Vers un accord de cessez-le-feu au Liban : « Israël veut offrir un ‘cadeau’ à Trump »
Selon le *Washington Post*, Israël souhaite offrir un « succès diplomatique » au président élu dès son arrivée à la Maison-Blanche. Le Hezbollah rejette les exigences d’Israël de prendre des mesures contre les violations : « la condition est claire – Israël ne doit pas mener d’actions sur le territoire libanais. » Jared Kushner pourrait servir de conseiller si les contacts pour une normalisation avec l’Arabie Saoudite reprennent.
Le ministre Ron Dermer, qui a visité Washington cette semaine et a rencontré le président élu Donald Trump et son gendre Jared Kushner, leur a annoncé qu’Israël progresse vers un accord de cessez-le-feu au Liban. Il a précisé que l’objectif est de donner à Trump une « victoire diplomatique » dès son entrée en fonction, selon le *Washington Post*. « Il y a un accord selon lequel Israël offrirait un ‘cadeau’ à Trump, et qu’en janvier, il y aura un arrangement concernant le Liban, » a déclaré une source israélienne au journal américain.
Netanyahu s’était déjà préparé à un « nouveau chapitre » à Washington avant les élections du 5 novembre. Il a maintenu le contact avec Trump, tandis que Dermer est resté en lien avec Kushner, l’un des architectes des Accords d’Abraham. Selon un ancien responsable de l’administration Trump, Kushner pourrait jouer un rôle de conseiller si Israël entame des pourparlers de normalisation avec l’Arabie Saoudite, même sans poste officiel à la Maison-Blanche.
Les discussions de Dermer dans la résidence de Trump à Mar-a-Lago, en Floride, concernaient un accord de cessez-le-feu au Liban, incluant également une implication russe, selon une source israélienne citée par le *Washington Post*. Des représentants russes ont visité Israël le mois dernier pour discuter du plan, et Dermer s’est rendu la semaine dernière en Russie pour des discussions supplémentaires.
Une source proche du Hezbollah a indiqué au journal que l’organisation terroriste pourrait accepter de retirer ses forces au nord du fleuve Litani dans le cadre d’un cessez-le-feu temporaire. La source israélienne a précisé que l’armée libanaise prendrait le contrôle de la zone frontalière durant les 60 premiers jours de l’accord, sous la supervision des États-Unis et du Royaume-Uni. Cependant, le Hezbollah refuse la condition israélienne, prévue dans un « document annexe » à l’accord, interdisant toute opération israélienne sur le territoire libanais.
Un haut responsable israélien a déclaré hier à *ynet* que les discussions avec les États-Unis pour un arrangement à la frontière nord sont dans leurs dernières étapes, avec le ministre des Affaires stratégiques, Dermer, en tête des négociations avec Washington. Au cœur des pourparlers se trouve un « document annexe » destiné à garantir la liberté d’action d’Israël en cas de violations de la part du Liban. « C’est l’aspect le plus important pour Israël, » a souligné le responsable.
« Nous avons des accords clairs avec les Américains, » a-t-il affirmé. « En cas de transfert d’armes depuis la Syrie, de réarmement du Hezbollah ou de tentatives d’attaques, nous serons soutenus pour agir. » Selon lui, l’accord avec Washington est crucial compte tenu des tensions entre les deux pays. « Nous attachons une grande importance à cet arrangement et à la légitimité d’agir, » a-t-il ajouté.
Les principaux points de l’arrangement en cours comprennent le retrait du Hezbollah au nord du fleuve Litani, le déploiement de l’armée libanaise dans le sud du pays et l’interdiction de transferts d’armes depuis la Syrie. En parallèle des discussions avec les États-Unis, des représentants israéliens, y compris Dermer, se sont rendus à Moscou pour tenter de rallier la Russie à exercer une pression sur le régime du président syrien Bachar al-Assad. « Nous menons déjà des frappes en Syrie, y compris contre des cibles de l’armée, » a révélé le responsable. Israël estime que le président russe Vladimir Poutine a intérêt à empêcher un affaiblissement du régime Assad, ce qui pourrait se produire si les transferts d’armes continuent.
Cependant, le haut responsable israélien a souligné qu’il subsiste un doute significatif quant à la volonté du Liban d’accepter cet arrangement. « Vous pouvez parvenir à un accord avec les Américains, mais au final, les Libanais peuvent dire non, » a-t-il précisé. Dans un tel cas, Israël a des plans opérationnels alternatifs et « ne restera pas les bras croisés, ni ne permettra que cette guerre d’usure se poursuive, » et intensifiera ses actions au Liban jusqu’à la mise en œuvre de l’accord.
Dans les deux prochaines semaines, une vision plus claire de la faisabilité de l’arrangement est attendue. Si un accord est conclu, il sera soumis à l’approbation du cabinet de sécurité politique, mais il reste à déterminer si un vote de la Knesset sera nécessaire.
Avant-hier, Amos Hochstein, l’envoyé spécial du président américain Joe Biden au Liban, a déclaré qu’il y a une chance de parvenir à un accord et de mettre fin aux hostilités au nord après une rencontre avec Dermer aux États-Unis. « Nous espérons pouvoir parvenir à un accord, » a déclaré Hochstein, précisant qu’il n’est pas certain de se rendre à Beyrouth dans les jours à venir.
Dans le contexte de l’intention d’Israël d’inclure la Russie dans l’accord, Hochstein a précisé qu’il n’y a aucune implication russe du côté américain, ajoutant que les initiatives israéliennes auprès de Moscou sont de leur ressort. La Russie est prête à offrir des garanties pour empêcher le trafic d’armes de la Syrie vers le Liban, mais elle exige en contrepartie la levée de sanctions américaines contre des entreprises russes.
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