Un musée pour ne pas oublier

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Un musée pour ne pas oublier

Une institution inédite pour un traumatisme national
En Israël, un nouveau musée ouvre ses portes à Haïfa : le « Musée du 7 octobre », premier du genre dans le pays et sans équivalent dans le monde contemporain. Situé à Kiryat HaChesed, il se consacre exclusivement à la mémoire de la tragédie du 7 octobre, en proposant un parcours narratif immersive construit autour de vidéos, d’images rares et d’objets personnels récupérés sur les lieux – téléphones, bijoux, vêtements – autant de traces intimes qui donnent un visage humain à l’horreur.

L’initiative résulte d’un long travail de l’association Yad Ezer LeHaver, qui, pendant près de deux ans, a œuvré sans relâche à rassembler témoignages et artefacts. Le Dr Shimon Sabag, instigateur du projet, évoque la nécessité impérieuse de faire mémoire : « Le 7 octobre est devenu un symbole de douleur nationale, d’héroïsme et de détermination ». Il considère que cet événement, loin d’être un fait du passé, doit être transmis comme un appel à protéger la vie et à surveiller notre foi collective.

Témoignages personnels pour réveiller la mémoire
Lors de l’inauguration, plusieurs familles endeuillées ont livré des discours marquants. Shlomo Sharf, grand-père de May Sharf, tuée au festival Nova, a rapproché le souvenir du 7 octobre de la Shoah : « C’était comme si l’histoire revenait et nous avait touchés à nouveau, non plus dans la diaspora mais chez nous ». Il insiste sur le lien entre mémoire nationale et douleur personnelle, soulignant la mission du musée : relier les deux.

Chali Efrat Ganot, mère de Dan Ganot, inspecteur en chef tombé ce jour-là, a incarné la résilience dans son récit, rappelant que même après le deuil, le vivre doit rester un impératif. À travers ces récits, le musée ne se veut pas seulement un espace de recueillement, mais une source pour nourrir la conscience collective.

Un outil éducatif et symbolique
Au-delà de la commémoration, ce musée entend jouer un rôle éducatif : éveiller les générations futures, défendre la souveraineté morale et nationale, et faire de la mémoire un outil contre l’oubli. Il s’inscrit dans une stratégie plus large de musées israéliens qui redéfinissent leur rôle face à la guerre et au deuil. Dans d’autres villes, des expositions consacrées à l’attaque du 7 octobre ou aux artistes ayant réagi à ces événements ont vu le jour, témoignant d’un climat culturel transformé depuis 2023.

Certains musées israéliens ont aussi subi des répercussions du contexte : collaborations internationales stoppées, projets gelés, controverses autour des partenariats culturels. Le monde de l’art est désormais traversé par des tensions idéologiques fortes, mais aussi par une volonté de témoignage et de résilience, dans un contexte de conflit.

Par ailleurs, la « Place des Otages », à Tel Aviv, est devenue un lieu de mémoire symbolique pour les familles des personnes enlevées lors du 7 octobre, avec des installations artistiques rappelant leur absence et l’appel constant au retour.

Un acte nécessaire face aux destructions
Dans le conflit entourant cette tragédie, le patrimoine culturel palestinien n’a pas été épargné : certains musées en bande de Gaza, comme celui d’Al-Qarara, ont été détruits. Le Musée du 7 octobre se présente alors comme une réponse contrastée — une institution qui érige la mémoire en rempart, face à la tentative de destruction.

Le musée du 7 octobre constitue un acte national fort : Israël affirme sa capacité à encaisser la douleur tout en transformant la tragédie en mémoire structurée. En érigeant un lieu où la souffrance devient témoignage, l’État israélien rappelle que son peuple refuse l’anonymat du sacrifice. Ce musée est un message clair : vivre est une forme de résistance, souvenir et courage sont les armes de la survie, et l’histoire de 7 octobre doit être portée avec dignité, pour qu’on ne puisse jamais la nier.

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