Un accord sur les otages nous permettra de nous concentrer sur l’Iran
Vers un basculement stratégique
Israël envisage de tourner son regard vers l’Iran après Gaza
Le chef d’état-major israélien, le général Eyal Zamir, a récemment établi un lien stratégique majeur entre la situation actuelle à Gaza et les enjeux sécuritaires en lien avec l’Iran. Lors d’un échange confidentiel, Zamir a affirmé que la conclusion d’un accord sur les otages avec le Hamas ne se limiterait pas à une opération humanitaire : elle permettrait à Israël de réorienter ses priorités militaires vers la menace nucléaire iranienne.
Ce commentaire reflète une lecture militaire qui va au-delà des considérations immédiates liées à la guerre à Gaza. Il laisse entendre qu’en stabilisant cette zone, Israël pourrait dégager des ressources et une attention stratégique pour se préparer à une éventuelle escalade avec l’Iran. En effet, les négociations sur le programme nucléaire iranien stagnent, et le climat régional reste tendu.
Le Hamas en difficulté
Du côté opérationnel, une source militaire haut placée a évoqué une détérioration rapide de la situation du Hamas sur le terrain. Selon cette source, l’organisation islamiste perd progressivement le contrôle dans l’enclave, au point que son effondrement est désormais une hypothèse jugée crédible : « Le Hamas est acculé, dépouillé de son autorité et de sa capacité de gestion. »
Cette dynamique alimente un double discours dans la sphère politique israélienne. D’un côté, elle nourrit un certain optimisme quant à la possibilité de conclure un accord sur les otages ; de l’autre, elle justifie la nécessité de maintenir, voire de renforcer, la pression militaire tant que le Hamas est affaibli.
Un cessez-le-feu hypothétique
Al-Arabiya a rapporté récemment qu’un cessez-le-feu de 60 jours aurait été accepté par Israël et le Hamas. Cette information a été relayée en lien avec un plan élaboré par le médiateur américain Witkoff, et une annonce prochaine du président Trump était évoquée. Toutefois, toutes les parties concernées – la Maison Blanche, Israël et le Hamas – ont rapidement démenti ce scénario.
Les responsables israéliens insistent sur le fait qu’aucune confirmation de l’accord n’a été obtenue de la part du Hamas, qui continue d’examiner la proposition. Une porte-parole américaine a confirmé que si Israël avait donné son feu vert, le Hamas n’avait, pour l’heure, pas encore formulé de réponse officielle.
Le cœur du plan : la clause Witkoff
Au centre de ce projet se trouve une clause sensible conçue pour concilier deux objectifs contradictoires : instaurer un cessez-le-feu temporaire pour permettre la libération des otages, tout en laissant à Israël la possibilité de reprendre les hostilités si nécessaire.
Le texte précise que les discussions sur les modalités d’un cessez-le-feu permanent devront aboutir dans un délai de 60 jours. Il y est également prévu que, sous réserve d’accords, tous les otages restants – vivants ou décédés – figurant sur la liste de 58 noms soient remis à Israël.
En cas d’échec des négociations dans les délais impartis, une prolongation du cessez-le-feu pourra être envisagée, à condition qu’elle fasse l’objet d’un accord mutuel et que les négociations soient poursuivies de bonne foi. Cette disposition vise à éviter un blocage, tout en offrant une porte de sortie si la diplomatie échoue.
Une double urgence stratégique
Les propos du général Zamir soulignent une transformation des priorités sécuritaires israéliennes. Tant que le front gazaoui reste actif, une partie considérable des ressources militaires et politiques du pays y sont concentrées. Un accord avec le Hamas, même temporaire, pourrait permettre à Israël de déplacer ses efforts vers ce que l’état-major considère comme la menace de plus long terme : l’Iran.
Ce changement d’axe stratégique n’est pas anodin. Dans un contexte où les négociations nucléaires piétinent, et alors que les forces iraniennes ou affiliées sont toujours actives en Syrie, Israël semble vouloir se préparer à une confrontation directe ou indirecte, nécessitant une capacité opérationnelle maximale.
Dans ce contexte, la question des otages dépasse largement le seul enjeu humanitaire. Elle s’inscrit dans une logique plus vaste, où le théâtre gazaoui pourrait bientôt céder la place à une confrontation plus globale, avec un adversaire plus puissant et plus structurant pour l’avenir de la région.
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