Un nouvel allié pour Israël dans le monde arabe ?

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Un nouvel allié pour Israël ? Un état de Kabylie fait son apparition en Algérie

Des représentants de la minorité Hamzigi, en Kabylie (nord de l’Algérie), ont déclaré leur indépendance depuis la France.

Hadgal Hamzighi Munf, Belgique, AFP

Hadgal Hamzighi Munf, Algérie

Nir Friedman

Les relations entre Alger et Paris sont sérieusement compromises, après que le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie « MAK », qui lutte pour l’indépendance de la région kabyle dans le nord de l’Algérie – une zone peuplée principalement par la minorité hamzigi (parfois qualifiée de « barbares ») – a organisé une cérémonie en France le 14 décembre 2025 pour déclarer son indépendance.

Ferhat Mehenni, le président du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), à Paris, le 26 janvier 2025.Ferhat Mehenni, le président du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), à Paris, le 26 janvier 2025. 

Cette déclaration marque l’aboutissement de plus de vingt ans de mobilisation politique, de consolidation institutionnelle et de plaidoyer juridique menés par le mouvement national kabyle, principalement par le biais du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) et de son gouvernement en exil ( Anavad ).

Le Palais des congrès de Versailles, initialement retenu par les organisateurs, a  été laissé de côté pour un autre espace privatif, avenue Hoche, dans la capitale française. A la mi-journée, des forces de l’ordre positionnées à chaque extrémité de la célèbre artère parisienne contrôlaient l’identité des passants, et un dispositif policier était déployé devant l’entrée de la salle

La région de Kabylie compte environ trois millions et demi d’habitants et s’étend le long de zones montagneuses, à proximité de la côte méditerranéenne. Les Kabyles constituent un peuple à part entière sur les plans sociologique, culturel et historique. Ils possèdent une langue distincte, une identité collective continue, un vécu historique commun et des institutions communautaires pérennes, notamment les tajmaât , assemblées villageoises traditionnelles fondées sur la délibération et la responsabilité collective*.

La répression violente des manifestations lors du « Printemps noir » de 2001 a marqué un tournant décisif, érodant profondément la confiance entre la Kabylie et l’État central.

La portée de cette déclaration unilatérale n’est que symbolique, les autorités algériennes s’opposant à tout projet d’autodétermination pour cette région située à l’est d’Alger dont les habitants représentent près de 20 % de la population du pays, mais la préparation de l’événement avait été entourée de multiples précautions.

En réaction à la déclaration d’indépendance, le régime algérien organisait ces derniers jours une riposte médiatique, notamment avec la diffusion d’un documentaire télévisé sur « l’organisation terroriste MAK », qui qualifiait son président Ferhat Mehenni de « traître » soutenu par Israël et le makhzen marocain, sur fond d’appui logistique officieux des deux pays.
D’autres sources informelles décrivaient cependant ces derniers mois des tentatives de contact d’Alger auprès de Ferhat Mehenni, pour tenter d’amadouer le camp indépendantiste.

אמר שביום שתקום מדינה פלשתינית, ארצו תכיר בישראל. הנשיא האלג'יראי, עבד אל-מג'יד תבון , רויטרסLe président algérien Tebboune, Photo : Reuters

Ces dernières années, les habitants de la région de Kabylie ont établi un gouvernement en exil, qui ne bénéficie d’aucune reconnaissance internationale officielle, mais a adopté un drapeau, revendiqué la pleine souveraineté sur la région et a même exprimé publiquement son soutien à Israël après le massacre du 7 octobre.

Pour certains en Kabylie, Israël est une source d’inspiration: une minorité non arabe dans un environnement hostile, qui aspire à l’autodétermination et bénéficie du soutien de sa diaspora.
Le chemin vers l’indépendance est encore long, mais avec la prudence requise, il semble que le processus séparatiste soit déjà enclenché.

La Kabylie présente une convergence rare de considérations stratégiques et normatives.
Elle incarne un mouvement national non violent au Moyen-Orient et en Afrique du Nord qui rejette explicitement l’islam politique, défend une vision civique et laïque et aspire à l’intégration dans des cadres régionaux tels que les accords d’Abraham. Soutenir un tel mouvement permet à Israël de démontrer que son approche de l’autodétermination est fondée sur des principes et non sélective, et que les voies pacifiques sont plus susceptibles d’obtenir un engagement international que la coercition ou la violence.

Soutenir la déclaration d’indépendance de la Kabylie marquerait une transition d’une posture diplomatique défensive à une démarche d’initiative stratégique.
Après des années où Israël a été contraint de se justifier, de contrer des pressions et de répondre aux agendas d’autrui, la Kabylie offre l’opportunité de prendre les devants et d’initier des actions.

JForum.fr avec ILH et /jiss.org.il

*Après l’indépendance de l’Algérie en 1962, la Kabylie fut progressivement marginalisée au sein d’un modèle étatique centralisé fondé sur le nationalisme arabe et l’uniformité administrative. Au fil du temps, l’exclusion linguistique, la centralisation politique et la méfiance envers l’identité régionale transformèrent la Kabylie, autrefois actrice de la lutte anticoloniale, en une région perçue par les autorités comme une menace politique.

Israel’s Stakes in Kabylia’s Declaration of Independence

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