Un médecin belge inscrit « juif » dans la liste des problèmes médicaux figurant sur le rapport d’un patient de 9 ans
Un incident survenu dans un hôpital belge provoque une vive polémique et suscite une inquiétude croissante face à la banalisation d’attitudes jugées discriminatoires. Un radiologue, le Dr Qassim Arkawazy, exerçant au sein de l’hôpital AZ Zeno Campus Knokke-Heist, a rédigé un rapport médical concernant une fillette de 9 ans blessée à l’avant-bras. Dans ce document officiel, il a inscrit le mot « Juive (israélienne) » dans la rubrique consacrée aux « problèmes actuels » du patient, en plus de la description des blessures.
Le rapport mentionnait d’abord les circonstances cliniques classiques : « douleur dans l’avant-bras gauche, chute de la structure d’escalade au sol ; un homme est tombé sur elle ». Mais la ligne suivante, qui qualifiait l’enfant de « juive (israélienne) », a immédiatement choqué. L’élément a été rendu public après la diffusion d’une version partiellement censurée du document sur les réseaux sociaux dimanche.
Des réactions indignées
De nombreux internautes ont rapidement dénoncé la mention comme inappropriée, rappelant que l’ajout de l’identité religieuse ou ethnique dans un contexte médical renvoie à des pratiques sombres de l’histoire européenne. Pour plusieurs commentateurs, la comparaison avec les années 1930, avant la Seconde Guerre mondiale, s’impose : à l’époque, l’étiquetage systématique des Juifs avait préparé le terrain aux persécutions ultérieures.
Les critiques estiment que l’identité religieuse ou nationale n’avait strictement aucun lien avec le diagnostic médical, et que l’inclure parmi les « problèmes » constituait une stigmatisation manifeste.
Découverte d’antécédents numériques
La controverse a pris encore plus d’ampleur lorsqu’un chercheur en open source spécialisé dans le suivi des discours antisémites, connu sous le pseudonyme SwordofSaolomon sur la plateforme X (anciennement Twitter), a mis en lumière l’activité passée du médecin sur Facebook. Selon ses observations, le Dr Arkawazy avait partagé à plusieurs reprises des publications à caractère antisémite et islamiste.
Parmi ces publications figuraient une image générée par intelligence artificielle représentant des Juifs hassidiques caricaturés en vampires s’apprêtant à dévorer un nourrisson, ainsi qu’un dessin montrant des bébés décapités par la pointe d’une étoile de David. Ces contenus, d’une violence symbolique extrême, renforcent les soupçons sur l’idéologie de l’auteur du rapport médical et donnent un éclairage préoccupant sur la mention litigieuse.
Un contexte sensible en Belgique et en Europe
Cet épisode survient alors que l’Europe connaît une recrudescence d’actes et de propos antisémites, souvent amplifiés par les réseaux sociaux. En Belgique, comme ailleurs, les autorités sanitaires et politiques sont régulièrement appelées à se montrer vigilantes contre toute forme de discrimination dans les services publics, et plus encore dans le secteur de la santé.
Le fait qu’un médecin ait pu introduire une telle mention dans un rapport officiel, sans justification médicale, soulève des questions sur la formation, la déontologie et les mécanismes de contrôle au sein des établissements hospitaliers. L’inscription du terme « juif » comme si elle relevait d’une pathologie interpelle directement les principes fondamentaux de neutralité et de respect de la dignité humaine dans la médecine.
Les attentes face à l’affaire
Pour les associations de lutte contre l’antisémitisme, ce cas doit servir d’alerte. Elles réclament des enquêtes internes et des sanctions appropriées afin d’éviter que de tels comportements ne se reproduisent. Dans un contexte marqué par la sensibilité des relations communautaires, chaque geste ou mot revêt un poids particulier et peut raviver des blessures historiques.
Au-delà de la polémique immédiate, l’affaire interroge sur la responsabilité des institutions médicales dans le suivi du comportement de leurs praticiens, y compris sur les réseaux sociaux. Si la liberté d’expression est protégée, elle ne peut justifier des propos ou attitudes discriminatoires, surtout lorsqu’ils se traduisent dans un cadre professionnel où l’impartialité est un devoir absolu.
Cette controverse, née d’une simple mention sur un rapport médical, illustre ainsi combien la vigilance reste nécessaire pour préserver la confiance dans les services de santé et garantir un traitement égalitaire pour tous les patients, indépendamment de leurs origines ou de leurs convictions.
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