L’annonce des droits de douane «réciproques» aberrants par Donald Trump avait fait chuter les marchés boursiers en avril. Depuis, ils sont repartis à la hausse et atteignent des sommets. En Israël la bourse de Tel-Aviv est habituée à traiter des situations de crise à répétition. Au bout du compte le marché se rééquilibre en permanence.
La Bourse de Tel Aviv a connu en Octobre des séances exceptionnelles suite à l’annonce de l’accord entre Israël et le Hamas. Les marchés avaient réagi avec euphorie, enregistrant des hausses spectaculaires qui témoignent de l’optimisme retrouvé des investisseurs.
L’indice Tel Aviv-35 a bondi de 1,9% tandis que le Tel Aviv-90 s’est envolé de 2,4%. L’indice bancaire a également progressé de 2,4%, reflétant la confiance retrouvée du secteur financier. Ces hausses marquent une rupture nette avec l’incertitude qui pesait sur les marchés depuis le début du conflit.
DROITS DE DOUANE. Il n’y a guère plus de deux mois, c’était l’alerte générale. Les spécialistes des questions boursières couraient d’une radio ou d’une télé à l’autre pour tenter de répondre à la question qui se posait dans tous les pays du monde, alors que les marchés s’effondraient: va-t-on vers une crise économique mondiale provoquée par la hausse des droits de douane des États-Unis et les possibles mesures de rétorsion prises par les autres pays? Cet épisode semble appartenir à un passé déjà lointain. Donald Trump est revenu à de multiples reprises sur ses déclarations. Certains des droits de douane les plus inconsidérés, dont ceux qui devaient notamment frapper la Chine, ont été fortement revus à la baisse.
Donald Trump se dégonfle toujours…
Depuis, les financiers ont repris espoir. Non seulement le pire a été évité, mais les négociations déjà amorcées ou annoncées pourraient déboucher sur un ensemble de mesures finalement assez raisonnables. Et les marchés boursiers sont repartis à la hausse, en suivant une nouvelle théorie exprimée par l’acronyme «Taco» et inventée le 2 mai par Robert Armstrong, un chroniqueur du quotidien économique britannique Financial Times, qui signifie «Trump always chickens out», ou «Trump se dégonfle toujours» en français. À ce qu’il paraît, l’intéressé n’a guère apprécié d’être ainsi traité de poule mouillée. Il n’en demeure pas moins vrai qu’il ne fait plus peur au marché des actions.
La règle fréquemment rappelée est que les financiers ont particulièrement horreur de l’incertitude. Et c’est effectivement ce que l’on peut constater d’une façon générale. Cette fois, elle ne semble pas respectée. Les scénarios les plus catastrophiques qui avaient été élaborés ne sont certes plus d’actualité en raison des reculs successifs de Donald Trump, mais on ne sait toujours pas à quel niveau s’élèveront les droits de douane dans les mois et les années à venir et quelles en seront les conséquences sur le commerce international et l’activité économique. La seule certitude est qu’ils seront plus élevés qu’ils ne l’étaient avant le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche et ce n’est pas une bonne nouvelle.
Des droits de douane déjà en forte hausse
Dans sa dernière étude sur les perspectives économiques, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estime que, considérés dans leur ensemble, les nouveaux droits de douane mis en place par les États-Unis atteignaient un niveau effectif de 15,4% sur leurs importations de marchandises, soit le niveau le plus élevé qui a été enregistré depuis 1938, alors qu’il était à peine supérieur à 2% l’an dernier.
Mais cette estimation est déjà dépassée. Le 3 juin, Donald Trump a signé un décret portant de 25% à 50% les droits de douane sur les importations d’acier et d’aluminium. Et l’on n’a aucune idée de l’endroit où sera placé le curseur, lorsque les négociations commerciales voulues par Donald Trump seront en principe terminées.
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