Chers Amis,
Nous voici à quelques heures de Rosh HaShana et permettez moi de formuler mes souhaits les plus sincères pour vous et tous les membres de votre famille pour une santé inébranlable, pour une longue vie paisible entourés de tous ceux que vous chérissez et sur le plan matériel qu’HaShem ouvre pour vous tous les trésors qu’il vous faut et qu’IL réalise tous vos bons souhaits et qu’en cette nouvelle année tous ceux qui désirent se marier trouvent la personne idéale, que tous ceux qui désirent avoir des enfants voient leurs vœux comblés au-delà de toute espérance, que le Peuple d’Israël soit uni et heureux et que nous ayions tous du bonheur et une parnassa au-delà de nos désirs.
Ketiva vahatima tova : une bonne inscription et une bonne signature sur le LIVRE de LA VIE!!!
Cordialement, Dr Caroline Elisheva Rebouh PhD.
ד »ר קרולין אלישבע רבוה בן אבו Etudes Juives
TISHRI: le mois du Repentir (1ère partie)
Le mois de Tishri est le septième mois de l’année mais, ainsi que nous le lisons dans le traité de Rosh Hashana, il y a quatre « jours de l’an » dans le calendrier hébraïque : Le 1er nissan pour le décompte des années de règne d’un souverain et fixer les fêtes, le 1er eloul pour la dîme sur le bétail, le 1er tishri pour le décompte des années, pour les années shabbatiques (shemita) et pour le jubilé et pour la semence des légumes ; le 15 shevat (10 bishevat selon beit shamaï et le 15 selon beit hillel) pour la plantation des arbres.
Le sept, on le sait, est l’indice de pureté mais aussi de préférence et dans le cas du septième mois, il est bien aussi, en inversant les voyelles et en laissant les lettres à leur place on peut appeler tishri comme le mois le plus « savéâ » (rassasié) שבע de fêtes de l’année puisque Tishré ne compte pas moins de 4 « convocations saintes » : Rosh Hashana, Yom Kippour, Souccoth et Simhat Torah ou fête de la clôture.
Les lettres de Tishri nous rappellent l’esprit de ce mois de la manière suivante : la première lettre tav qui nous indique que nous devons beaucoup prier (tefila) et faire repentance (teshouva),
La deuxième lettre, le shin qui est l’initiale de shofar qui va ponctuer nos prières, ces deux lettres regroupant les devoirs de l’homme par rapport au Créateur,
La troisième lettre : le resh, initiale de rahamim (miséricorde : nous demandons au Créateur d’avoir pitié de nous, pauvres pécheurs),
Et enfin, la quatrième lettre, le youd qui nous rappelle que c’est vers D. que nous prions et demandons Son pardon ; ces deux dernières lettres font allusion à ce que nous attendons et espérons du Saint béni soit-Il : Sa clémence et Son pardon.
Tishré est donc tout un programme très sérieux.
Nous reviendrons, par la suite sur chacune des fêtes.
L’année qui commence va être l’occasion pour chacun de formuler de bons vœux et de bons souhaits aux proches, aux voisins, aux amis et connaissances selon certaines formules consacrées :
Shana tova oumevorékheth שנה טובה ומבורכת
שנה טובה תכתבו ותחתמו בספר החיים shana tova tikatévou outihatémou besefer ‘hahayim : bonne année, soyez inscrits dans le livre de la vie.
Que l’année vous soit douce – shana tova oumetouka: שנה טובה ומתוקה
LE REPENTIR ou LA TESHOUVA
Il est écrit (Isaïe LV, 6) : « Cherchez l’Éternel pendant qu’Il est proche, appelez Le quand Il est là! » « Cherchez » fait allusion à la Teshouva, car en faisant un retour sur soi et « appelez-Le » fait allusion à la prière. C’est que pendant cette période qui va du 1er Eloul jusqu’à Yom Kippour, D. Se tient près de Ses enfants comme un Père veillant sur eux.
Les dix jours qui s’étirent entre Rosh ‘Hashana et Yom Kippour sont appelés « asseret yemé teshouva » (dix jours de pénitence) ou les jours redoutables « yamim norayim », redoutables car notre bonne fortune, notre vie, tout est sous condition.
Dans les pirké avoth, les sages nous conseillent de faire teshouva un jour avant notre mort et, puisque nous ne savons pas quand arrivera notre échéance, il est bon de faire pénitence aujourd’hui de manière à ne pas être pris au dépourvu car tant que le souffle de vie nous anime, nous pouvons nous amender, nous corriger, prendre de nouvelles et bonnes résolutions, nous pouvons essayer d’améliorer notre comportement. Après, il sera trop tard. D. est là, Il tend l’oreille. Il n’attend de nous qu’un mot : Je Te demande pardon.
Mais la teshouva n’est pas seulement envers D. elle existe aussi vis-à-vis du prochain : D. ne pardonne que les fautes commises envers Lui et qu’en est-il des fautes commises envers autrui ? Celles-ci ne seront pardonnées que si nous nous sommes adressés à notre prochain et qu’avec humilité et sincérité nous lui demandons pardon pour une faute bien précise ou pour un tort que nous lui avons causé, volontairement ou involontairement.
