Les troupes turques pourraient être autorisées à entrer à Gaza malgré les démentis.
Malgré les démentis officiels, des sources diplomatiques indiquent que des militaires turcs pourraient être autorisés à entrer dans la bande de Gaza dans le cadre des accords de stabilisation d’après-guerre. Cette question devrait être abordée lors des discussions plus larges sur la fin du conflit à Gaza, à l’occasion de la prochaine rencontre entre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président américain Donald Trump.
par Danny Zaken
L’entretien entre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président américain Donald Trump, prévu lundi, portera principalement sur deux sujets. Le premier, l’Iran, sera abordé à huis clos. Le second, public, concernera les mesures à prendre pour mettre fin à la guerre à Gaza.
Israel Hayom a appris que, selon le plan américain auquel Israël s’aligne, la réunion portera sur les modalités des négociations relatives à la deuxième phase de l’accord. Au cœur de ces discussions figurent le désarmement du Hamas et la mise en place d’organes de gouvernance alternatifs à Gaza. Parmi ceux-ci figurent un organe de supervision, le « Conseil de paix », qui serait présidé par Trump, et une autorité civile composée en grande partie de responsables palestiniens de Gaza.
Dimanche, une délégation israélienne conduite par Gal Hirsch, coordinateur gouvernemental pour les otages et les personnes disparues, s’est rendue au Caire accompagnée de représentants du Shin Bet et du Mossad. Leur objectif était d’accélérer les recherches du corps du dernier otage, Ran Gvili. Israël maintient qu’il ne passera pas à la deuxième phase de l’accord tant que Gvili ne sera pas libéré, et les responsables de la sécurité sont convaincus que le Hamas et le Jihad islamique palestinien détiennent des informations sur le lieu de sa sépulture.
Sergent-chef Ran Gvili
La question turque
Lors de réunions au Caire, les parties ont évoqué l’intensification des recherches dans l’espoir de retrouver Gvili avant le départ de Netanyahu pour les États-Unis. Des membres de la famille Gvili devraient se joindre au voyage. Trump est connu pour son attitude bienveillante envers les familles des otages, ce qui confère à leur présence au sommet une importance symbolique.
Selon des sources diplomatiques, la déclaration conjointe à l’issue de la réunion devrait aborder, outre la question iranienne, les progrès accomplis vers la deuxième phase et la mise en place d’institutions internationales pour la reconstruction de Gaza, en vue de la fin du conflit. Cette déclaration devrait également traiter de manière approfondie du cas Gvili, dans des interventions de Netanyahu et de Trump. Le texte exact et les conditions liées à la mise en œuvre concrète de mesures sur le terrain n’ont pas encore été finalisés.
L’une des principales difficultés de la mise en œuvre de la deuxième phase réside dans l’impossibilité de constituer une force multinationale, les pays refusant de déployer des troupes tant que le Hamas reste armé. De ce fait, les progrès initiaux devraient se concentrer principalement sur le volet civil.
Selon des sources, à l’issue de la réunion, ou après plusieurs réunions, deux instances seront officiellement annoncées : un Conseil de paix de supervision, composé de personnalités et de dirigeants internationaux, et une nouvelle autorité civile composée en grande partie d’anciens fonctionnaires de l’Autorité palestinienne. Israel Hayom a rapporté que des listes de certains de ces anciens employés de l’Autorité palestinienne ont été transmises à Israël pour vérification de sécurité, afin de s’assurer de leur absence d’affiliation au Hamas.
C’est là que la question turque entre en jeu. La Turquie fait pression sur les États-Unis pour que ses troupes soient intégrées à la Force internationale de stabilisation (FIS), la force multinationale de stabilisation, et pour que le veto israélien soit levé. Toutes les sources contactées par Israel Hayom nient qu’Israël ait accepté de lever son veto. Cependant, il est possible que du personnel militaire turc spécialisé dans le génie et le déminage soit autorisé à participer à des unités œuvrant dans ces domaines.
Les Américains souhaitent lancer cette initiative par le biais d’une conférence internationale, probablement tenue aux États-Unis en janvier, avec la participation du président, des dirigeants du Moyen-Orient et des pays partenaires. Suite à cela, Israël, les médiateurs et le Hamas devraient entamer des discussions sur la deuxième phase, qui comprendrait le désarmement du Hamas, le transfert du pouvoir et le redéploiement des Forces de défense israéliennes sur une nouvelle ligne de défense.
Israël maintient qu’il n’y aura pas de retrait tant que le Hamas et les autres organisations terroristes n’auront pas été désarmés et ne constitueront plus une menace. Concrètement, cela signifie que les discussions sur le transfert du contrôle civil ne concerneront dans un premier temps que les zones sous contrôle de Tsahal, ainsi que les enclaves du nord et du sud de Gaza contrôlées par des clans opposés au Hamas.
La réunion de lundi
Concernant l’Iran, Israël devrait présenter à Trump, lors de leur rencontre en Floride, des renseignements et des évaluations accumulés sur le rythme de la reconstruction militaire iranienne. L’un des objectifs d’Israël est d’obtenir la reconnaissance par les États-Unis que, tant que le régime actuel restera au pouvoir, l’Iran continuera de gérer des organisations terroristes dans toute la région, d’alimenter les conflits et de bloquer ce que Washington considère comme le « méga-accord », le vaste plan américain pour le Moyen-Orient.
Netanyahu et Trump devraient aborder la nécessité de faire face à l’Iran, avec pour objectif ultime d’affaiblir significativement l’influence iranienne dans la région et d’éliminer les menaces nucléaires et balistiques. Israel Hayom a rapporté dimanche que l’ancien ministre Ron Dermer a contribué à la préparation de cette rencontre, notamment sur la question iranienne. M. Dermer était auparavant en charge du dossier iranien et a joué un rôle déterminant dans la coopération avec les États-Unis qui a permis le soutien américain à Israël pendant la guerre et sa participation à la frappe contre le site nucléaire de Fordow.
Les questions relatives au Liban et à la Syrie seront également à l’ordre du jour. Concernant le Liban, les parties devraient aborder la question du désarmement du Hezbollah, organisation terroriste, et celle des négociations civiles entre Israël et le gouvernement libanais. Au sujet de la Syrie, Trump devrait chercher à relancer les pourparlers de sécurité avec Israël, afin de parvenir à un accord qui permette de prévenir les affrontements militaires et de répondre aux besoins de sécurité d’Israël.
La délégation israélienne devrait comprendre le chef par intérim du Conseil de sécurité nationale, Gil Reich, qui s’est récemment rapproché de Netanyahu ; le conseiller politique Ophir Falk ; le secrétaire militaire, le général de division Roman Gofman ; et l’ambassadeur d’Israël à Washington, Yechiel Leiter. La ministre des Transports, Miri Regev, devrait également participer au voyage.
La première rencontre entre Trump et Netanyahu est prévue pour le lundi 29 décembre, suivie d’une rencontre avec le secrétaire d’État Marco Rubio. Compte tenu de la diversité des sujets à aborder, une autre rencontre entre Trump et Netanyahu est attendue mardi ou mercredi.
JForum.fr avec ILH
Similaire
La rédaction de JForum, retirera d’office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.
La source de cet article se trouve sur ce site

