Terrorisme à Manchester : la terreur frappe durant Kippour
Ce jeudi 2 octobre 2025, en plein Yom Kippour, sanctuaire sacré du calendrier juif, l’horreur s’est abattue devant la Heaton Park Hebrew Congregation à Manchester. Vers 9h30 du matin, un individu a foncé en voiture sur des fidèles regroupés à l’extérieur de la synagogue, avant de sortir du véhicule et de porter des coups de couteau. Deux personnes membres de la communauté juive ont perdu la vie, et plusieurs autres — au moins trois — ont été grièvement blessées. L’agresseur a été neutralisé par la police peu après, mais des suspicions ont plané sur un possible engin explosif attaché à lui. La scène a été classifiée comme un attentat terroriste.
La réaction a été quasi immédiate : le Premier ministre britannique Keir Starmer a interrompu un voyage officiel pour présider une réunion d’urgence COBR, et ordonné un renforcement massif de la sécurité autour de toutes les synagogues du pays. Le Royaume-Uni a activé « Operation Plato », protocole d’intervention en cas de crise nationale multiforme, pour coordonner les services de sécurité, police, santé et autorités gouvernementales.
Du côté israélien, le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est emparé de l’affaire avec force. Il a accusé Starmer de faiblesse face au terrorisme, rappelant que céder à la peur ne conduit qu’à davantage de violence. Israël a exprimé son recueillement auprès des familles des victimes et affirmé sa solidarité avec la communauté juive britannique. Le ministre israélien des Affaires étrangères a même appelé le Royaume-Uni à agir fermement contre ce qu’il juge comme une montée d’antisémitisme tolérée dans certaines sphères publiques britanniques.
Parmi les réactions, Yaakov Hagoel, président de l’Organisation sioniste mondiale, a dénoncé une attaque « cruelle et méprisable » perpétrée précisément à un moment de prière. Il a exhorté les autorités britanniques à une réponse sans compromis. Le rabbin Pinchas Goldschmidt, président de la Conférence des rabbins européens, a souligné que cet acte s’inscrit dans une vague inquiétante d’antisémitisme croissant en Europe depuis le 7 octobre, date du déclenchement du conflit israélo-palestinien.
Au Royaume-Uni, le tollé politique est également large : le roi Charles III et la reine Camilla ont publié une déclaration exprimant leur « choc et tristesse », tandis que le maire de Londres, Sadiq Khan, a assuré d’un renforcement visible des patrouilles dans les quartiers juifs. Le gouvernement britannique, confronté à une montée des actes antisémites depuis plusieurs années – déjà plus de 3 500 incidents enregistrés en 2024 selon les observateurs communautaires – se retrouve critiqué pour sa gestion de la menace.
Les enquêteurs privilégient pour l’instant la piste d’un acte d’inspiration islamiste, possiblement radicalisé en ligne ou motivé par les conflits au Moyen-Orient. Deux suspects supplémentaires ont été arrêtés pour complicité, tandis que les policiers examinent les appareils numériques du principal agresseur. Aucun lien étatique n’a pour l’instant été confirmé publiquement.
L’attaque a avec effroi réveillé des souvenirs douloureux : des synagogues ont déjà été visées lors de fêtes juives dans le passé, notamment l’attaque de Halle en Allemagne. En Grande-Bretagne, les organisations juives réclamaient depuis longtemps un renforcement concret de la protection des lieux de culte — non seulement des barrières physiques ou des gardiens armés, mais aussi un véritable engagement politique contre l’islamisme militant et le discours de haine.
Si les communautés juives britanniques vivent avec la peur latente, elles ne sont pas abandonnées. Israël, dès ses premiers mots publics, s’est positionné comme rempart et allié. Tel est le message : face à la terreur et à l’obsession de l’anéantissement, seule la fermeté, la solidarité et la vigilance peuvent préserver les communautés juives. Que l’ombre de cette tragédie serve d’électrochoc — non pour s’incliner devant la violence, mais pour la combattre avec détermination.
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