Tsahal va-t-elle intervenir pour sauver les druzes de Damas

Tsahal va-t-elle intervenir pour sauver les druzes dans la banlieue de Damas

Israël prêt à défendre les Druzes de Syrie

Une directive militaire inhabituelle
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Israël Katz ont donné une consigne peu commune à l’armée israélienne : se préparer à intervenir pour protéger la communauté druze de Jaramana, une localité située en banlieue de Damas. Cette initiative, annoncée samedi, fait suite aux attaques lancées par les forces du régime syrien contre cette enclave druze.

Israël a ainsi envoyé un message clair aux autorités syriennes : toute atteinte aux Druzes entraînera une riposte. « Nous ne permettrons pas au régime islamiste radical de Syrie de nuire aux Druzes », ont affirmé Netanyahu et Katz dans un communiqué commun. L’armée israélienne a été chargée de préparer des mesures de dissuasion pour éviter une escalade de la violence.

Un engagement envers la communauté druze
La décision israélienne repose sur des liens historiques et culturels forts entre l’État hébreu et la communauté druze, présente à la fois en Israël, en Syrie et au Liban. En Israël, les Druzes sont pleinement intégrés à la société, nombre d’entre eux servant même dans l’armée. Cette solidarité transnationale explique la volonté du gouvernement de Tel-Aviv d’intervenir en faveur de leurs homologues syriens.

Ce n’est pas la première fois qu’Israël exprime son soutien aux Druzes de Syrie. Par le passé, des Druzes israéliens ont organisé des manifestations et fait pression sur le gouvernement pour assurer la protection de leurs frères de l’autre côté de la frontière. Cette mobilisation a contribué à pousser Netanyahu et Katz à prendre position de manière aussi explicite.

Une possible escalade régionale ?
L’intervention potentielle de Tsahal en territoire syrien soulève des questions stratégiques. Israël a, jusqu’à présent, mené des opérations ponctuelles contre des cibles militaires en Syrie, notamment contre les forces iraniennes et le Hezbollah, mais une implication plus directe dans la défense des Druzes pourrait entraîner une réaction hostile du régime de Bachar al-Assad et de ses alliés.

Damas considère toute intervention israélienne comme une violation de sa souveraineté et pourrait riposter par des attaques ciblées ou des déclarations diplomatiques fortes. De plus, l’Iran et le Hezbollah, qui soutiennent le régime syrien, pourraient voir cette initiative comme une provocation supplémentaire et renforcer leur présence militaire dans la région.

Un enjeu humanitaire et diplomatique
Au-delà des considérations militaires, la situation des Druzes de Syrie est aussi un enjeu humanitaire. Depuis le début de la guerre civile syrienne, cette communauté a tenté de maintenir une position de neutralité, mais les récents affrontements l’ont placée au cœur du conflit.

Israël, en mettant en avant son engagement envers la protection des Druzes, cherche également à renforcer son image sur la scène internationale. La décision de Netanyahu et Katz envoie un signal fort aux puissances occidentales sur la posture d’Israël en matière de droits des minorités, tout en consolidant son soutien interne auprès de la communauté druze israélienne.

Vers une intervention militaire ?
Pour l’instant, il n’y a pas eu de confirmation d’une intervention imminente de Tsahal en Syrie, mais l’avertissement lancé par Netanyahu et Katz montre que toutes les options restent sur la table. Une action militaire pourrait prendre la forme de frappes ciblées contre les forces syriennes menaçant Jaramana, voire d’une assistance logistique aux combattants druzes locaux.

L’initiative israélienne visant à défendre les Druzes de Syrie s’inscrit à la fois dans une logique humanitaire et stratégique. Bien que cette communauté ait historiquement soutenu le régime de Bachar el-Assad, son actuelle vulnérabilité pourrait offrir à Israël une opportunité d’en faire un nouvel allié régional. En garantissant leur protection, Jérusalem pourrait non seulement renforcer son influence dans la région, mais aussi légitimer la présence de Tsahal au sud de la Syrie, sous prétexte de garantir la stabilité locale. Toutefois, cette stratégie comporte des risques : une réaction hostile du régime syrien et de ses alliés, notamment l’Iran et le Hezbollah, pourrait entraîner une escalade militaire dont l’issue reste incertaine. Israël devra donc jongler entre ses intérêts sécuritaires et les implications géopolitiques d’une telle intervention.

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