Un an après le début du génocide à Gaza, des journalistes de CNN et de la BBC font des révélations

Dix journalistes des deux principaux réseaux d’information ont décrit la distorsion des reportages, avec des responsables de la rédaction minimisant les actions israéliennes et permettant la diffusion d’informations trompeuses.

Les journalistes qui ont couvert (à distance… NDLR) le génocide depuis le 7 octobre 2023 ont révélé des pratiques internes favorisant les récits israéliens, supprimant la couverture critique et violant les normes journalistiques.

Dans un cas notable, CNN a diffusé de la fausse propagande israélienne sur le Hamas malgré les avertissements du personnel selon lesquels l’information avait déjà été démystifiée.

Ainsi, lors du reportage de CNN sur l’hôpital pour enfants Al-Rantisi de Gaza en novembre 2023, lorsque Nic Robertson, rédacteur en chef de la section diplomatique internationale de CNN, a rejoint les forces israéliennes. Au cours de la visite, le porte-parole militaire israélien Daniel Hagari a affirmé avoir découvert la preuve que le Hamas utilisait l’hôpital pour détenir des prisonniers israéliens.

Hagari a montré un document sur le mur, affirmant qu’il s’agissait d’une liste des gardes du Hamas surveillant les prisonniers. Cependant, le personnel de CNN a rapidement identifié le document comme un calendrier ordinaire, et les arabophones sur les réseaux sociaux ont également démenti cette affirmation

Malgré cela, le reportage de Robertson a été diffusé sans correction. Selon Adam (un pseudonyme), un journaliste de CNN, des communications internes montrent qu’une productrice palestinienne a essayé d’alerter ses collègues, mais ses inquiétudes ont été ignorées

Il a également été révélé que les politiques éditoriales de CNN exigeaient la confirmation des responsables israéliens avant de qualifier les frappes aériennes sur Gaza comme telles, une restriction qui n’est pas appliquée à d’autres conflits….

« Nous n’aurions pas besoin de demander aux Russes s’ils bombardaient un hôpital à Kiev », a fait remarquer un journaliste de la chaîne.

Ces révélations ont été partagées avec The Listening Post d’Al Jazeera pour un documentaire intitulé Failing Gaza: Behind the Lens of Western Medi, ne sont sans doute pas pour rien dans la tentative d’immolation d’un homme à Washington la semaine dernière.

Les ruses d’Israel pour produire des « fake news » justifiant ses bombardements

En octobre dernier, Israël a produit cette animation informatique détaillée du prétendu quartier général du Hamas, sous l’hôpital al-Shifa. Tout cela était faux. Cela n’a jamais été découvert. Cela n’existait pas. Mais cela a été utilisé pour justifier la destruction de l’ensemble du système de santé de Gaza.

La BBC a également été critiquée par son propre personnel.

Sara (un pseudonyme), une ancienne journaliste du réseau britannique, a accusé la BBC d’appliquer un double standard dans son traitement des invités palestiniens et israéliens. Elle a révélé qu’un groupe de discussion interne avait été créé pour examiner les personnes potentiellement interviewées, mais que les intervenants palestiniens étaient examinés de manière disproportionnée pour leur utilisation de termes comme « sioniste », tandis que les responsables israéliens avaient plus de liberté de parole sans être contestés.

Par exemple, le politicien israélien Idan Roll a affirmé sur la BBC en octobre 2023 que le Hamas avait incendié des bébés lors de son attaque contre le sud d’Israël. Bien qu’aucune preuve n’ait été fournie pour étayer cette affirmation, la présentatrice de la BBC n’a pas contesté ni remis en question la déclaration de Roll.

« Ce manque d’équilibre est troublant », a déclaré Sara, ajoutant que le parti pris éditorial avait contribué à sa décision de quitter le réseau.

Ces témoignages de journalistes de CNN et de la BBC font partie d’un chœur croissant de critiques visant la couverture du génocide de Gaza par les médias occidentaux. Au cours de l’année écoulée, des personnalités éminentes du secteur des médias ont accusé les principaux médias de déshumaniser les Palestiniens et de minimiser leurs souffrances tout en faisant écho aux récits du gouvernement israélien.

Certains journalistes de publications de premier plan comme le New York Times et la BBC ont démissionné en signe de protestation contre la couverture du conflit par leurs réseaux.

Craig Mokhiber, ancien responsable des droits de l’homme de l’ONU qui a démissionné en raison de la réponse de l’ONU au génocide de Gaza, a commenté le rôle des médias : « Les médias occidentaux font désormais partie du mécanisme du génocide », a-t-il déclaré à Al-Jazeera.

UN HOMME A TENTÉ DE S’IMMOLER PAR LE FEU A CAUSE DE CES FAKE NEWS

Nous rappelons, que lors d’une manifestation la semaine dernière à Washington contre le génocide israélien à Gaza, un manifestant a tenté de s’immoler pour mettre en évidence la couverture biaisée des médias américains et la complicité des États-Unis.

Et contrairement à ce qu’ont affirmé certains médias qui en ont parlé (la majorité s’étant tue…), cet homme n’tait pas le seul à commettre un tel geste.
A autre américain, Aahron BUSHNEL, soldat américain de l’U.S. Air Force est mort en s’immolant par le feu en février dernier, devant la Maison Blanche à Washington, pour dénoncer la complicité de son gouvernement dans le génocide à Gaza.