L’exécutif est sous pression depuis samedi soir, pressé par les oppositions de prendre des mesures. Gérald Darmanin a réclamé dimanche soir que les autorités « puissent demander une injonction de soins » pour une personne radicalisée suivie pour troubles psychiatriques afin de prévenir des passages à l’acte comme celui de l’assaillant du pont Bir Hakeim.
Le ministre de l’Intérieur s’exprimait sur TF1 à l’issue d’une réunion à Matignon consacrée à la sécurité après cette attaque au couteau survenue samedi soir à Paris qui a coûté la vie à un touriste germano-philippin et blessé un Britannique et un Français. Armand Rajabpour-Miyandoab, un Franco-Iranien de 26 ans, a été interpellé après l’attaque.
L’assaillant « est adhérent à l’islam radical et il est malade psychiatrique. Il avait arrêté les soins à la demande de certains médecins », a rappelé Gérald Darmanin. « Ce qu’il faut sans doute changer – on l’a vu autour de la Première ministre (Elisabeth Borne) – c’est que le pouvoir public, les préfets, les policiers puissent demander, exiger une injonction de soins, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui », a-t-il poursuivi.
L’auteur présumé toujours en garde à vue
Soulignant que les « policiers n’étaient pas des médecins », il a fait valoir qu’ils avaient « à gérer des personnes aux troubles psychotiques et adhérant à l’islam radical ». Le ministre de l’Intérieur a insisté sur le fait que la France était « durablement sous le coup de la menace islamiste radicale ». « Il faut, a-t-il dit encore, avoir une réponse pénale extrêmement ferme ».
Sur BFMTV et RMC, ce lundi matin, Gérald Darmanin a par ailleurs admis qu’il y a eu un « ratage » dans le suivi « psychiatrique » du suspect.
La garde à vue de l’auteur présumé de l’attaque mortelle au couteau près de la tour Eiffel à Paris se poursuit ce lundi. Une enquête de flagrance a été ouverte pour « assassinat et tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroristes en vue de la préparation de crimes d’atteinte aux personnes ».
Selon les premiers éléments de l’enquête, la mère du suspect avait indiqué en octobre dernier à la police qu’elle s’inquiétait pour son fils – fiché pour radicalisation islamiste (FSPRT) selon une source proche de l’enquête -, voyant qu’il « se repliait sur lui-même ». C’est ce qu’a indiqué dimanche le procureur antiterroriste, Jean-François Ricard, qui a précisé qu’il avait fait allégeance au groupe Etat islamique.
Les services de police avaient alors tenté de le faire examiner par un médecin et hospitaliser d’office, chose finalement impossible en l’absence de troubles, selon une source proche du dossier. Sa mère, en outre, ne voulait pas demander son hospitalisation forcée. Quelques jours après son signalement, elle avait assuré qu’il « allait mieux », toujours d’après la même source.
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