Le président russe Vladimir Poutine est apparu confiant ce jeudi 14 décembre au matin lors d’une émission télévisée face à des journalistes – un exercice auquel il avait renoncé l’année dernière. Interrogé sur les assauts menés par l’armée russe depuis la fin de la contre-offensive avortée des Ukrainiens, le président russe a affiché sa satisfaction. « Pratiquement sur toute la longueur de la ligne de contact, nos forces armées améliorent leurs positions », a-t-il affirmé.
« Dénazification et la démilitarisation de l’Ukraine »
Après quasiment deux ans de conflit meurtrier, il a clairement expliqué que ses objectifs étaient inchangés : chasser le pouvoir actuel, qu’il qualifie de nazi, et détruire les capacités militaires de son voisin pro-occidental pour lui imposer une neutralité. « Je vous rappelle ce dont nous avons parlé : la dénazification et la démilitarisation de l’Ukraine, son statut de neutralité », a-t-il déclaré, ajoutant que la solution « sera négociée ou obtenue par la force ».
Vladimir Poutine a également assuré qu’une nouvelle mobilisation militaire en Russie n’était pas prévue pour le moment, après celle de l’automne 2022. « Aujourd’hui, cela n’est pas nécessaire », a-t-il jugé, soulignant que 486 000 soldats ont été recrutés volontairement cette année. Il a martelé que la solution « sera négociée ou obtenue par la force ». « Il y aura la paix lorsque nous aurons atteint nos objectifs », a encore insisté le président russe.
Un « accord avec les Etats-Unis » pour les détenus russes
Toujours lors de cette conférence de presse géante organisée par le Kremlin, Vladimir Poutine a dit « espérer » un accord avec les Etats-Unis sur les Américains détenus en Russie, dont le journaliste Evan Gershkovich et l’ancien marine Paul Whelan. « Nous voulons parvenir à un accord. Et ces accords doivent être mutuellement acceptables et convenir aux deux parties ». « Nous avons des contacts avec nos partenaires américains à ce sujet. […] Ce n’est pas simple, mais dans l’ensemble je pense qu’on se comprend les uns les autres. J’espère que nous trouverons une solution », a-t-il ajouté.
« Forte consolidation de la société russe »
Interrogé sur la résistance de l’économie aux sanctions, il s’est montré tout aussi confiant. Son pays dispose d’une « marge de sécurité suffisante » du fait de la « forte consolidation de la société russe« , la « stabilité du système financier et économique du pays » et de « l’augmentation des capacités militaires » de Moscou. Cette marge est « suffisante non seulement pour se sentir en confiance, mais aussi pour aller de l’avant », a assuré le président russe, qui a récemment annoncé son intention de briguer un nouveau mandat en mars 2024 qui pourrait le faire rester au Kremlin au moins jusqu’en 2030.
Il a malgré tout reconnu que l’inflation restait forte en Russie : elle est attendue à 7,5-8 % à la fin de l’année. Une source d’inquiétude au sein de la population, mais Vladimir Poutine a promis que la Banque centrale prendrait les mesures appropriées pour la juguler. Le président russe a dit s’attendre à une croissance du PIB de 3,5 % cette année. « Cela signifie que nous avons rattrapé notre retard et que nous avons fait un grand pas en avant », a-t-il assuré.
La guerre à Gaza, « une catastrophe »
Le président Vladimir Poutine a qualifié aussi de « catastrophique » la situation dans la bande de Gaza, pilonnée par l’armée israélienne dans le cadre de son offensive contre le Hamas, estimant qu’elle ne pouvait être comparée à celle en Ukraine. « Ce qui se passe est une catastrophe », a-t-il déclaré. « Regardez l’opération militaire spéciale (en Ukraine) et regardez ce qui se passe à Gaza et voyez la différence. Il n’y a rien de tel en Ukraine », a assuré le président russe.
Lors d’un discours virtuel devant le G20 fin novembre, Poutine avait déjà estimé que toute guerre était une « tragédie » mais a accusé les Occidentaux de faire preuve d’indignation sélective, les interpellant sur l' »extermination des civils en Palestine ».
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