Trump m’a dit : « Oubliez les accords partiels, allez-y en force »

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Trump m’a dit : « Oubliez les accords partiels, allez-y en force »

Réuni dimanche soir avec son cabinet de sécurité, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a réaffirmé avec force son refus d’un accord partiel concernant les otages détenus à Gaza. La réunion, qui s’est prolongée jusqu’aux premières heures de lundi, s’est déroulée dans un climat de tensions, alors que des familles d’otages manifestaient simultanément devant le quartier général de Tsahal à Tel-Aviv pour exiger un règlement rapide.

Selon plusieurs ministres présents, Netanyahou a insisté sur la nécessité d’un objectif global : non pas un compromis limité, mais la poursuite d’une opération militaire destinée à reprendre le contrôle de la ville de Gaza. Citant les propos de l’ancien président américain Donald Trump, il a exhorté son cabinet à « oublier les accords partiels » et à « aller en force » afin de mener l’opération « à son terme ».

Pression internationale et divergences internes
La position de Netanyahou repose sur une analyse stratégique : il estime que la légitimité d’Israël sur la scène internationale est fragile et qu’un accord partiel risquerait d’affaiblir la détermination israélienne à démanteler le Hamas. Une pause dans les combats, argumente-t-il, serait perçue comme une concession nuisible à la sécurité du pays.

Cette ligne dure a trouvé un large écho au sein du cabinet. La majorité des ministres, parmi lesquels Bezalel Smotrich (Finances) et Orit Strock (Missions nationales), se sont ralliés à la perspective d’une victoire décisive à Gaza. Même les partisans les plus radicaux, affirment des sources proches de la réunion, sont convaincus que le chef du gouvernement n’envisagera jamais une solution partielle.

Toutefois, une minorité de voix discordantes s’est fait entendre. Gideon Sa’ar, ministre des Affaires étrangères, et Gila Gamliel, ministre du Renseignement, ont rappelé la position délicate d’Israël face aux appels croissants de la communauté internationale en faveur d’une reconnaissance unilatérale d’un État palestinien. Pour ces responsables, un accord partiel, bien que limité, pourrait alléger la pression diplomatique.

L’avis des responsables de la sécurité
Les chefs militaires et sécuritaires ont également exposé leurs analyses. Le lieutenant-général Eyal Zamir, chef d’état-major de Tsahal, a averti que l’issue logique de l’opération pourrait mener à l’instauration d’un régime militaire sur Gaza, une perspective aux lourdes implications politiques et logistiques. Face à cette hypothèse, certains ministres ont suggéré des alternatives, comme encourager une émigration volontaire des habitants de la bande.

David Barnea, directeur du Mossad, ainsi que le directeur par intérim du Shin Bet, ont plaidé en faveur d’un accord partiel. Selon eux, une telle solution permettrait de gagner du temps et d’assurer le retour d’au moins une partie des otages, sans attendre une victoire militaire totale dont les coûts seraient élevés. Mais leurs arguments n’ont pas suffi à infléchir la ligne du Premier ministre.

« J’entends vos positions, mais en fin de compte, c’est moi qui décide », a tranché Netanyahou, rappelant que les institutions militaires et de renseignement devront se conformer à la décision politique.

Une réunion tendue, une opinion publique sous pression
La rencontre s’est conclue sans vote formel. Le Premier ministre a rejeté la proposition de Ben-Gvir, ministre de la Sécurité nationale, qui souhaitait une déclaration officielle entérinant le refus de tout accord partiel. Pour Netanyahou, une telle initiative est inutile : « Cela n’a aucune importance ; nous visons simplement un accord global. »

Pendant ce temps, les familles des otages exprimaient leur colère et leur désarroi. Rassemblées à Tel-Aviv, elles ont dénoncé l’absence de volonté du gouvernement de saisir les opportunités de négociation. Dans un communiqué, elles ont accusé le cabinet de « perdre un temps précieux » et de provoquer « une perte irréversible » en refusant d’examiner l’accord actuellement sur la table.

Einav Zangauker, mère d’un otage, a directement interpellé Netanyahou : « Pourquoi ce cabinet se réunit-il exactement ? Il y a maintenant un accord possible. Au lieu de l’exploiter pour ramener les otages, vous continuez à le rejeter. »

Vers une confrontation prolongée
La réunion s’est achevée peu avant 2 heures du matin, avec la déclaration du chef d’état-major adjoint, Tamir Yadai, rappelant que le Hamas ne céderait que sous la contrainte d’une conquête militaire totale. Zamir a conclu en soulignant que, quelle que soit la décision du gouvernement, l’armée « l’exécutera avec excellence ».

L’absence remarquée du général de division Nitzan Alon, responsable de la direction des otages de Tsahal, souligne l’orientation de la réunion : il n’était pas prévu d’aborder en détail les négociations sur les captifs. Un choix qui accentue encore le fossé entre la stratégie militaire du gouvernement et l’impatience grandissante des familles, pour qui chaque jour perdu réduit l’espoir de revoir leurs proches vivants.

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