Tsahal étend son emprise autour du corridor de Netzarim à Gaza : Une préparation à long terme ?
Depuis plusieurs mois, l’armée israélienne renforce sa présence au centre de la bande de Gaza, notamment autour du corridor stratégique de Netzarim. Cette expansion militaire, marquée par la construction de bases et la destruction d’infrastructures locales, pourrait signaler une volonté d’Israël de maintenir un contrôle prolongé sur cette zone clé.
D’après une enquête du New York Times, basée sur des images satellites et des vidéos, l’armée israélienne a démoli environ 600 bâtiments depuis septembre. Ces destructions visent à créer une zone de sécurité autour du corridor de Netzarim, une route stratégique reliant le sud de Gaza à la ville de Gaza. Initialement limitée à 6,5 kilomètres, cette bande de terre s’étend désormais sur près de 47 kilomètres carrés, englobant des secteurs jusqu’au quartier Zeitoun au nord et Wadi Gaza au sud.
L’objectif de cette zone tampon est double : sécuriser les déplacements des troupes israéliennes et empêcher le Hamas d’utiliser les bâtiments comme points d’attaque ou d’observation. Un porte-parole de Tsahal a justifié ces mesures en affirmant qu’elles visent à « protéger les soldats et les civils israéliens des menaces terroristes ».
Depuis septembre, l’armée israélienne a construit 19 grandes bases et des dizaines de postes avancés autour du corridor. Ces bases, protégées par des fortifications, sont équipées de tours de communication, d’aires pour véhicules blindés et de postes de contrôle. Ce déploiement massif semble indiquer une stratégie de présence prolongée, bien que les autorités militaires affirment que ces infrastructures pourraient être démantelées rapidement si nécessaire.
Sur le plan politique, des voix s’élèvent au sein du gouvernement israélien pour envisager une réimplantation de colonies juives dans la bande de Gaza, près de vingt ans après le retrait de 2005. Des figures telles que le ministre du Logement Yitzchak Goldknopf et le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir ont exprimé leur soutien à cette idée. Ben Gvir a même évoqué la possibilité de « promouvoir la migration » des Palestiniens hors de Gaza, une proposition controversée et critiquée à l’international.
Cependant, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a rejeté ces intentions, affirmant que l’objectif de la guerre reste la neutralisation du Hamas, et non la réinstallation de colonies.
Contexte de la guerre
Depuis l’attaque du 7 octobre 2023, qui a coûté la vie à plus de 1 200 civils israéliens et conduit à la prise d’otages par le Hamas, Israël mène une offensive militaire de grande envergure dans la bande de Gaza. L’armée israélienne affirme avoir éliminé environ 18 000 combattants du Hamas. Toutefois, le conflit a également causé des pertes civiles importantes, avec des bilans difficiles à vérifier en raison de la situation sur le terrain.
Vers une présence prolongée ?
Bien que les autorités militaires insistent sur la nature temporaire des infrastructures, l’ampleur des constructions et les déclarations politiques laissent entrevoir une possible présence à long terme de Tsahal à Gaza. Cette situation pourrait remodeler l’équilibre des forces dans la région et poser de nouveaux défis sur le plan diplomatique et sécuritaire.
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