Ukraine : la Pologne appelle à la « mobilisation totale »

Le temps presse tandis que la Russie relance des attaques d’ampleur le long des 1 000 kilomètres de front et pendant que les yeux de la communauté internationale sont rivés sur le Proche-Orient depuis deux mois. Volodymyr Zelenksy se rend à Washington ce mardi 12 décembre, pour convaincre le Congrès de débloquer de nouvelles aides militaires. Il continue aussi de solliciter l’Europe, à trois jours d’un sommet des 27 concernant l’entrée de l’Ukraine dans l’Union européenne.

Les infos importantes

⇒ Tusk appelle le monde à se mobiliser de nouveau pour l’Ukraine.

⇒ Le Kremlin dénonce les possibles nouvelles aides occidentales.

⇒ Le premier opérateur mobile du pays, Kyivstar, a été piraté.

Le Premier ministre polonais élu, Donald Tusk, a appelé le monde à « une mobilisation totale » en faveur de l’Ukraine face à l’offensive russe, lors de son discours de politique générale avant un vote de confiance parlementaire. « Nous allons demander haut et fort une mobilisation totale du monde libre, de l’Occident, en faveur de l’Ukraine dans cette guerre. Il n’y a pas d’alternative », a-t-il déclaré.

Donald Tusk a également promis de résoudre le conflit à la frontière avec l’Ukraine bloquée par les routiers polonais, lors de son discours de politique générale, avant un vote de confiance parlementaire. « Nous avons déjà trouvé les solutions pour répondre le plus vite possible aux besoins des transporteurs polonais et débloquer la frontière », a déclaré Donald Tusk, accusant le gouvernement précédent d’avoir « abandonné » les routiers qui protestent depuis un mois.

Toute nouvelle aide américaine à l’Ukraine constituera un « fiasco », a jugé mardi le Kremlin, quelques heures avant une rencontre des présidents ukrainien et américain sur l’assistance militaire dont Kiev a cruellement besoin mais qui est sur la sellette. « Les dizaines de milliards de dollars injectés en Ukraine ne l’ont pas aidée à réussir sur le champ de bataille. Et les dizaines de milliards de dollars supplémentaires que l’Ukraine souhaite voir injectés seront voués au même fiasco », a estimé le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, interrogé par la presse sur la rencontre attendue à Washington de Joe Biden et Volodymyr Zelensky.

« Nous espérons pouvoir compter sur vous » : le président ukrainien a lancé lundi un nouvel appel depuis Washington en faveur du déblocage d’une enveloppe pour son pays en guerre, très débattue au Congrès américain. Il effectue ce mardi son plaidoyer de la dernière chance auprès du Congrès et du président, alors que les Républicains bloquent pour l’heure la nouvelle aide de 61 milliards d’euros réclamée par Joe Biden.

Le temps presse à l’approche de l’hiver. La Russie a donné mardi matin une nouvelle preuve de l’intensification de sa pression sur le front, en revendiquant des avancées « significatives » dans la région méridionale de Zaporijjia. Selon l’armée ukrainienne, la Russie multiplie les attaques tout au long du front, long de quelque 1 000 kilomètres, et Vladimir Poutine s’est lui enorgueilli ces derniers jours des progrès de son armée.

Kiev attend aussi que l’UE poursuive son soutien à son effort de guerre, et espère le déblocage d’une aide de 50 milliards d’euros sous forme de dons et de prêts, ainsi que celui d’une aide militaire de 5 milliards d’euros, pour l’heure toutes deux bloquées par la Hongrie.

Les services du premier opérateur mobile ukrainien, Kyivstar, ont été paralysés mardi par un « puissant » piratage informatique, a indiqué le groupe dans un communiqué, alors que l’Ukraine dit régulièrement être la cible de hackers russes. « Ce matin, nous avons été la cible d’une puissante attaque de pirates informatiques. Elle a provoqué une défaillance technique qui a rendu nos services de la communication mobile et de l’accès à l’internet temporairement indisponibles », a déclaré Kyivstar sur Facebook.

Les scientifiques ukrainiens, qu’ils soient en exil ou restés dans leur pays, ont vu leur activité de recherche chuter de 20 % depuis l’invasion russe de leur pays en février 2022, selon une étude publiée mardi. Environ 2 500 scientifiques ont répondu au questionnaire les interrogeant sur leurs activités de recherche, envoyé par Gaétan de Rassenfosse, premier auteur de cette publication de la revue Humanities & Social Sciences Communications.

Quelque 18,5 % des répondants ont fui le conflit. Un chiffre très proche du taux d’émigration général de la population ukrainienne réfugiée en Europe – huit millions de personnes selon l’agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) -, souligne l’étude. Une majorité de ces chercheurs étaient accueillis dans des institutions scientifiques européennes – beaucoup en Allemagne et en Pologne – mais sous contrats précaires, dépassant rarement une année (14 % des cas seulement).