Et, de même nous devons, chaque jour, au moment où nous lisons le shémâ avant de nous endormir, passer en revue les événements de la journée et nous devons déclarer qu’en notre âme et conscience, nous pardonnons à tous ceux qui nous auraient offensés volontairement ou pas et leur accorder le bénéfice du doute.
Il est utile, plus particulièrement pendant cette période où nous faisons un retour sur nous-mêmes de rencontrer des personnes proches ou de téléphoner : famille, amis, relations de travail, voisins etc…. et de demander selon la formule consacrée : mehila, seliha oukapara im pagâti beyodeîn oubelo yodein. Pardon si je vous ai offensé exprès ou sans faire exprès. מחילה, סליחה וכפרה אם פגעתי ביודעין ובלא יודעין.
La réponse est mahoul ! mahoul ! pardonné pardonné ! מחול, מחול..
Le degré atteint par la personne qui demande pardon à son prochain est tel que D. Lui-même peut intervenir pour sauver un tel tsadik de la mort.
On raconte ainsi qu’un homme voyageant à pied d’un village à un autre et voyant la nuit arriver, avisa les ruines d’une habitation et s’y réfugia pour y passer ces quelques heures et pouvoir ainsi le lendemain reprendre son chemin. Il posa à terre son baluchon, y posa sa tête et s’endormit tout en s’emmitouflant dans son manteau devenu trop fin par l’usure des années.
Un vieil homme habitant en face vit soudain deux brigands s’approcher dans l’intention sans doute de dérober au dormeur son maigre bagage mais, soudain les deux hommes se disputèrent et ils se séparèrent. L’un d’eux revint à cet endroit et soudain parut un chacal qui mordit le brigand le contraignant à s’enfuir pour trouver du secours………… Le matin venu, le vieillard traversa la rue pour s’enquérir du salut du dormeur qu’il trouva en train de réciter ses prières. Il lui adressa la parole et le pria de rentrer chez lui pour s’alimenter un peu et lui conta ce qui s’était passé dans la nuit : « quelles sont les mitsvoth que tu fais pour mériter que le Saint béni soit-Il t’ait sauvé Lui-même à deux reprises d’une mort certaine ? » Après avoir hésité, le voyageur répondit peut-être est-ce parce que chaque soir je pardonne à tous ceux qui m’ont offensé et je demande aussi pardon pour les actions faites ce jour-là !!
Si le repentir est une démarche individuelle, c’est-à-dire que chaque être humain va décider pour lui-même d’amender son comportement et de s’astreindre à ne plus faire de lashon ‘harâ (médisance) ou à faire d’avantage de tsedaka, à s’attacher à faire davantage de mitsvoth ou de prier davantage, de secourir, d’aider, ceux qui en ont besoin, d’un peu plus étudier etc….. Le repentir ne nous aidera pas uniquement sur le plan individuel mais, il aura aussi une retombée positive sur l’ensemble de la communauté car il est écrit : Israël ârévim zé lezé ישראל ערבים זה לזה Chaque individu du peuple d’Israël est garant de son prochain. C’est-à-dire que chaque action bonne ou mauvaise faite par l’un d’entre nous grève ou crédite notre compte tout en rendant le pardon de toute la communauté plus facile ou plus difficile.
Les prières récitées au long des selihoth sont toutes dites à la première personne du pluriel : nous pour bien illustrer notre souci de demander pardon collectivement à notre Père qui est aux Cieux, אבינו מלכנו ou encore : אבינו שבשמים.
Il faut aussi tenter de se débarrasser des mauvaises habitudes car comme leur nom l’indique, nous les faisons automatiquement, sans réfléchir et, de même que nous nous inspectons avant de nous rendre à un rendez-vous, nous devons examiner notre comportement avec une loupe et nous poser la question suivante : si j’étais à la place de l’un de mes parents et que je sache ce qui se passe chez moi serai-je satisfait ? Devrai-je réclamer une correction, une punition ? Serai-je fier de mon enfant ? Et, par conséquent s’examiner sans aucune bienveillance et exiger de nous-mêmes le meilleur et de faire en sorte que notre nouveau comportement nous vaille des bénédictions de la part de ceux auxquels nous serons venus en aide.
La teshouva parfaite ne s’accompagne pas seulement d’un retour sur soi mais aussi de la confession de la faute et de l’abandon véritable de cette seconde nature dont nous avons fait une mauvaise habitude.
Les sacrifices présentés au Temple étaient payés par le klal Israël – par tout le peuple d’Israël – et, lorsque le Grand Prêtre présentait le bouc émissaire sur lequel il imputait tous les péchés commis par le peuple, le fil d’écarlate qui représentait les péchés d’Israël devenait blanc c’est-à-dire que tous étaient purifiés.
Il est temps de se préparer moralement à la nouvelle impulsion à donner à l’année qui se présente à nous.
Caroline Elisheva Rebouh
JForum.fr
Similaire
La rédaction de JForum, retirera d’office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.
La source de cet article se trouve sur ce site