuelle montre une volonté croissante de s’éloigner des conflits régionaux.

Ce repositionnement, qu’il soit motivé par des intérêts stratégiques ou des considérations internes, pourrait transformer l’équilibre des forces au Moyen-Orient. Pour l’Irak, la voie qui se dessine en 2024 sera déterminante pour définir son rôle dans la région et sa quête de stabilité.

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