Tsahal a besoin de vous

Difficultés de recrutement à Tsahal

Un quotidien israélien a récemment révélé des difficultés croissantes dans le recrutement des réservistes au sein de Tsahal, l’armée israélienne. Des centaines de candidatures sont publiées quotidiennement dans des groupes WhatsApp, mais de nombreux commandants rapportent une baisse significative du taux de réponse. Le phénomène survient dans un contexte particulièrement tendu, avec plus de 15 mois de guerre et une frustration grandissante parmi ceux qui servent.

Depuis le choc du 7 octobre 2023, l’armée israélienne a connu un afflux massif de réservistes, mais ce phénomène semble être une exception. Selon un commandant, après la première série d’appels à la mobilisation, le taux de réponse a chuté à 90 %, et lors des appels suivants, ce taux est tombé à 70 %, avec une incertitude concernant la capacité à atteindre 50 % lors de futurs recrutements. La lassitude et les préoccupations personnelles, telles que des problèmes familiaux ou professionnels, semblent être les principales raisons de cette réticence à servir à nouveau.

Certains commandants ont même signalé des pénuries de personnel dans presque toutes les unités, des bataillons aux sections. Bien que le taux de réponse global soit officiellement annoncé à 80 %, ce chiffre comprend un nombre important de renforts recrutés par des moyens informels, principalement via des groupes de discussion ou des contacts personnels. Certains commandants ont ainsi avoué que ces recrutements étaient effectués en dehors des canaux officiels de l’armée, ce qui soulève des questions sur la transparence et l’équité du processus.

De plus, dans certains cas, des préférences discriminatoires ont été observées. Les recruteurs ont exprimé ouvertement leur préférence pour des réservistes ayant des antécédents religieux ou culturels spécifiques, souvent ceux affiliés à la communauté religieuse nationale. En conséquence, des annonces pour certains postes précisent des critères tels que « antécédents religieux obligatoires » ou « bataillon à caractère religieux ». Cette situation a suscité des inquiétudes concernant l’équité du processus de recrutement et le respect de la diversité au sein de l’armée.

L’ampleur du phénomène de recrutement informel s’explique par un contexte interne tendu, avec notamment les critiques sur l’exemption de service militaire des hommes ultra-orthodoxes. Les partis ultra-orthodoxes réclament une législation pour consacrer cette exemption, ce qui a exacerbé le ressentiment parmi les soldats qui, eux, portent le fardeau de la guerre. Les soldats du service militaire, en particulier ceux issus de la communauté religieuse nationale, se retrouvent à lutter contre un sentiment croissant de frustration et de découragement, alimenté par l’idée que la charge de la guerre repose sur une minorité de citoyens.

Face à cette situation, le gouvernement israélien a annoncé un plan pour augmenter les avantages des réservistes et de leurs familles. Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a précisé que ce plan visait à reconnaître l’engagement des réservistes et à soutenir les familles affectées par leur absence prolongée. Le plan inclut des aides financières directes, ainsi qu’une série de subventions pour les employeurs et des crédits d’impôt pour les réservistes, afin d’alléger les charges liées à leur service.

Cependant, malgré ces mesures, les réservistes expriment des doutes quant à leur capacité à continuer à répondre aux appels à la mobilisation. Certains officiers supérieurs ont même exprimé des inquiétudes quant à la possibilité de recruter des combattants supplémentaires si la guerre reprend dans un futur proche. Un commandant a avoué que, après plus de 200 jours passés à commander des soldats en réserve, il avait lui-même épuisé son enthousiasme et sa motivation.

Tsahal a répondu aux inquiétudes en affirmant que l’armée respectait les principes d’égalité dans le recrutement des réservistes et que, malgré les difficultés apparentes, les unités accomplissaient leurs missions. Selon les données officielles, il n’y aurait pas de baisse significative du taux de réponse global, bien que certains commandants admettent que la situation devient de plus en plus compliquée à gérer.

En fin de compte, le recrutement des réservistes constitue un défi majeur pour l’armée israélienne, dans un contexte de guerre prolongée et de tensions internes croissantes. Les efforts du gouvernement pour soutenir les réservistes sont nécessaires pour maintenir l’engagement et la force de Tsahal face aux défis qui l’attendent. Les autorités israéliennes doivent continuer à chercher des solutions pour surmonter ces difficultés, tout en maintenant l’unité et la cohésion au sein des forces armées, essentielles pour la sécurité d’Israël.

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