Théologie de Saint Thomas d’Aquin

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Théologie de Saint Thomas d’Aquin Synthèses et thèmes.
Sous la direction de Philippe-Marie Margelidon.
Le Cerf 2025

Voici un vaste tableau de la pensée religieuse d’un des plus grands théologiens de l‘église catholique. Certes, on ne peut pas viser à l’exhaustivité, mais on s’n rapproche grandement. Le sous-titre parle bien de synthèses et de thèses qu’on soit d’accord avec ses opinions ou qu’on s’en distancie, ce Docteur angélique, ou Docteur commun a laissé une empreinte inéligible dans l’histoire de la théologie catholique.

Il a même donnée une analyse détaillée de ce qu’il entendait par le terme de théologien. Or, une large partie de son œuvre porte justement sur le comment aire biblique : comment obtenir la vérité des saintes Écritures. Dans ce domaine qui est capital, il faut se souvenir que Thomas ne récuse pas la vérité ni la véracité des Écritures. Il se livre à une exégèse équilibrée entre la révélation et la raison, permettant aux deux sources de la pensée d’exercer une réelle influence, sans que le rôle ancillaire de la raison humaine ne soit prépondérant car cella porterait atteinte à la nature même de la foi.

Au fond, quand on feuillette ce vaste ouvrage collectif, on se rend compte que les débats ont été les mêmes dans les deux autres religions monothéistes. Certes, les contextes ne sont pas les mêmes, en raison de la mise en avant de la divinité trine. Dans le judaïsme rabbinique et dans l’islam, on insiste sur l’absolue unité ou unicité divine. C’est la notion de tawhid qui l’emporte sur tout le reste. On vit aussi la figure divino-humaine de Jésus, présent dans tout ce qui se rapporte à la pensée religieuse. Or, les autres religions pratiquent un monothéisme pur et dur : le Créateur est indépendant de sa création. Thomas d’Aquin était donc, comme tous ses collègues juifs et autres, confronté aux contraintes exégétiques…

Ce livre est très riche et très maniable puisque chaque contribution est reprise d’une manière détaillée et facilement utilisable pour reconstituer l’univers religieux de cet homme d’église d’une très grade capacité.

Comme on le signalait d’entrée de jeu, la matière est abondante et facilement utilisable pour reconstituer l’univers religieux de Thomas d’Aquin.

Pour parler de manière sensée de ce beau recueil, il convient de se référer à des critiques externes. A savoir, identifier chez Thomas D’Aquin ce qui fait problème ailleurs. Cela révèle l’extrême richesse de son savoir et la profonde originalité de son exégèse biblique.
En feuilletant le livre et en me plongeant dans certaines rubriques qui m’intéressaient plus que d’autres, j’ai trouvé des rapprochements et des similitudes qui se révèlent particulièrement féconds. Cela m’a été soufflé par des développements nouveaux. Je citerai un seul exemple dont je ne mesurais pas l’importance précédemment : il s’agit de la polémique souterraine de Maïmonide, auteur judéo-arabe, contre le christianisme. Or, si l’on cherche bien, on découvre que cette tendance est présente dans quelques chapitres de la première partie du Guide des égarés. De manière lapidaire, l’auteur dit que la divinité dispose de tous les pouvoirs, sauf celui de se dégrader, porter atteinte à sa perfection absolue… Il est clair que le penseur juif s’en prend, sans le dire clairement au dogme de l’Incarnation : comment Dieu pourrait-il se faire homme alors qu’il est Dieu ? Certes, ce thème de l’Incarnation est fortement défendu et développé par la partie catholique.

En somme, il existe des réactions similaires à des phénomènes ressemblants.

L’aspect le plus moderne de ce théologien se niche dans son rapport à la raison et à la rationalité Il déploie de grands efforts exégétiques pour ne pas ramener ces deux notion à de simples figurants dominés par la notion de foi, de croyance. Je reviendrai, pour finir, à Maimonide qui donne dans le chapitre 50 de la première partie de son Guide, sa propre définition de la foi : ce que la bouche profère doit correspondre tout point avec ce que pense l’ intellect…

Mais c’était trop demander ou trop attendre de la part de l’orant moyen. Quelques siècles plus tard, le grand penseur juif, contemporain de l’Expulsion des juifs d’Espagne, Isaac Abravanel, dira que la définition de Maimonide porte plutôt sur l’opinion philosophique que sur la foi . Il se livrera à un jeu de mots qui limite la portée de l’œuvre du grand philosophe de Cordoue: rabbi Moshé n’est pas rabbénou Moshé qui reçut la Tora des mains de Dieu au Mont SinaÏ …

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