C’est leur premier face-à-face depuis plus de quatre ans. L’Union européenne et la Chine sont en sommet ce jeudi. Mais que retenir de cette rencontre ? Que veulent les deux parties ? 20 Minutes vous explique tout.
Pourquoi ce sommet ?
Cette rencontre survient à un moment de reprise des échanges diplomatiques entre Bruxelles et Pékin, au sortir de la pandémie de Covid-19 qui avait isolé la Chine du reste du monde. Depuis plusieurs mois, plusieurs commissaires européens ont ainsi fait le déplacement dans le pays pour renouer le dialogue en personne.
Les deux parties sont conscientes des bénéfices d’un rapprochement. « La Chine est le plus important partenaire commercial de l’UE », a d’ailleurs rappelé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Qu’est-ce qui bloque ?
Les sujets de division sont nombreux entre l’UE et son premier partenaire économique, qu’il s’agisse de l’important déficit commercial ou encore de la guerre en Ukraine, deux sujets qui devraient être au cœur des discussions jeudi. « Les dirigeants européens ne toléreront pas dans la durée un déséquilibre dans les échanges commerciaux », a mis en garde mardi Ursula von der Leyen dans un entretien à Bruxelles.
« Nous avons des outils pour protéger notre marché », a-t-elle souligné, tout en disant sa préférence pour « des solutions négociées ». Le déficit commercial de l’Union européenne avec la Chine a doublé en deux ans pour atteindre le chiffre record de 390 milliards d’euros en 2022, selon la présidente de la Commission européenne. Pékin lui a répondu mercredi que la politique d’exportation de l’Union européenne vers la Chine, assortie de restrictions à l’exportation de produits de haute technologie, n’avait « pas de sens ».
Qu’attend Pékin de ce face-à-face ?
La Chine va tenter lors de ce sommet de « protéger son image d’acteur mondial et de rassurer les acteurs européens sur l’orientation que prend l’économie chinoise », estime Grzegorz Stec, un analyste du groupe de réflexion sur la Chine Merics. La guerre entre Israël et le Hamas et l’offensive russe en Ukraine figureront aussi à l’ordre du jour. Pékin a régulièrement été critiqué par les Occidentaux sur le dossier ukrainien. Car si la Chine appelle au respect de l’intégrité territoriale de tous les pays – sous-entendu Ukraine comprise – elle n’a jamais condamné publiquement Moscou.
En octobre, Vladimir Poutine a également été accueilli à Pékin par Xi Jinping qui a salué leur « profonde amitié ». Le président chinois appelé à « répondre ensemble aux défis mondiaux et travailler ensemble pour promouvoir la stabilité et la prospérité dans le monde », lors d’une rencontre avec Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel à Diaoyutai, la villa d’Etat du gouvernement chinois à Pékin.
Et côté résultats ?
L’analyste Nicholas Bequelin relève que l’Union européenne n’a « aucune confiance » en Pékin. « Il est donc peu probable que les deux parties obtiennent ce qu’elles veulent de l’autre », souligne cet expert du Paul Tsai China Center, un cercle de réflexion.
« La Chine et l’Europe sont des partenaires, pas des rivaux, et leurs intérêts communs l’emportent largement sur leurs différends », a toutefois insisté cette semaine le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin. Reste que si des avancées peuvent être attendues côté commerce, il est toutefois difficile d’imaginer un bouleversement des visions du monde des parties respectives tant elles diffèrent.
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