L’Europe absente au Moyen-Orient, en Ukraine, et l’ONU est devenu quantité négligeable. L’Europe peut critiquer Trump comme elle veut, elle reste un nain, avec des boulets aux pieds, ceux qu’elle s’est mise elle-même avec les principes qu’elle édicte et qui assurent sa propre décadence.
L’appel de Vladimir Poutine au président Trump a renforcé l’opinion du dirigeant russe selon laquelle Moscou et Washington devraient décider du sort de l’Ukraine – et d’autres questions importantes.
Pour le président Vladimir Poutine, un appel téléphonique a marqué un tournant aussi important que n’importe quelle bataille au cours de sa guerre de trois ans.
Lors d’un long appel mercredi, le président Trump a délivré un message à M. Poutine qui résume en grande partie la façon dont le dirigeant russe voit le monde d’aujourd’hui : la Russie et les États-Unis sont deux grandes nations qui devraient négocier directement le sort de l’Ukraine et passer à des affaires mondiales encore plus lourdes.
C’était le signe le plus clair à ce jour que M. Poutine, malgré les échecs désastreux de la Russie au début de son invasion de l’Ukraine début 2022, pourrait encore sortir de la guerre avec une carte redessinée de l’Europe et une expansion de l’influence de la Russie dans cette région.
Cet appel a eu lieu le jour même où le secrétaire à la Défense de M. Trump, Pete Hegseth, a déclaré que les États-Unis ne soutiendraient pas la volonté de l’Ukraine d’adhérer à l’OTAN . Il a également eu lieu alors que le Sénat confirmait Tulsi Gabbard , largement considérée comme une sympathisante de M. Poutine, au poste de prochaine directrice du renseignement national.
Pris ensemble, ces développements ont marqué la récompense de la campagne de plusieurs mois menée par M. Poutine pour prodiguer des éloges à M. Trump – apparemment convaincu que le président américain a le pouvoir d’assurer une victoire russe en Ukraine.
« Poutine joue un jeu très intelligent », a déclaré Tatiana Stanovaya, chercheuse au Centre Carnegie Russie Eurasie de Berlin. « Il s’investit à 100 % dans ses efforts pour séduire Trump. »
À Moscou, la nouvelle de cet appel téléphonique tant attendu a suscité une vague de joie à peine contenue. Les commentateurs ont affirmé que les efforts déployés par les États-Unis depuis trois ans pour isoler la Russie étaient définitivement terminés. Ils ont salué le message élogieux de M. Trump sur les réseaux sociaux après l’appel concernant « la grande histoire de nos nations » et ont noté que le président américain avait parlé à M. Poutine avant que ce dernier n’appelle le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Un parlementaire russe a déclaré que l’appel de M. Poutine à M. Trump « a brisé le blocus de l’Occident ». Un autre a déclaré que les Européens lisaient sûrement le message de M. Trump à ce sujet « avec horreur et n’en croyaient pas leurs yeux ». Un troisième a déclaré que c’était une « journée de bonnes nouvelles ».
Signe d’un regain d’optimisme, l’indice boursier russe a bondi de 5% jeudi matin, atteignant son plus haut niveau depuis l’été dernier, et le rouble, sa monnaie malmenée, a progressé face au dollar pour atteindre son plus haut niveau depuis septembre.
Tout le monde n’était pas content. Certains partisans russes de la guerre ont râlé sur les réseaux sociaux, estimant qu’un accord avec les États-Unis pourrait trahir les soldats sur le champ de bataille. Two Majors, un blog pro-guerre comptant plus d’un million d’abonnés, a cité un combattant qui a déclaré que la discussion autour de l’appel de mercredi « le démoralisait et l’irritait ».
Mme Stanovaya et de nombreux autres commentateurs ont souligné que les chances de M. Poutine d’obtenir tout ce qu’il souhaite étaient loin d’être assurées. En particulier, alors que M. Trump semble concentré sur la fin des combats en Ukraine, M. Poutine souhaite un accord plus large avec les États-Unis qui repousserait l’OTAN et permettrait à la Russie de récupérer une sphère d’influence en Europe.
« Donald Trump s’est prononcé en faveur d’une fin rapide des hostilités », a indiqué le Kremlin dans son compte-rendu de l’appel, faisant allusion à cette divergence. « Vladimir Poutine, pour sa part, a évoqué la nécessité d’éliminer les causes profondes du conflit. »
Cet appel téléphonique ouvre la voie à des négociations complexes dont les contours – et les participants – restent flous. M. Zelensky tentera de plaider la cause du soutien américain lors d’une réunion avec le secrétaire d’État Marco Rubio et le vice-président JD Vance à Munich vendredi.
M. Poutine va probablement maintenir la pression militaire sur l’Ukraine tout en faisant appel aux ambitions de M. Trump en tant que pacificateur. Selon les analystes, ce qui importe le plus à M. Poutine n’est pas la quantité de territoire qu’il va conquérir en Ukraine, mais plutôt un accord plus global qui maintienne l’Ukraine hors de l’OTAN, limite la taille de l’armée ukrainienne et réduit la présence de l’alliance occidentale en Europe de l’Est et en Europe centrale.
Les analystes doutent que M. Poutine accepte d’arrêter les combats avant d’avoir reçu l’assurance qu’au moins certaines de ces revendications plus larges seront satisfaites.
Ilya Grashchenkov, analyste de la politique russe basé à Moscou, a déclaré que l’appel avec M. Trump faisait ressembler les répétitif de M. Poutine dans la guerre en Ukraine à « un pari réussi dans un casino ».
La Russie a essuyé d’énormes pertes en Ukraine, pariant sur le fait qu’à terme, « le paradigme mondial changerait » et que l’Occident se lasserait de soutenir le pays, a déclaré M. Grashchenkov lors d’un entretien téléphonique. « Ce changement a eu lieu, et on ne sait pas encore comment ce pari se jouera à l’avenir. »
Les alliés européens insistent pour que les pourparlers entre les États-Unis et la Russie incluent l’Ukraine. Lors d’une réunion de l’OTAN à Bruxelles, les commentaires des ministres de la Défense ont semblé refléter les inquiétudes selon lesquelles le président Trump et le président russe Vladimir V. Poutine pourraient écarter l’Ukraine des négociations visant à mettre fin à la guerre.
On attend le communiqué de Macron qui va réclamer un strapontin dans ces négociations, mais tout le monde sait à quel point il est pris au sérieux. Il ne sera même pas dans l’antichambre, lui dont les rafales viennent juste d’être livrés à l’Ukraine.
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