Tous ceux qui ont signé la lettre de protestation seront licencier

Vues:

Date:

Tous ceux qui ont signé la lettre de protestation seront licencier

Une fronde inédite secoue les rangs de l’armée israélienne. Jeudi, une lettre signée par un millier de réservistes de l’armée de l’air a été rendue publique, malgré les pressions internes pour en empêcher la diffusion. Son contenu, direct et sans détour, interpelle : les signataires y dénoncent la prolongation de la guerre, qu’ils estiment dictée davantage par des considérations politiques que par une réelle nécessité sécuritaire.

Ce geste de protestation, survenu dans un contexte d’instabilité politique et de guerre prolongée à Gaza, n’est pas anodin. Il révèle un fossé croissant entre certains militaires, pourtant dévoués, et la hiérarchie politico-militaire du pays. « La guerre sert actuellement principalement des intérêts politiques et personnels », déplorent les réservistes, qui appellent à un accord immédiat pour sauver les otages encore détenus à Gaza. Selon eux, seule une telle issue peut éviter la mort de civils innocents, de soldats, mais aussi celle des otages eux-mêmes, de plus en plus exposés aux frappes.

Ce n’est pas la première fois que des militaires israéliens expriment publiquement des désaccords sur la conduite des opérations. Mais la particularité de cette initiative réside dans son ampleur, et dans le profil des signataires : des pilotes, navigateurs et personnels techniques ayant accumulé des centaines de jours de service depuis le 7 octobre, souvent au prix de grands sacrifices personnels.

Face à cette mobilisation, l’état-major a choisi une ligne dure. Le général Eyal Zamir, chef d’état-major, et le commandant de l’armée de l’air, Tomer Bar, ont mené ces derniers jours des entretiens personnels avec certains des signataires dans l’espoir de les faire revenir sur leur engagement. Peine perdue : la lettre a été publiée, et les menaces de sanctions n’ont pas dissuadé ses auteurs.

Dans un geste d’autorité sans précédent, le commandement a annoncé l’expulsion des réservistes actifs ayant signé la lettre. L’armée a justifié cette décision par la volonté de « maintenir Tsahal au-dessus de toute controverse politique » et de garantir l’unité de ses forces. Pour les chefs militaires, toute prise de position publique qui pourrait saper la légitimité des opérations en cours est inacceptable, même si elle ne s’accompagne pas d’un refus explicite de servir.

Cette sévérité n’est pas du goût de tous. Le général de réserve Yitzhak Schaefer a exprimé sa stupeur face à la manière dont l’état-major traite ceux qui, selon lui, « ont porté l’effort de guerre sur leurs épaules pendant plus d’un an ». Il voit dans cette lettre une interpellation sincère du gouvernement, une tentative désespérée pour éviter l’irrémédiable : que les otages encore en vie ne meurent sous les bombes israéliennes avant même qu’un accord ne soit trouvé.

Dans l’arène politique, la réaction a été immédiate. Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a qualifié les signataires de « groupe marginal extrémiste » dont l’objectif serait de « saboter la cohésion de la société israélienne ». Cette rhétorique n’est pas nouvelle. Elle rappelle celle utilisée lors des manifestations contre la réforme judiciaire, où les réservistes étaient également en première ligne. Le député Simcha Rothman a d’ailleurs établi un parallèle explicite entre les réservistes protestataires et la Cour suprême, qu’il considère comme un obstacle majeur aux réformes du gouvernement.

Si le nombre de signataires actifs dans l’armée reste limité, leur geste envoie un message fort : un désaccord profond sur la manière dont la guerre est conduite et sur la place accordée aux considérations humanitaires dans la stratégie globale. La tension entre devoir militaire et conscience morale atteint un point critique, et ce débat, jadis cantonné à la société civile ou aux tribunes politiques, entre désormais dans les casernes.

Ce nouvel épisode souligne les fractures qui traversent aujourd’hui Israël, entre exigences de sécurité, impératifs politiques, et drames humains. La guerre, au-delà du front, se joue aussi dans les consciences.

Jforum.fr

La rédaction de JForum, retirera d’office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

La source de cet article se trouve sur ce site

1 COMMENTAIRE

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

PARTAGER:

spot_imgspot_img
spot_imgspot_img